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L’Eglise face à la question juive

Par Pierre Joly
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« Nous n’avons aucune intention d’être des antisémites sentimentaux désireux de susciter des pogroms, mais nos cœurs sont remplis d’une détermination inexorable d’attaquer le mal à sa base et de l’extirper de sa racine à ses branches. Pour atteindre notre but, tous les moyens seront justifiés, même si nous devons nous allier avec le diable. » [1]

Adolf Hitler.

« La persécution systématique des juifs a été une erreur d’Hitler. […] S’ils se tiennent tranquilles, pourquoi les ennuyer ? » [2]

Maurice Bardèche 


L’Écriture nous enseigne la maxime suivante : « Ce que tu serais fâché qu’un autre te fît, prends garde de jamais le faire à un autre. » (Tobie 4 ; 16). Or, bien que les juifs soient des adversaires politiques en raison de leur opposition à la Royauté sociale de Notre Seigneur Jésus-Christ, cette règle s’applique également à eux. C’est pourquoi l’Église a toujours pris soin de ne jamais manquer à son devoir de charité envers le peuple juif ; et ce, malgré l’ingratitude dont celui-ci a souvent fait preuve à son égard. Par son hostilité au Règne social de Notre-Seigneur Jésus-Christ, le judaïsme exerce une influence contraire aux intérêts des sociétés chrétiennes.Les papes ont donc combattu contre cette influence. Conscients cependant que la fin ne justifie pas les moyens les papes ont toujours veillé à ce que leur lutte contre l’influence du judaïsme dans la société civile ne donne pas lieu à une énième tentative d’extermination du peuple juif.. Cette charité du Saint-Siège envers le peuple déchu a d’ailleurs été saluée par certains historiens juifs…

Cecil Roth : « Parmi toute les dynastie d’Europe, non seulement la papauté se refusait à persécuter les juifs, mais tout au long des siècles, les papes ont été leurs seuls protecteurs. » [3]

  1. La protection des juifs :

Cette protection du peuple juif avait deux objectifs. La première était d’éviter de susciter chez les juifs un désir de vengeance à l’égard des chrétiens ; et la seconde était de faciliter la conversion des juifs au Catholicisme. Ces deux objectifs avaient ainsi pour finalité de neutraliser l’hostilité du judaïsme envers la religion chrétienne, sans pour autant exclure l’usage de la force, dans le cas où les juifs outrepasseraient les droits qui leurs ont été accordés pour tenter de persécuter l’Église.  

Pape Paul IV : « De plus, dans chaque État, territoire et domaine dans lequel ils vivent, ils devront n’avoir qu’une seule synagogue, placée à l’emplacement habituel, et ils ne doivent pas pouvoir en construire d’autres, ni posséder des immeubles. De plus, toutes leurs synagogues qui sont en plus de celle qui leur est autorisée, devront être détruites et démolies. » [4]

Cette politique de tolérance civile vis-à-vis du culte judaïque visait principalement à ce que les autorités catholiques fassent tout ce qui était en leur pouvoir pour empêcher les pogroms ; et ainsi, limiter les massacres de juifs en terre chrétienne.

Pape Calixte II : « De même qu’il ne doit pas être permis aux juifs d’oser, dans les synagogues, outrepasser ce qui est permis par la loi, de même ne doivent-ils souffrir aucun tort dans ce qui leur a été concédé. C’est pourquoi, même s’ils préfèrent demeurer dans leur raideur plutôt que de comprendre les paroles cachées des prophètes et reconnaitre la foi chrétienne et le Salut, parce que néanmoins ils demandent notre défense et notre aide, attachés à la bonté de la piété chrétienne de Nos prédécesseur d’heureuse mémoire, les pontifes romains Calixte et Eugène, Nous acceptons leurs pétitions et leurs accordons le bouclier de notre protection. Nous décidons donc qu’aucun chrétien ne les force à venir au baptême contre leur gré et leur volonté. » [5]

Pour ce faire, l’Église a dû faire face à une certaine idéologie complotiste visant à faire croire aux chrétiens que les juifs étaient responsables de tous les malheurs du monde. Cette superstition délirante qui consistait, in fine, à attribuer aux juifs des pouvoirs divins, constituait déjà les prémices de ce que l’on appelle aujourd’hui : l’antisémitisme. En effet, l’antisémitisme consiste à faire passer le juif – en tant qu’être collectif – pour une entité toute-puissante, capable de tenir le destin de l’humanité entre ses mains. Dès lors, selon les antisémites, la communauté juive aurait le pouvoir de déclencher tous les événements qui se produisent dans le monde, y compris les pires catastrophes naturelles, afin de réussir à accomplir son projet de gouvernance mondiale. En d’autres termes, dans l’esprit des antisémites, l’univers ne serait pas gouverné par Dieu, mais uniquement et exclusivement par les juifs. Ainsi, l’antisémitisme a donc pour conséquence d’éliminer la notion même de Providence dans l’esprit des non-juifs. C’est là que réside précisément le paradoxe de l’antisémitisme, lequel conduit inévitablement à conférer aux juifs une influence démesurée sur l’histoire de l’humanité. Une idéologie qui tend finalement à se réduire à une sorte d’idolâtrie de la juiverie…    

