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Les origines du protestantisme: Luther, Calvin, Henri VIII

Par Brice Michel
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origines du protestantisme
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“Nous ne craignons pas d’insister un peu sur le protestantisme, à cause de la propagande que font, en France, les ministres protestants soudoyés par l’Angleterre. Ils se remuent beaucoup pour fonder des écoles et attirer les enfants des classes ouvrières.

D’ailleurs, il y a une liaison intime entre les principes protestants et les doctrines révolutionnaires qui ruinent la France. Les pères de nos anarchistes sont Luther et Calvin. Un impie, Edgar Quinet, appelle le protestantisme les mille portes ouvertes pour sortir du christianisme. Pour déchristianiser la France, les Francs-maçons veulent le protestantisme.

1° Luther.

Martin Luther est né à Eisleben, en Saxe, l’an 1483, de parents pauvres mais bons catholiques. Instruit par la charité publique, il entre en 1503, au monastère des Augustins d’Erfurt, où il est ordonné prêtre et reçu docteur. En 1508, envoyé par ses supérieurs à l’université de Wittemberg comme professeur de théologie, il se fait remarquer par son amour des nouveautés et par un orgueil indomptable.

En 1517, Léon X charge les dominicains de publier les indulgences qu’il accorde pour la construction de la basilique de S. Pierre. Luther est froissé de voir les dominicains choisis de préférence à son ordre. Le P. Tetzel attire à ses sermons un grand concours de fidèles et l’Eglise des Augustins est abandonnée. Rongé de dépit, Luther attaque le prédicateur, ensuite les indulgences, enfin le pouvoir de l’Eglise. Le 31 octobre 1517, il affiche à la porte de la cathédrale de Wittenberg 95 articles contraires à la doctrine catholique.

Rappelé à l’ordre par ses supérieurs, battu dans une conférence publique par les docteurs, condamné par les universités de Paris, de Louvain et de Cologne, Luther en appelle au Pape. Il disait dans sa lettre : « Approuvez ou réprouvez comme il vous plaira : J’écouterai votre voix comme la voix même de Jésus-Christ. ». Aux premiers avis de Léon X, Luther en appelle du Pape mal informé au Pape mieux informé ; puis au futur concile. Et il continue à propager ses erreurs.

En 1520, Léon X, après avoir épuisé tous les moyens de conciliation, condamne Luther. Au lieu de se soumettre, l’orgueilleux moine fait brûler la Bulle du Pape sur la place de Wittenberg. Il est suivi dans sa révolte par ses deux collègues, Carlostad et Mélanchton.

Charles-Quint, empereur d’Allemagne, cite le novateur à la diète de Worms. Luther, plein d’orgueil et d’obstination déclare qu’il ne soumet sa doctrine à personne. Mis au ban de l’empire, il se réfugie au château de Warstbourg, auprès de Frédéric de Saxe, son protecteur : de là il inonde l’Allemagne de ses pamphlets incendiaires.

Pour imposer ses erreurs au peuple, il allègue l’autorité de la parole de Dieu, et ne reconnaît comme règle de foi que la Bible interprétée par la raison individuelle.

Toutes les sectes protestantes ont admis ce fameux principe de Luther, plutôt cette grande hérésie : la Bible, rien que la Bible interprétée par le libre examen ; principe absurde et destructeur de toute religion et de toute morale, comme le prouve l’expérience de trois siècles. En 1529, à la diète de Spire, les disciples de Luther se donnent le nom de protestants, pour marquer leur révolte contre l’autorité de l’Eglise.

Pour s’assurer des partisans, Luther flatte les passions humaines : il rend large et facile le chemin du ciel que Jésus-Christ déclare étroit et difficile. Il invente la foi justifiante, qui doit remplacer toutes les œuvres pénibles, prescrites par la religion. Il dit aux hommes : « Croyez que les mérites de Jésus-Christ vous sont appliqués et vivez à votre guise ; PECCA FORTITER ET CREDE FORTIUS, pêchez fortement, mais croyez plus fortement encore et vous serez sauvés. »

Poussé par la rigueur des conséquences d’un faux principe, Luther passe d’une erreur à une autre. Si la foi seule justifie, les bonnes œuvres sont inutiles, inutiles les sacrements ; et le moine saxon nie l’utilité des bonnes œuvres, il nie les sacrements. Néanmoins, par une contradiction évidente, il en conserve trois : le baptême, l’eucharistie, la pénitence ; seulement il les dénature. Il supprime la confession, et pour l’Eucharistie, il admet l’impanation ou la présence réelle de Jésus-Christ dans le pain.

