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Réfutation de l’hérésie du feeneyisme

Par Pierre Joly
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Voici un dossier complet de réfutation de l’hérésie du feeneyisme du Père Feeney, incluant des réponses détaillées aux différents échappatoires inventés notamment par les frères Dimond (https://vaticancatholique.com) dans leurs tentatives de justifier cette hérésie. L’hérésie du feeneyisme consiste à nier deux enseignements du Magistère de l’Eglise : le baptême de sang et le baptême de désir. Selon le Père Feeney seuls ceux qui ont reçu le baptême d’eau sont sauvés.

Dossier sur le feeneyisme

« Lorsque le concile du Vatican reprendra ses travaux, je plaiderai humblement auprès de notre Saint-Père, le pape [Pie XII], pour qu’il réunisse immédiatement ses pouvoirs plénipotentiaires de déclaration infaillible pour éclaircir la confusion sauvage d’un discours visible concernant une Église invisible, ou alors les portes de l’enfer auront prévalu contre nous. Le plus grand souverain visible du monde, notre Saint-Père, dans sa robe blanche et sa calotte blanche, peut tout aussi bien retirer sa tiare papale, descendre de son trône doré et laisser le Christianisme à la nature des arrangements de comité envers qui il est soumis dans l’Amérique d’aujourd’hui, si nous continuons à prêcher le « baptême de désir ». » 1

Père Léonard Feeney.

Avant d’analyser en détail les arguments du Père Feeney et de ses disciples, il est préalablement nécessaire de faire quelques rappels doctrinaux concernant le dogme sur la nécessité d’appartenir à l’Église pour être sauvé.

Le véritable sens de l’axiome : « Hors de l’Église, point de salut. »

Tout d’abord, Notre Seigneur nous a révélé que celui qui « n’écoute point l’Église » devait être considéré « comme un païen et un publicain » (Matthieu 18 ; 17).

D’après Saint Paul, l’Église n’est pas seulement le corps mystique du Christ (Colossiens 1 ; 24), elle est aussi l’épouse mystique du Christ (Éphésiens 5 ; 23-27) et « la maison de Dieu » (1 Timothée 3 ; 13).

C’est pourquoi Eugène IV a proclamé de manière solennelle que : « personne ne peut être sauvé, si grande que soit ses aumônes, même s’il verse son sang pour le nom du Christ s’il n’est pas demeuré dans le sein et dans l’unité de l’Église catholique. » 2

Et Pélage II enseignait de même : « Ils ne peuvent pas demeurer avec Dieu, ceux qui n’ont pas voulu vivre de façon unanime dans l’Église de Dieu ; et même s’ils brûlent dans les flammes, s’ils exposent leur vie au bûcher et aux bêtes, ils n’obtiendront pas la couronne de la foi, mais le châtiment de leur mauvaise foi, ni la gloire finale, mais la mort du désespoir. Un tel homme peut être mis à mort, il ne peut recevoir la couronne [du martyre]. […] Celui-ci, s’il est mis à mort en dehors de l’Église, ne peut pas parvenir aux récompenses de l’Église. » 3

C’est dans cette perspective qu’il faut comprendre ces paroles de l’Apôtre Paul : « Quand je distribuerais tout mon bien pour la nourriture des pauvres et que je livrerais mon corps pour être brûlé, si je n’ai point la charité, cela ne me sert de rien. » (1 Corinthiens 13 ; 3).

Selon ce dogme, il y a trois façons d’appartenir à l’Église.

La première consiste d’abord à recevoir le sacrement du baptême (c’est-à-dire le baptême d’eau).

Paul III : « Si quelqu’un dit que l’eau vraie et naturelle n’est pas chose nécessaire pour le baptême,et si, en conséquence, il détourne au sens d’une métaphore les paroles de Notre Seigneur Jésus-Christ : « Si l’on ne renaît pas de l’eau et du Saint-Esprit » (Jean 3 ; 5) : qu’il soit anathème. […] Si quelqu’un dit que le baptême est libre, c’est-à-dire qu’il n’est pas nécessaire au salut, qu’il soit anathème. » 4

Toutefois, il est important de garder à l’esprit que la nécessité de baptême d’eau n’implique pas forcément que toutes les personnes qui sont mortes avant d’avoir pu recevoir l’eau du baptême iront automatiquement en enfer.