Pape Clément VI : « Récemment, une nouvelle infâme est parvenue jusqu’à nous : la peste que Dieu inflige au peuple chrétien pour ses pêchés, voici que des chrétiens la mettent sur le compte des Juifs. Poussés par le Diable, ils les accusent d’empoisonnement. Ils les massacrent sans les laisser recourir à la justice, ils ne ménagent ni les enfants, ni les vieillards, ni les femmes. Il est vrai que ce crime d’empoisonnement mériterait un châtiment terrible, mais on voit que la peste atteint aussi les Juifs. Et puis, comment croire que les Juifs ont pu trouver le moyen de déclencher une catastrophe pareille ? Nous vous ordonnons de profiter de la messe pour interdire à votre clergé et à la population – sous peine d’excommunication – de léser les Juifs ou de les tuer ; s’ils ont des griefs contre les Juifs, qu’ils recourent aux juges compétents. » [6]

  • La condamnation de l’antisémitisme :

L’Église a toujours combattu l’antisémitisme, exactement pour les mêmes raisons qu’elle a combattu le judaïsme. Pourquoi ? Parce qu’en réalité, le judaïsme se nourrit de l’antisémitisme dans le but de faire passer les non-juifs pour des êtres méchants et paranoïaques.

Décret du Saint-Office sur la suppression de l’association des “Amis d’Israël“ (25 Mars 1928) : « L’Église Catholique, en effet, a toujours eu coutume de prier pour le peuple juif, qui fut le dépositaire des promesses divines jusqu’à Jésus-Christ, malgré l’aveuglement continuel de ce peuple […]. Avec quelle charité le Siège Apostolique n’a-t-il pas protégé ce même peuple contre les vexations injustes. Parce qu’il réprouve toutes les haines et les animosités entre les peuples, il condamne au plus haut point la haine contre le peuple autrefois choisi par Dieu, cette haine qu’aujourd’hui l’on a coutume de désigner communément par le motd’antisémitisme.“ Toutefois, remarquant et considérant que cette Association desAmis d’Israëla adopté ensuite une manière d’agir et de penser contraire au sens et à l’esprit de l’Eglise, […] les Eminentissimes Pères, après avoir recueilli le vote des consulteurs de l’assemblée plénière du 21 mars 1928, ont décrété que l’Association desAmis d’Israëldevait être supprimée. Ils l’ont déclaré de fait abolie et ont prescrit que nul à l’avenir ne se permette d’écrire ou d’éditer des livres ou des opuscules de nature à favoriser de quelque façon que ce soit pareilles initiatives erronées. » [7]

Pape Pie XI : « Par le Christ et dans le Christ, nous sommes de la descendance spirituelle d’Abraham. Non, il n’est pas possible aux chrétiens de participer à l’antisémitisme. Nous reconnaissons à quiconque le droit de se défendre et de prendre les moyens de se protéger contre tout ce qui menace ses intérêts légitimes. Mais l’antisémitisme est inadmissible. Nous sommes spirituellement des sémites. » [8]

  • La condamnation du sionisme :

Pour comprendre les raisons qui ont poussé l’Église à condamner le sionisme, il convient d’abord de faire la distinction entre, d’une part, ce qui relève de la persécution injuste envers le peuple juif, et d’autre part, ce qui relève de la légitime défense des intérêts de la chrétienté.

Pape Saint Pie X : « Nous ne pouvons pas empêcher les juifs d’aller à Jérusalem, mais nous ne pouvons en aucun cas soutenir cela. […] En tant que chef de l’Eglise, je ne peux pas vous dire autre chose. Les juifs n’ont pas reconnu Notre Seigneur, c’est pourquoi nous ne pouvons pas reconnaitre le peuple juif. […] Je sais bien qu’il est désagréable de voir les Turcs en possession de nos Lieux saints, […] Nous sommes forcés de le supporter. Mais soutenir les juifs pour qu’ils obtiennent eux, les Lieux saints, c’est une chose que nous ne pouvons pas faire. […] La religion juive a été la base de la nôtre, mais elle a été remplacée par la doctrine du Christ, et dès lors, nous ne pouvons plus reconnaitre son existence. […] Il est vrai qu’il existe des rapports qui se situent en dehors de la religion : des rapports de courtoisie et de charité. Nous ne refusons aux juifs ni l’une ni l’autre. Du reste, nous prions pour eux, afin que leur esprit s’éclaire. » [9]

