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Prophéties concernant le Christ et l’Église dans l’Ancien Testament.Par St Alphonse de Liguori.

Par Pierre Joly
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Dans ce texte Saint Alphonse de Liguori énumère quelques-unes des nombreuses prophéties de l’Ancien Testament annonçant le Christ :  la date de sa venue, le fait qu’il naîtrait d’une Vierge, qu’il naîtrait à Bethléem, que les Rois mages viendraient l’adorer, qu’il subirait sa Passion avec tous les détails annoncés (trahi par Judas, flagellé, crucifié, percé de plaies, mis au nombre des malfaiteurs, abreuvé de vinaigre et de fiel, que ses vêtements seraient partagés …) mais aussi que le peuple Juif resterait sans roi, sans sacrifice, sans autel, sans prêtres, et sans prophètes après sa venue.


      “Ainsi, les Juifs modernes ne nient pas que les Écritures ne soient véritables ; seulement, ils les interprètent à leur mode en les appliquant, non pas à la venue du Messie, mais à celle d’autres personnages ; et en cela, ils sont en contradiction avec les Rabbins qui ont vécu avant Jésus-Christ, et qui ont compris précisément comme nous autres chrétiens, toutes les prophéties de l’Ancien Testament relatives au Messie : c’est ce que démontrent Dom Calmet dans sa Dissertation sur les caractères du Messie (In init), et Huet dans sa Démonstration Evangélique (Prop. S. n. 7). Il reste donc bien établi qu’on ne peut affirmer, à moins d’une calomnie manifeste, que les divines Écritures sont fausses. Passons maintenant aux prophéties qui concernent le Christ et l’Église dans l’Ancien Testament. Or, elles présentent une telle clarté, que les païens, en les lisant, ne pouvaient s’empêcher de croire, comme le rapporte Saint Augustin, qu’elles avaient été inventées par les chrétiens postérieurement aux événements ; aussi disaient-ils aux chrétiens qu’elles n’avaient pas été faites d’avance, mais que les chrétiens eux-mêmes les avaient rédigées sous forme de prédictions, après que les événements étaient déjà survenus : « Vidistis ita fieri, et tanquam prœdicta sint, comcripsistis. » (Serm. 374. n. 2).

      Mais nous avons déjà démontré plus haut l’authenticité et l’antiquité des divines Ecritures ; or, elles prédisent premièrement à quelle époque viendra le Messie, c’est-à-dire après que le sceptre de Juda aura été brisé. Voici les propres paroles de l’Écriture :« Le sceptre ne sera point ôté de Juda, ni le prince de sa postérité, jusqu’à ce que soit venu celui qui doit être envoyé ; c’est lui qui sera l’attente des nations : Non auferetur sceptrum de Juda, et dux de femore ejus, donec veniat qui miltendus est ; et ipse erit exspectatio gentium. » (Genèse 49 ; 10).Or, le Messie est venu précisément quand le royaume de Juda avait cessé ; en effet, Pompée imposa d’abord un tribut aux Juifs ; puis, le sénat romain leur donna Hérode pour roi, et c’est alors précisément que parut Jésus-Christ. Hérode était étranger ; car il était Iduméen, comme nous l’apprend l’historien juif Josèphe (Antiq. jud. I. 11. c. 20). En outre, Hérode et son fils Archélaos étant morts, César convertit la Judée en province de l’empire romain. Et quoique les Juifs aient conservé pendant quelque temps une certaine puissance, néanmoins Vespasien et Titus détruisirent complétement la ville de Jérusalem et anéantirent tout le royaume des Juifs après la mort de Jésus-Christ.

      Mais le temps de la venue du Rédempteur a été prédit par Daniel d’une manière plus précise et avec des circonstances plus spéciales, comme nous le lisons au chapitre neuvième du Livre de ce prophète : il y parle si clairement de cet avènement du Sauveur, que Porphyre a osé nier que cette prophétie ait été écrite par Daniel ; c’est ce que nous apprend Saint Jérôme, lorsqu’il dit à propos de Porphyre : Son attaque est un témoignage en faveur de la vérité ; car la véracité de ces paroles prophétiques fut telle, qu’aux yeux des incrédules, le prophète ne semble pas avoir prédit l’avenir, mais avoir raconté le passé :« Cujus impugnatio testimonium veritatis est ; tanta enim diclorum fides fuit, ul propheta incredulis hominibus non videatur fulura dixisse, sed narrasse prœterita. » (Proœm. in Dan).