Saint Alphonse de Liguori : « Ce canon [2] est dirigé contre l’erreur de plusieurs hérétiques et aussi de Luther, qui, sur la question de savoir si, à défaut d’eau, il était permis de baptiser avec du lait ou de la bière répondait (in Sympos. Colloq. Cap. 27) : « Quidquid balnei nomine nuncupari potest, illud esse aptum ad baptizandum » [Quel que soit le nom du bain, il doit être propre au baptême]. Cependant, on peut assurément faire des bains de lait et de bière, et certainement, ces matières ne sont pas propres au baptême. […] La seconde question [concernant le canon 5] fut de savoir si l’on devait condamner l’opinion de Cajetan, qui jugeait qu’il devait y avoir chez les chrétiens quelque secours pour les enfants qui mourraient dans le sein même de leur mère ; d’où il disait qu’on ne pourrait blâmer celui qui donnerait aux enfants en danger dans le sein maternel, la bénédiction au nom de la Sainte Trinité ; en ajoutant : « Qui sait si la divine miséricorde accepterait un pareil baptême d’après le vœu des parents. » […] Du reste, Dominique Soto la réprouve comme une vraie hérésie ; et Saint Pie V l’a fait ôter de l’ouvrage de Cajetan, parce que, dire que celui qui n’a ni le baptême ni le désir du baptême peut aller au ciel, c’est s’opposer évidemment aux paroles mêmes de Jésus-Christ : « Nisi quis renatus fuerit ex aqua et Spiritu Sancto, non potest introire regnum Dei. » (Jean 3 ; 5). » 5

Père Édouard Hugon : « La foi catholique est que tout le monde contracte la souillure primitive et que, sans le baptême ou le vœu du baptême, il n’y a point de salut possible. L’Église, qui avait toujours professé cette croyance avant Pélage, la défendit énergiquement contre les attaques du moine hérétique, la renouvela officiellement au concile de Florence, en déclarant que le baptême est la porte de la vie spirituelle et l’unique remède au salut, et la définit une fois encore à Trente : Anathème à quiconque prétend que le baptême est libre, c’est-à-dire qu’il n’est pas nécessaire au salut. Toute l’économie de la rédemption se ramène à cette idée fondamentale : Dans l’état présent de l’humanité, il n’y a de salut pour les enfants d’Adam qu’à la condition d’être régénérés dans le Christ ; l’unique moyen de la régénération, c’est le baptême ou le vœu du baptême : Sine lavacro regenerationis aut ejas voto fieri non potest. Chez les adultes, le désir, en cas de nécessité, peut remplacer le sacrement. » 6

Abbé Joachim-Joseph Berthier : « Le baptême d’eau est donc nécessaire d’une nécessité de moyen privilégiée et le baptême de désir avec la contrition parfaite est nécessaire d’une nécessité de moyen absolue, quand on ne peut recevoir le baptême d’eau. […] De ce que nous venons de dire, il suit que le baptême est de précepte pour les adultes ; et que c’est une obligation grave pour les parents de faire baptiser leurs enfants, et même de ne pas retarder leur baptême longtemps, bien que Tertullien ait pensé le contraire. » 7

D’ailleurs, l’Église a toujours enseigné que les sacrements ne devaient pas être considérés comme une fin en soi, mais plutôt comme un moyen nécessaire au salut.

Paul III : « Si quelqu’un dit que les sacrements de la Loi nouvelle ne sont pas nécessaires au salut, mais superflus, et que, sans euxou sans le désirde ceux-ci, les hommes obtiennent de Dieu la grâce de la justification, étant admis que tous ne sont pas nécessaires à chacun : qu’il soit anathème. » 8

Code de droit canonique de 1917, Canon n°737, § 1 : « Le baptême, porte et fondement des autres sacrements, est nécessaire, de fait ou tout au moins de désir, au salut de tous ; il n’est conféré validement que par l’ablution avec une eau vraie et naturelle, accompagnée des paroles prescrites. »

Saint Augustin écrivait à raison : « Dieu ne commande pas l’impossible, mais en nous commandant, Il nous avertit de faire ce que nous pouvons et de demander ce que nous ne pouvons pas. » 9