Pape Benoît XV : « Ce serait, assurément, Nous porter à Nous-mêmes et à tous les fidèles un coup bien cruel, que de créer une situation privilégiée aux infidèles en Palestine, et Notre douleur sera plus vive encore si ceux à qui on y livrera les augustes monuments de la religion chrétienne n’étaient pas chrétiens. Nous savons, en outre, que des étrangers non catholiques, munis de ressources abondantes, exploitent les misères et les ruines sans nombre accumulées en Palestine par la guerre pour y propager leurs propres doctrines. Or, il est absolument inadmissible que tant d’âmes perdent la foi catholique et courent à la perdition»  [10]

Pape Benoît XV : « La plainte que nous arrachait l’œuvre néfaste accomplie en Palestine par des sectes étrangères acatholiques qui s’affirment chrétiennes, Nous sommes contraints de la renouveler en ce moment, au spectacle de l’ardeur chaque jours plus acharnée qu’apportent à poursuivre leur entreprises ces sectes pourvues de ressources abondantes et habilles à exploiter la misère ou la Grande guerre a réduit la population. […] Quand les troupes alliées eurent une fois de plus remis les Saints Lieux au pouvoirs des chrétiens, Nous partageâmes de tout cœur l’allégresse générale des fidèles ; mais cette joie était impuissante à dissiper la crainte, manifestée alors dans Notre allocution consistoriale, de voir un succès éclatant et heureux en soi aboutir à assurer désormais aux Israélites en Palestine la prépondérance et un statut privilégié. Cette crainte, les évènements l’ont prouvé, n’était pas vaine. Il est en effet manifeste que, loin de s’améliorer ; la situation des chrétiens en Terre Sainte est devenue plus difficile encore que jadis, à raison de nouvelles lois et institutions politiques qui – non par la volonté de leurs auteurs, mais en fait, incontestablement – tendent, en faveur des Israélites, à enlever au christianisme la position qu’il y a toujours occupé jusqu’ici. C’est ce but que poursuivent bien des personnes par leurs efforts intenses en vue de dépouiller les Lieux Saints de leur caractère sacré et de les transformer en lieux de plaisir en y important les attractions des fêtes mondaines et tous les appâts de la sensualité, frivolités qui, déplorables partout ailleurs, sont encore plus déplacées en une région parsemée des plus vénérables monuments religieux. Le sort de la Palestine n’étant pas définitivement réglé, Nous déclarons dès aujourd’hui que, quand le moment viendra d’en décider, Notre volonté est que soient sauvegardés dans leur intégralité les droits de l’Eglise catholique et de tous les chrétiens. Pour ce qui est des droits des Israélites, Nous ne souhaitons certes pas qu’on y porte atteinte, mais Nous soutenons qu’ils ne doivent en rien prévaloir sur les droits imprescriptibles des chrétiens. » [11]

Conclusion :

Au fond, plus nous réfléchissons de manière sérieuse sur la question juive, et plus nous finissons par nous rendre compte que le judaïsme et l’antisémitisme sont, en réalité, les deux faces d’une même pièce. Bien plus, nous pouvons même dire que l’antisémitisme est le carburant qui permet d’alimenter le moteur du judaïsme, à savoir : le culte de la Shoah. Une idéologie victimaire qui a essentiellement pour but de culpabiliser les non-juifs en essayant de nous faire croire que tous les adversaires du Judaïsme sont des êtres sans cœur, incapables d’avoir la moindre compassion pour leurs ennemis.

N.S.J.C : « Aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent. Bénissez ceux qui vous maudissent, et priez pour ceux qui vous calomnient. […] Comme vous voulez que les hommes vous fassent, faites-le-leur pareillement. » [12]


[1] Discours lors d’une réunion du NSDAP le 6 Avril 1920, cité dans : Hitler, Samtliche Aufzeichnungen (1905-1924), édité par Eberhard Jackel & Axel Kuhn, (1980), doc 91.

[2] Qu’est-ce que le fascisme ? Éd. Les Sept Couleur (1962), p. 53

[3] Martin Peltier. L’Antichristianisme juif. L’enseignement de la haine. Éd. Die (2014).

[4] Bulle Cum nimis absurdum (14 Juillet 1555).

[5] Bulle Sicut Judaeis (1123).

[6] Bulle Quamvis Perfidam Iudeorum (26 Septembre 1348).

[7] Actes de S.S Pie XI, Tome IV, Années 1927 et 1928, Bonne Presse, Paris, (1932), p. 201

[8] Audience privée du 6 Septembre 1938.

[9] The diaries of Theodor Herzl, New York, The Dial Press, 1956, pp. 426-428.

[10] Allocution consistoriale du 19 Mars 1919. Cité dans : Actes de Benoit XV, Maison de la bonne presse, Tome II, (1918 – Septembre 1920), p. 17-18

[11] Allocution consistoriale du 13 Juin 1921. Cité dans : Actes de Benoit XV, Maison de la bonne presse, Tome III, (Octobre 1920-1921), p. 83-84

[12] Évangile selon Saint Luc, chapitre 6, versets 27 à 31.

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