      Il fut également prédit que le Messie devait naître d’une Vierge :« Ecce virgo concipiet, et pariet filium, et vocabilur nomen ejus Emmanuel. »(Isaïe 7 ; 14).Il fut encore prédit quel serait le lieu de sa naissance, d’après ces paroles de Michée :« Et vous, Bethléem, vous êtes petite entre les villes de Juda ; mais cependant, c’est de vous que sortira celui qui doit régner dans Israël et dont la génération est éternelle : Et tu, Bethléem Ephratha, parvulus es in millibus Juda : ex te mihi egredietur qui sil dominator in Israël et agressus ajus ab initio, a diebus œternitatis. » (Michée 5 ; 2).Voilà le Messie clairement annoncé comme Dieu, puisqu’on assure qu’il a existé de toute éternité. L’adoration des Mages fut égaiement prédite, comme le constatent ces paroles du Psalmiste :« Les rois d’Arabie et de Saba lui apporteront des dons, et tous les rois de la terre l’adoreront : Règes Arabum et Saba dona adducent, et adorabunt eum omnes reges terrœ. »(Psaume 71 ; 10-11).Le Précurseur fut aussi prédit, ainsi que nous le voyons dans ces paroles d’Isaïe :« On a entendu la voix de celui qui crie dans le désert : Préparez la voie du Seigneur : Vox clamantis in deserto : Parate viam Domini. »(Isaïe 40 ; 3).La cruelle Passion de Jésus-Christ fut également prédite avec toutes ses circonstances, à savoir : qu’il devait être trahi par un disciple, son ami ;(Psaume 40 ; 14)vendu pour trente deniers :« Et appenderunt mercedem meam Iriginta argenteos » ; (Zacharie 11 ; 12)flagellé cruellement jusqu’à devenir semblable à un lépreux et avoir les chairs toutes déchirées : « Et nos putavimus eum quasi leprosum » ; (Isaïe 53 ; 4)percé de plaies pour nos iniquités, et brisé pour nos crimes :« Ipse autem vulneratus est propter iniquitates nostras, attritus est propter scelera nostra » ; (Isaïe 53 ; 5)ayant les mains et les pieds traversés par des clous, et se trouvant tellement tiraillé sur la Croix, qu’on pouvait compter tous ses os :« Foderunt marins meas et pedes meos ; dinumeraverunt omnia ossa mea » ; (Psaume 21 ; 17-18)mis au nombre des malfaiteurs :« Et cum sceleratis reputalus est » ; (Isaïe 53 ; 12)abreuvé de vinaigre et de fiel :« Et dederunt in escam meam fel, et in sili mea potaverunt me aceto »(Psaume 68 ; 22).Il fut également prédit que ses vêtements seraient partagés entre ses bourreaux :« Diviserunt sibi vestimenta mea, et super vestem meam miserunt sortem »(Psaume 21 ; 19)qu’il devait finir par être immolé comme une victime chargée de payer pour nos péchés :« Vere languores nostros ipse tulit, et dolores nostros ipse portavit… Et posuit Dominus in eo iniquitatem omnium nostrum »(Isaïe 52 ; 4-6).Il fut encore prédit qu’après la mort du Sauveur, le peuple Juif resterait sans roi, sans sacrifice, sans autel, sans prêtres, et sans prophètes :« Sedebunt filii Israël sine rege, …et sine sacricio, et sine altari, et sine ephod, et sine teraphim »(Osée 3 ; 4).

      Ici, il faut s’étonner de l’aveuglement des Juifs, qui, voyant l’accomplissement ponctuel des prophéties contenues dans leurs propres Ecritures au sujet du Messie, se refusent néanmoins avec obstination à croire à sa venue.

      Il fut prédit en outre par le prophète Aggée que la gloire du second Temple dépasserait celle du premier, parce que le second serait honoré de la présence du Désiré des nations, c’est-à-dire de notre divin Sauveur, qui devait y donner la paix :« Veniet Desideratus cunclis gentibus ; et implebo domum istam gloria, dicit Dominus exercituum… Magna erit gloria domus istius novissimœ plus quam primœ…. Et in loco isto dabo pacem. » (Aggée 2 ; 8-10).Le second Temple devait donc être le dernier et avoir plus de gloire que le premier, parce que le Messie désiré devait le visiter ; or, ce Temple ayant été détruit après la mort de Jésus-Christ, il est évident que le Messie est déjà venu.