L’Évêque d’Hippone ajoutait également : « On ne saurait douter que le martyre peut quelquefois remplacer le baptême ; et Cyprien nous en fournit une preuve sensible dans le fait du bon larron, à qui il a été dit : « Tu seras avec moi dans le paradis » (Luc 23 ; 43). Après y avoir mûrement réfléchi, je crois pouvoir affirmer que le martyre pour le nom de Jésus-Christ n’a pas seul le privilège de suppléer le baptême, mais qu’on doit en dire autant de la foi et de la conversion du cœur, quand il est absolument impossible de recourir à l’administration du baptême. En effet, ce n’est pas pour le nom de Jésus-Christ que ce larron fut crucifié, mais en punition de ses crimes ; il ne souffrit pas à cause de la foi, mais il reçut la foi pendant ses souffrances. C’est ainsi que, en dehors du sacrement visible du baptême, nous trouvons dans ce larron la réalisation de cette parole de l’Apôtre : « On croit de cœur pour la justice, et on confesse de bouche pour le salut » (Romains 10 ; 10). Le même résultat se produit invisiblement lorsque le baptême est rendu impossible, non point par le mépris de la religion, mais par une nécessité instantanée. » 10

Dès lors, quand une personne douée de raison se trouve dans l’incapacité de recevoir le baptême d’eau, celle-ci doit donc supplier Dieu de l’aider à recevoir le baptême par un autre moyen.

La même chose est valable pour l’obéissance qui est due au pape.

Par exemple, lorsque Boniface VIII déclare : « qu’il est absolument nécessaire au salut, pour toute créature humaine, d’être soumise au pontife romain », 11 cela ne veut pas dire que tous les fidèles qui auront le malheur de mourir lors d’une période de vacance du Saint-Siège seront condamnés à la damnation éternelle. En effet, quand un catholique n’est pas en mesure d’obéir en acte à un pape légitime, il peut néanmoins faire en sorte de lui obéir en puissance, à condition de demeurer en communion avec le Siège Apostolique, c’est-à-dire de rester fidèle à la papauté. Ainsi, de la même manière qu’il n’y a pas de contradiction entre la nécessité de la soumission au Pontife Romain et le constat de la vacance du Saint-Siège ; de même, il n’y a aucune incohérence entre la nécessité du baptême d’eau et l’existence du baptême de désir.

Ensuite, la seconde manière d’appartenir à l’Église consiste à désirer explicitement le sacrement du baptême si jamais un accident nous empêche de le recevoir. De ce fait, si un individu souhaite « obtenir le salut éternel » – déclare le saint office – « il n’est pas toujours requis qu’il soit effectivement incorporé à l’Église comme membre effectif, mais il est au moins nécessaire qu’il soit uni par le désir et le souhait. » 12

Enfin, la troisième façon d’appartenir à l’Église consiste à désirer implicitement de recevoir le baptême d’eau, si jamais l’on ignore involontairement les conditions requises pour recevoir ce sacrement.

Donc, « ceux qui souffrent d’une ignorance invincible concernant notre très sainte religion » – rappelait le pape Pie IX – « peuvent, avec l’aide de la lumière et de la grâce divines, acquérir la vie éternelle », à condition d’être « disposés à obéir à Dieu », car « Dieu, qui voit parfaitement, scrute et connaît les esprits, les âmes, les pensées et les qualités de tous, dans sa très grande bonté et sa patience, ne permet pas que quelqu’un soit puni des supplices éternels sans être coupable de quelque faute volontaire. » 13

En conséquence – d’après le saint-office – le désir d’appartenir à l’Église « n’a pas toujours besoin d’être explicite, comme c’est le cas chez les catéchumènes, car lorsqu’une personne est dans un cas d’ignorance invincible, Dieu accepte également un désir implicite, appelé ainsi car il implique la bonne disposition de l’âme désirant que sa volonté soit conformée à la volonté de Dieu. » 14

Innocent III : « Tu m’as très sagement fait savoir par ta lettre qu’un juif qui s’est trouvé à l’article de la mort – et parce qu’il vivait parmi des juifs seulement – s’est plongé lui-même dans l’eau en disant : « Je me baptise au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit, Amen ». Or, tu me demandes si ce juif, qui persévère dans la foi chrétienne, doit être baptisé. Quant à nous, nous répondons ainsi à ta fraternité qu’étant donné qu’il doit y avoir distinction entre celui qui baptise et celui qui est baptisé, comme le montrent à l’évidence les paroles du Seigneur disant aux apôtres : « Baptisez toutes les nations au nom du Père et du Fils et de l’Esprit Saint » (Matthieu 28 ; 19), le juif dont il est question doit être baptisé à nouveau par un autre, pour qu’il apparaisse qu’autre est celui qui est baptisé et autre celui qui baptise… Cependant, s’il était décédé aussitôt, il aurait rejoint immédiatement la patrie [céleste] en raison de sa foi au sacrement, même si ce n’était pas en raison du sacrement de la foi. » 15