Après une conférence qu’il déclare avoir eue avec le diable, il abolit le Saint Sacrifice de la Messe. On ne sait ce qui doit le plus étonner de l’aveu impudent de Luther ou de l’étrange aveuglement des disciples de ce maître, qui, de son propre aveu, s’instruit à l’école de Satan.

Il supprime les abstinences et les jeûnes ; il autorise le divorce ; il prêche le mariage des prêtres ; il abolit les vœux de religion, et donne lui-même l’exemple en épousant sacrilégement Catherine Bora, religieuse qu’il arrache à son cloître.

Luther achève son œuvre de destruction en traitant d’idolâtrie, le culte des saints et celui de la Mère de Dieu, la vénération des reliques et des images. Enfin, il nie le purgatoire et par suite la prière pour les morts.

Il rallie à sa cause les princes débauchés et les peuples cupides en les appelant au pillage des églises et des monastères. Telle est l’œuvre que Luther ose qualifier du nom de Réforme.

Néanmoins, le désespoir dévorait Luther. Catherine lui montrait un soir les étoiles qui brillaient au firmament : « Vois, lui dit-elle, combien le ciel est beau ! Oui, mais il ne brille pas pour nous. Pourquoi ? Parce que nous avons trahi notre devoir. Alors, retournons au couvent. Non, il est trop tard, le char est trop embourbé pour sortir de l’abîme. »

Luther y reste. Il continue sa vie de plaisirs, de débauche et de scandale. Il n’a pas rougi d’écrire ses propos de table et d’en former un volume que la pudeur ne permet pas d’ouvrir. « Ses livres sont une tache qui souillera éternellement la littérature allemande, et les Annales du genre humain. » « Bien boire et bien manger, disait-il, est le vrai moyen de ne pas s’ennuyer. »

Après avoir bien bu, bien mangé, bien blasphémé, Luther meurt gorgé de viande et de vin, à la suite d’un dîner, en 1546. De nombreux historiens affirment qu’il s’est pendu, achevant ainsi par le suicide sa triste vie. Voir Audin, Vie de Luther, L.- D. Lorrenz, La fin de Luther, etc.

2° Calvin.

Est né à Noyon en 1509 de parents peu fortunés : la riche famille des Montmorts pourvoit aux frais de son éducation. Sans entrer dans les ordres, Calvin possède en titre la cure de Marteville, et plus tard celle de Pont-L’Evêque. Ami de la nouveauté, il dévore en secret les ouvrages de Luther.

Sa vie est tellement scandaleuse, qu’il est obligé de quitter sa patrie, marqué d’un fer rouge à l’épaule en punition d’un crime abominable contre les mœurs. Après avoir mené une vie errante, il se fixe à Genève, et cette ville devient la citadelle de l’hérésie calviniste.

Sectaire froid et haineux, plus méthodique que Luther, Calvin sait donner un corps à l’hérésie. Pendant 30 ans il exerce à Genève la tyrannie la plus absolue et la plus draconienne. Malheur à qui ne pense pas comme lui ! Par ses ordres, Michel Servet est brûlé vif pour ses opinions sur la Trinité, Bolzec envoyé en exil, Gentilis, Jacques Gruet décapités, etc, dans les deux années 1558 et 1559, il fait exécuter plus de 400 personnes. Sur la place publique, il avait fait planter des poteaux avec cette inscription : « Pour qui dira du mal de M. Calvin ».

Mais s’il est sévère pour les autres, il a pour lui-même toutes les délicatesses. Il lui faut les viandes les plus recherchées, les vins les plus exquis, un pain fait de la plus pure farine, qu’on appelle le pain de Monsieur. Avec son pain de Monsieur et son vin à part, il participe à tous les festins et s’abandonne à tous les plaisirs.

En 1564, attaqué d’une maladie honteuse, il se voit rongé par des milliers de vers ; un ulcère infect, pénétrant ses entrailles, lui cause d’atroces douleurs. Ainsi frappé de la main de Dieu, il s’abandonne au désespoir, appelle les démons à son secours, et meurt en vomissant des blasphèmes contre Dieu et des malédictions contre lui-même.

En 1537, Calvin avait fait imprimer à Bâle son livre « De l’Institution chrétienne », où se trouve le résumé de l’hérésie calviniste. Comme Luther, Calvin enseigne que l’homme n’est pas libre, mais il ajoute que la prédestination et la réprobation sont absolues, et conclut au fatalisme. Il veut que personne ne puisse déchoir de l’état de grâce.

Calvin n’admet que deux sacrements : le Baptême et la Cène, qui n’est qu’une simple cérémonie. Luther n’avait pas osé nier la présence réelle de Jésus-Christ dans l’Eucharistie ; Clavin la rejette et ne voit plus dans la Cène qu’un souvenir, et dans la communion qu’une manducation par la foi.