      Daniel, de son côté, a prédit clairement que le Temple et la ville de Jérusalem seraient détruits par les Romains et par Vespasien, leur chef, et que cette destruction serait suivie de la désolation du peuple Juif tout entier :« Et civitatem et sanctuarium dissipabit populus cum duce venturo; et finis ejus vastitas, et post finem belli statuta desolatio » ; (Daniel 9 ; 29) et c’est ce qu’on a vu se réaliser en effet.

      Isaïe a prédit la même chose : Seigneur, dit-il, vous avez converti la ville en un tombeau ; cette ville si forte n’est plus qu’une ruine, vous en avez fait la demeure des étrangers, afin qu’elle cesse d’être ville, et qu’elle ne soit jamais rétablie :« Domine, … posuisti civitatem in tumulum, urbem forlem in ruinam, domum alienorum, ut non sit civitas, et in sempiternum non œdificctur. » (Isaïe 25 ; 2).

      Ces prédictions cadrent parfaitement avec celle qu’a faite Jésus-Christ, lorsque, regardant de loin Jérusalem, il se mit à pleurer sur cette ville infortunée : « Jetant les yeux sur la ville, dit Saint Luc, il pleura sur elle en disant : II viendra pour toi des jours où tes ennemis t’en vironneront de tranchées, te renverseront entièrement, toi et tes enfants, et ne te laisseront pas pierre sur pierre : Videns civitatem flevit super illam, dicens : … Vement dies in te, et circumdabunt le inimici tui vallo, … et ad terrain prosternent te et filios tuos, …et non relinquent in lelapidem super lapidem. »(Luc 19 ; 41).Comme on peut le constater de nos jours, les malheureux Juifs n’ont plus ni temple ni patrie, [1] mais ils sont errants dans le monde, détestés et maltraités de toutes les nations. Malgré cela, ils s’obstinent à croire que le Messie est encore à venir ; et au lieu de faire la distinction entre les deux avènements de Jésus-Christ dans le monde, l’un en qualité de Rédempteur assujetti aux souffrances et à la mort (et celui-ci s’est déjà opéré de la manière qu’il avait été prédit), l’autre en qualité de juge glorieux (et ce second avènement doit encore s’accomplir), les Juifs persistent à confondre l’un avec l’autre, et refusent de prendre en considération ce qui a été écrit de Jésus-Christ pauvre, humble, et persécuté comme Rédempteur, pour s’attacher uniquement à ce qui a été prédit de lui comme juge glorieux.

      Quant aux prédictions qui concernent l’Église nouvelle, la réprobation du peuple Juif, et la vocation des Gentils, elles sont innombrables. En voici quelques-unes :« Vous n’êtes plus mon peuple, et je ne serai plus votre Dieu : Vos non populus meus et ego non ero vester. » (Osée 1 ; 9).« Un peuple que je ne connaissais point, est devenu mon serviteur : Populus quem non cognovi, servivit mihi. » (Psaume 17 ; 45)« Toutes les parties de la terre se convertiront au Seigneur, et toutes les nations se prosterneront devant Dieu pour l’adorer : Convertentur ad Dominum omnes fines terra ; et adorabunt in conspectu ejus universœ familiœ gentium. » (Psaume 21 ; 28).« Tous les rois de la terre l’adoreront, toutes les nations lui seront assujetties : Adorabunt eum omnes reges terrœ, omnes gentes servient ei. » (Psaume 71 ; 11)« Je vous ai établi pour être la lumière des nations, et le salut que j’envoie jusqu’aux extrémités de la terre : Ecce dedi te in bucem gentium, ut sis salus mea usque ad extremum terrœ. » (Isaïe 49 ; 6).”

Source :

Œuvres complètes de S. Alphonse de Liguori, Tome II, Vérité de la Foi. De la vraie Église contre les sectaires. Évidence de la foi catholique. éd. H. Casterman (1867), Partie I, Chapitre V, p. 446-452


[1] Les juifs n’ont effectivement plus de temple, mais ils ont cependant une patrie. Toutefois, à l’époque où Saint Alphonse de Liguori écrivait ce texte, l’État d’Israël n’avait pas encore été créé.

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