Dans tous les cas, puisque la foi ne suffit pas pour obtenir la grâce, ce désir d’appartenance à l’Église doit impérativement être accompagné de la contrition parfaite – c’est-à-dire, de « la détestation des péchés commis », laquelle « naît d’un motif parfait, qui est l’amour filial de Dieu » – car celle-ci « nous obtient immédiatement le pardon des péchés. » 16

Paul III : « Si quelqu’un dit que la grâce n’est pas conférée ex opere operato par ces sacrements de la loi nouvelle, mais que seule la foi en la promesse divine suffit pour obtenir la grâce : qu’il soit anathème. » 17

Par ailleurs, de même qu’il n’existe qu’un seul Dieu en trois personnes distinctes, il n’existe aussi qu’un seul baptême 18 de trois sortes différentes.

En effet, comme l’a dit l’Apôtre Saint Jean : « C’est ce même Jésus-Christ qui est venu avec l’eau et avec le sang, non pas avec l’eau seulement, mais avec l’eau et le sang. Et c’est l’Esprit qui rend témoignage que Jésus-Christ est la vérité. Car il y en a trois qui rendent témoignage dans le ciel : le Père, le Verbe et l’Esprit-Saint ; et ces trois ne sont qu’un. Et il y’en a trois qui rendent témoignage sur la terre, l’esprit, l’eau et le sang : et ces trois ne sont qu’un. » (1 Jean 5 ; 6-8).

Saint Thomas d’Aquin enseignait à ce sujet : « Les deux autres baptêmes (de sang et d’esprit) sont inclus dans le baptême d’eau qui tient son efficacité de la passion du Christ, l’unité du baptême n’est donc pas atteinte. » 19

Cela s’explique par le fait que – comme l’a bien expliqué Pie XI – le baptême n’est pas seulement « un rite extérieur », mais aussi « une régénération intime. » 20

Catéchisme de la doctrine chrétienne publié par ordre de S.S le pape Pie X (1912), Partie III, Chapitre I, p. 72 : « Sans le Baptême, personne ne peut être sauvé ; toutefois, lorsque le Baptême de l’eau ne peut être reçu, il suffit du Baptême de sangmartyre souffert pour Jésus-Christ, – ou du Baptême de désiramour de charité, désireux des moyens de salut institués par Jésus-Christ. »

Sur ce point, les paroles du Christ sont sans aucune ambiguïté…

Matthieu 10 ; 32 : « Quiconque me confessera devant les hommes, moi aussi je le confesserai devant mon Père qui est dans les cieux. »

Matthieu 10 ; 39 : « Celui qui aura perdu son âme pour l’amour de moi, la retrouvera. »

Marc 16 ; 16 : « Celui qui croira et qui sera baptisé sera sauvé, mais celui qui ne croira pas sera condamné. »

Jean 3 ; 5 : « Si quelqu’un ne renaît pas de l’eau et de l’Esprit-Saint, il ne peut entrer dans le royaume de Dieu. »

De plus, l’Église enseigne que la foi catholique est primordiale pour obtenir le salut.

Pie VIII : « Donc d’après ces instructions, chaque fois qu’une personne catholique, une femme surtout, voudra se marier avec un homme non-catholique, il faudra que l’évêque ou le curé l’instruise avec soin des dispositions canoniques sur le mariage, et l’avertisse sévèrement du forfait dont elle va se rendre coupable auprès de Dieu si elle a la hardiesse de le violer. Il conviendra surtout de l’engager à se rappeler que le dogme le plus ferme de notre religion, c’est que, hors de la foi catholique, personne ne peut être sauvé ; et que, par conséquent, elle doit reconnaître que sa conduite sera cruelle et atroce envers les fils qu’elle attend de Dieu, si elle s’engage dans un mariage ou elle sait que leur éducation dépendra entièrement de la volonté d’un père non-catholique. » 21

Pie IX : « Si quelqu’un dit que la raison humaine est si indépendante que Dieu ne puisse exiger d’elle la foi, qu’il soit anathème. » 22

Léon XIII : « Or, puisque la foi est indispensable au salut, il s’ensuit nécessairement que la parole du Christ doit être prêchée. » 23

Père Édouard Hugon : « Les témoignages de la Révélation ne disent point : sans le vœu ou le désir de la foi, mais de la manière la plus absolue : sans la foi, il est impossible de plaire à Dieu et de se sauver. C’est bien là une règle universelle qui ne souffre pas d’exception, cette inéluctable nécessité de moyen que rien ne peut suppléer. » 24

En conséquence, il est certain que les non-catholiques vivant dans l’ignorance invincible recevront, avant de rendre l’âme, une révélation Divine concernant les principaux mystères de la religion catholique 25 qu’ils doivent absolument croire pour être sauvés.