Clavin abolit tout culte extérieur et le sacerdoce lui-même : il reconnait des ministres et des prédicateurs, mais sans aucun caractère d’ordre : chacun peut devenir ministre et cesser de l’être : il lui suffit d’une délégation des anciens. Est-il besoin d’ajouter que dans le système de prédestination admis par Calvin, les bonnes œuvres sont inutiles ?…C’est la ruine de toute morale. Les principaux auxiliaires de Calvin furent Viret, Farel et Théodore de Bèze : Ce dernier surtout introduisit le protestantisme en France. Voir Audin, Vie de Calvin.

3° Henri VIII.

Au moment où Luther inaugurait sa réforme en Allemagne, Henri VIII régnait en Angleterre. Ce prince, zélé pour la foi catholique, avait écrit contre l’hérésie un livre, qui lui mérita de Léon X, en 1521, le titre de défenseur de la foi. Mais entraîné par les passions, Henri VIII ne laisse à l’histoire que le souvenir de sa luxure, de sa tyrannie, de ses cruautés.

Après vingt ans de mariage avec Catherine d’Aragon, il sollicite le divorce en Cour de Rome, pour épouser Anne Boleyn, dont il s’était follement épris. Le pape Clément VII résiste aux prétentions du monarque, l’avertit d’abord paternellement et le menace enfin d’excommunication. Le roi, poussé d’un côté par sa passion, et de l’autre, par les perfides instigations de son vil conseiller Thomas Cromwel, ose usurper le titre de Chef suprême de l’Eglise d’Angleterre en 1532.

En conséquence, il déclare nulles les censures portées par le Pape, et fait sanctionner son nouveau mariage avec sa concubine par son indigne chapelain, Crammer, qu’il avait nommé lui-même évêque de Cantorbéry.

C’était le schisme introduit dans le royaume. Les évêques anglais se montrent faibles et timides ; le Parlement approuve l’apostasie du souverain. Aussitôt on lance des décrets de confiscations ; plus de 400 monastères sont fermés et leurs biens livrés aux lords ; la prison, l’exil et la mort deviennent le salaire de la fidélité à Dieu et à l’Eglise. On compte parmi les victimes de cette persécution, 21 évêques, 200 prêtres, et 72 mille fidèles. Les deux plus illustres martyres sont le cardinal Fisher et le chancelier Thomas Morus.

Henri VIII rappelle les plus odieux tyrans de la Rome païenne. Il épouse six femmes, il en répudie deux, et il en envoie deux à l’échafaud. On rapporte qu’avant d’expirer, le 29 janvier 1547, il dit à ses courtisans : « Nous avons tout perdu : le trône, l’âme et le ciel. »

Toutefois, Henri VIII ne voulait que se débarrasser du Pape : il inaugura le schisme mais sans vouloir implanter l’hérésie. Le Calvinisme fut introduit en Angleterre pendant la minorité d’Edouard VI, par Crammer ; sous la cruelle Elisabeth, l’assassin de Marie Stuart, il devint, avec le concours du bourreau, la religion de l’Etat, dite Religion Anglicane en 1571.

Tels sont les grands fondateurs du protestantisme, et voici comment les a jugé un protestant, le célèbre historien Cobett : « Jamais peut-être le monde ne vit dans un même siècle une collection de misérables et de scélérats tels que Luther, Calvin, Zwingle, Bèze, et les autres coryphées du parti réformateur. Le seul point de doctrine, sur lequel ils étaient d’accord, était l’inutilité des bonnes œuvres, et leur vie sert à prouver combien ils étaient sincères dans ce principe. » Cobett, Histoire de la réforme, ch. 7.

Le protestantisme a couvert l’Europe de sang et de ruines : en Allemagne, il sème la guerre civile, il arme les paysans, que Luther fait ensuite exterminer par les nobles. En Angleterre, il suscite les mêmes luttes religieuses : avec la reine Elisabeth, il met à feu et à sang, par la plus atroce persécution, l’ancienne Ile des Saints. La France est le théâtre de guerres sanglantes excitées par les ravages des protestants Huguenots, c’est-à-dire confédérés, qui cherchent à implanter l’hérésie par les armes, massacrent les prêtres et brûlent les églises et les villages. « Non, disait Leibnitz, toutes les larmes des hommes ne suffiraient pas pour pleurer le grand schisme du XVIe siècle. ». Depuis lors, le protestantisme est devenu l’auxiliaire des sectes maçonniques, ouvrières de tous les désordres et de toutes les révolutions.”

Extrait de “La Religion Demontrée Ou les Fondements de la Foi Catholique Devant la Raison et la Science

– P. A. Hillaire, 1900

p. 317

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