Pie IX :« Si quelqu’un dit, qu’il est impossible ou inutile que l’homme soit instruit par la révélation divine, sur Dieu et sur le culte qu’il faut lui rendre, qu’il soit anathème. Si quelqu’un dit que l’homme ne peut être élevé par Dieu à une connaissance et à une perfectionqui dépassent celles qui lui sont naturelles, mais qu’il peut et doit par lui-même arriver finalement à la possession du vrai et du bien par un progrès continuel, qu’il soit anathème. » 26

Saint Thomas d’Aquin : « Il ne s’ensuit aucune incohérence lorsque l’on postule que tout homme est tenu de croire explicitement quelque chose, même s’il est élevé dans la forêt ou parmi les bêtes : en effet, il revient à la divine providence de procurer à tout homme les choses nécessaires au salut, pourvu qu’il n’y ait pas d’empêchement du côté de cet homme. Car si quelqu’un, élevé de la sorte, suivait la conduite de la raison naturelle dans l’appétit du bien et la fuite du mal, il faut tenir pour très certain que Dieu ou bien lui révélerait par une inspiration intérieure les choses qui sont nécessaires pour croire, ou bien lui enverrait quelque prédicateur de la foi, comme il envoya Pierre à Corneille. Bien qu’il ne soit pas en notre pouvoir de connaître par nous-même les choses qui sont de foi, cependant, si nous faisons en sorte de suivre en nous la conduite de la raison naturelle, Dieu ne nous laissera pas manquer de ce qui nous est nécessaire. Les choses qui sont de foi sont proposées aux simples comme devant être exposés non en détail, mais dans une certaine généralité : car c’est ainsi qu’ils sont tenus de les croire explicitement, comme on l’a dit. […] Toutes les choses qui sont de foi n’ont pas la même importance, car certaines sont plus obscures que d’autres, et certaines sont plus nécessaires que d’autres pour que l’homme soit dirigé vers sa fin ; voilà pourquoi il est nécessaire de croire explicitement certains articles plutôt que d’autres. Même celui qui ne croit pas explicitement tous les articles peut éviter toutes les erreurs ; car l’habitus de la foi empêche d’assentir à des choses contraires aux articles, même s’il ne connaît ces derniers qu’implicitement… » 27

Père Michaël Müller : « Que devons-nous penser du salut de ceux qui, sans faute de leur part, sont en dehors du giron de l’Église et qui n’ont jamais eu l’occasion de mieux la connaître ? Il faut penser que leur ignorance invincible ne les sauvera pas ; mais s’ils ont craint Dieu et ont vécu selon leur conscience, Dieu, dans son infinie miséricorde, leur fournira les moyens nécessaires au salut ; au point même, s’il le faut, d’envoyer un ange pour les instruire dans la doctrine catholique, au lieu de les laisser périr par ignorance invincible. Est-il exact de dire que celui qui n’a pas été reçu dans le sein de l’Église avant sa mort est condamné ? Non. Pourquoi ? Parce que personne ne peut savoir ce qui se passe entre Dieu et l’âme au moment terrible de la mort. Qu’est-ce que cela signifie ? Cela signifie que Dieu, dans son infinie miséricorde, peut éclairer, au moment de la mort, quelqu’un qui n’est pas encore catholique, afin qu’il puisse reconnaître lavérité de la foi catholique, se repentir vraiment de ses péchés et désirer sincèrement mourir en bon catholique. Qu’en est-il de ceux qui reçoivent une grâce si extraordinaire et meurent de cette manière ? Nous disons qu’ils sont morts unis, au moins, à l’âme de l’Église catholique, et que, à cause de cela, ils ont été sauvés. » 28

Père Édouard Hugon : « Si la foi explicite aux mystères de la Trinité et de l’Incarnation est requise d’une nécessité de moyen, Dieu se doit à lui-même de procurer cette connaissance, et il disposera des évènements de telle sorte que les hommes de bonne volonté seront éclairés, soit par l’arrivée d’un missionnaire, soit par le ministère des anges, soit par une révélation intérieure. […] L’inspiration intérieure est le moyen le plus efficace et qui peut remplacer tous les autres : il n’est pas difficile au premier maître des âmes d’exercer au plus intimes des intelligences un magistère secret, tout-puissant, irrésistible. […] L’illumination intérieure du Saint-Esprit peut se faire si vite et de tant de manières, soit pendant la vie, soit pendant la mort. À ce moment suprême où l’homme est suspendu entre le temps et l’éternité, où l’âme est comme abstraite du corps, la lumière infuse pénètre plus facilement dans les profondeurs les plus cachées ; un éclair d’en haut peut dissiper en un clin d’œil bien des ténèbres : le travail de l’intelligence, le mouvement de la volonté, peuvent s’accomplir en un instant et changer la destinée du mourant. » 29

Cependant, n’oublions pas qu’il ne faut pas confondre l’ignorance invincible 30 (ou l’infidélité négative) avec l’ignorance coupable (ou l’infidélité positive), qui fut condamnée à maintes reprises par le magistère.

Innocent II, Concile de Sens (2 Juin 1140), Erreurs de Pierre Abélard, proposition n°10 : « Ce qui est fait par ignorance ne doit pas être imputé à faute. » (Proposition condamnée).

Saint Pie X : « Aussi Notre prédécesseur Benoît XIV a eu raison d’écrire : « Nous affirmons qu’une grande partie de ceux qui sont condamnés aux supplices éternels doivent cet irréparable malheur à l’ignorance des Mystères de la Foi, qu’on doit nécessairement savoir et croire pour être admis au nombre des élus. » (Instit., XXVI, 18). […] Qu’il nous soit permis à la fin de cette lettre, vénérables frères, de vous adresser la parole de Moïse : « Si quelqu’un est du parti du Seigneur, qu’il se joigne à moi » (Exode 32 ; 26). Considérez, nous vous en prions instamment, combien d’âmes se perdent par la seule ignorance des choses divines. » 31

Benoît XV : « Il n’est pas, en effet, de pire obstacle au salut éternel que l’ignorance religieuse et la perversion des esprits. » 32

Pour résumer, le dogme « hors de l’Église point de salut » signifie tout simplement que l’épouse mystique du Christ « réprouve à la fois ceux qui excluent du salut éternel, ceux qui sont unis à l’Église seulement par désir », mais également « ceux qui affirment faussement que les hommes peuvent être sauvés dans toutes les religions. » 33

C’est pourquoi Pie IX jugea nécessaire de « blâmer la très grave erreur dans laquelle malheureusement se trouvent certains catholiques qui pensent que des hommes vivants dans l’erreur et loin de la vraie foi et de l’unité catholique peuvent parvenir à la vie éternelle », car « cette croyance est certainement contraire à l’enseignement catholique. » 34

Innocent XI, Décret du saint-office (2 Mars 1679), Erreurs d’une doctrine morale plus laxiste, propositions n°4, 21, 22 et 23 :« 4. L’infidèle qui ne croit pas est excusé de l’infidélité, s’il est conduit par l’opinion moins probable. 21. L’assentiment de foi, surnaturel et utile au salut, existe avec la connaissance seulement probable de la Révélation et même avec la crainte que Dieu n’ait pas parlé. 22. Seule la foi en un seul Dieu semble être nécessaire de nécessité de moyen, mais non la foi explicite au Rémunérateur. 23. La foi au sens large du mot qui vient du témoignage des créatures ou d’un motif semblable suffit à la justification. [Censure :] Toutes les propositions sont condamnées et prohibées, telles qu’elles se présentent, à tout le moins comme scandaleuses et comme pernicieuses dans la pratique. »

Conséquemment, les catholiques doivent fermement rejeter la théorie selon laquelle les fausses religions seraient des moyens de salut.

Mgr Mark Anthony Pivarunas : « L’indifférentisme religieux est la fausse croyance, si souvent condamnée par l’Église catholique, de croire que toutes les religions sont également bonnes et que les hommes peuvent atteindre le salut en pratiquant n’importe quelle religion. Ceci est clairement faux, car Dieu a révélé la véritable religion par laquelle il doit être adoré en la personne de son Fils unique, Notre Seigneur Jésus-Christ. » 35

Mgr Donald Sanborn : « La participation à tout autre religion, l’appartenance à tout autre religion, ne vous conduira pas au paradis, mais elle vous conduira à un autre endroit. C’est l’enseignement de l’Église. » 36

Père Noël Barbara : « Sinous repoussons avec horreur cette théorie nouvelle du salut des non-catholiques, c’est parce qu’elle s’oppose à un dogme fondamental de la foi catholique. » 37

Réfutation du système Feeneyiste.

Contrairement aux modernistes qui prétendent à tort que tous ceux qui ne sont pas baptisés (ni de fait, ni de désir) n’encourent point le risque d’être damnés, 38 certains disciples du père Feeney soutiennent sans aucune prudence qu’aucun catéchumène n’échappera à la perdition, 39 et même qu’aucune personne vivant dans état d’ignorance invincible n’ira au ciel. 40 Mais le père Feeney ne soutenait pas totalement cette opinion. Voyons ce qu’il écrivait sur ce sujet…

Père Léonard Feeney : « Peut-on être sauvé sans le baptême d’eau ? Personne ne peut être sauvé sans le baptême d’eau. Les âmes de ceux qui meurent dans l’état de justification sont-elles sauvées si elles n’ont pas reçu le baptême d’eau ? Non. Elles ne sont pas sauvées. Où vont ces âmes qui meurent si elles meurent dans l’état de justification sans avoir reçu le baptême d’eau ? Je ne sais pas. Vont-elles en enfer ? Non. Existe-t-il de telles âmes ? Je ne sais pas et vous non plus ! » 41

Comme nous pouvons le constater, la position du père Léonard Feeney sur la question de la justification n’a pas toujours été claire, on peut même dire que celle-ci fut contradictoire…

Père Benedict Hughes : « Qu’en est-il donc d’une personne, comme Corneille avant son baptême, qui reçoit la grâce de Dieu dans son âme par une foi et une charité surnaturelle, mais qui meurt avant de pouvoir être baptisée ? Le père Feeney enseigne qu’elle ne peut pas être sauvée. Sous forme de questions et de réponses, il déclare ce qui suit : « Le baptême de désir peut-il vous sauver ? Jamais. Le baptême de désir peut-il vous sauver si vous y croyiez vraiment ? Il ne peut pas. Pourrait-il suffire pour que vous passiez dans un état de justification ? C’est possible. Si vous êtes entré dans l’état de justification avec l’aide du baptême de désir, et que vous n’avez pas reçu le baptême d’eau, pourriez-vous être sauvé ? Jamais. » [Bread of Life, p. 121]. À un autre endroit, il est encore plus catégorique : « Les adultes non baptisés qui meurent vont en enfer. » [Bread of Life, p. 128]. Alors voilà. Pas de baptême d’eau, pas de salut, même si le défunt était en état de justification à sa mort. Cela signifierait qu’il y a des âmes en enfer qui sont en état de grâce sanctifiante. Ce n’est pas seulement erroné, c’est blasphématoire. Dire qu’une personne qui aime Dieu et qui est en état de grâce sanctifiante serait condamnée à l’enfer pour toute l’éternité est, à mon avis, un blasphème. » 42

Mais l’Église, quant à Elle, a toujours enseigné qu’il existait deux moyens pour être justifié : Le premier consiste à recevoir le sacrement du baptême 43 ; et le second consiste à demeurer en état de contrition parfaite. 44

Catéchisme de la doctrine chrétienne publié par ordre de S.S le pape Pie X (1912), Partie I, Chapitre VI, p. 35 : « Être hors de l’Église est un très grand dommage, car on ne trouve hors de l’Église ni les moyens établis ni le guide sûr pour parvenir au salut éternel qui, pour l’homme, est l’unique chose vraiment nécessaire. Celui qui est hors de l’Eglise par sa propre faute et meurt sans la contrition parfaite ne se sauve pas, mais celui qui s’y trouve sans sa propre faute et mène une vie bonne peut se sauver par l’amour de charité qui unit à Dieu, et unit aussi, en esprit, à l’âme de l’Église. »

Ainsi, dans le cas où un obstacle rendrait trop difficile l’accès au baptême d’eau, seule cette contrition parfaite pourrait suppléer à l’incapacité de recevoir ce sacrement, car à défaut d’être baptisé dans l’eau, 45 il est toujours possible d’être baptisé dans l’Esprit-Saint. 46

Actes 10 ; 42-48 : « Et il [Jésus-Christ] nous a commandé de prêcher au peuple et d’attester que c’est lui que Dieu a établi juge des vivants et des morts. C’est à lui que tous les prophètes rendent ce témoignage que tous ceux qui croient en lui reçoivent, par son nom, la rémission des péchés. […] Alors Pierre dit : Peut-on refuser l’eau du baptême à ceux qui ont reçu l’Esprit-Saint comme nous ? Et il ordonna qu’ils fussent baptisés au nom du Seigneur Jésus-Christ. »

Catéchisme du concile de Trente, Partie II, Chapitre XVI, § I : « Comme ils [les adultes] ont l’usage de la raison, le désir et la résolution de recevoir le Baptême, joints au repentir de leurs péchés, leur suffiraient pour arriver à la grâce et à la justification, si quelque accident soudain les empêchait de se purifier dans les Fonts salutaires. »

Pie XII : « Un acte d’amour peut suffire à l’adulte pour acquérir la grâce sanctifiante et suppléer au manque du baptême. » 47

Néanmoins, il va sans dire que cette grâce ne pourrait point être accordée à ceux qui auraient refusé de recevoir le sacrement du baptême.

Saint Thomas d’Aquin : « Il y a deux façons de ne pas être baptisé. D’une part, ne l’être ni de fait ni de désir ; c’est le cas de ceux qui ne sont pas baptisés et ne veulent pas l’être. Et c’est manifestement mépriser le sacrement, au moins chez ceux qui ont l’usage du libre arbitre. Ceux à qui le baptême fait défaut de cette façon ne peuvent parvenir au salut, puisque ni sacramentellement, ni spirituellement, ils ne sont incorporés au Christ qui seul peut nous sauver. D’autre part, on peut n’être pas baptisé de fait, mais en avoir le désir. C’est le cas de celui qui désire être baptisé, mais qui par accident est surpris par la mort avant d’avoir pu recevoir le baptême. Celui-là, sans avoir reçu de fait le baptême, peut parvenir au salut, à cause du désir du baptême, qui procède de la foi « qui agit par la charité », et par laquelle Dieu, dont la puissance n’est pas liée aux sacrements visibles, sanctifie intérieurement l’homme. » 48

De plus, sachant qu’il est plus difficile d’obtenir la rémission des péchés par la pénitence 49 que par l’eau du baptême, de ce fait, lorsque des adultes désirant être baptisé se trouvent en danger de mort, ou qu’ils ont été suffisamment instruits au sujet de la foi chrétienne 50, l’Église a toujours préconisé de leur administrer ce sacrement le plus rapidement possible, afin que – dans le bénéfice du doute quant à l’état de leurs âmes – ces personnes puissent être assurées d’obtenir leur salut. 51

La même logique peut s’appliquer aux enfants en bas âge, car – étant donné qu’ils ne possèdent pas encore l’usage de la raison nécessaire au désir du baptême – Dieu a donc voulu pour eux que le baptême d’eau soit leur seul et unique moyen d’obtenir la rémission des péchés. 52 De là, nous savons qu’il est impossible d’être justifié sans les mérites de la passion du Christ, 53 qui nous sont communiqués non seulement par la foi, 54 mais aussi par le l’eau du baptême, 55 ou par un désir sincère de recevoir ce sacrement. 56

Saint Alphonse de Liguori : « Or, le baptême de désir est la parfaite conversion à Dieu par la contrition ou l’amour de Dieu au-delà de toutes choses, accompagné d’un désir explicite ou implicite pour le vrai baptême d’eau, qu’il remplace dans sa fonction de rémission des péchés, toutefois, non en tant qu’impression du caractère baptismal ou en tant que rémission de toute dette de châtiment. Il est appelé « d’air » (flaminis) parce qu’il prend place par l’impulsion du Saint Esprit qui est désigné comme un courant d’air (flamen).  Ainsi, il est « de fide » que les hommes sont également sauvés par le baptême de désir en vertu du canon Apostolicam, « de presbytero non baptizato » et du concile de Trente, session 6, chapitre 4, où il est dit que personne ne peut être sauvé « sans le bain de régénération ou le désir de celui-ci ». Le baptême de sang est le versement du sang de quelqu’un, à savoir la mort, offert pour la Foi ou pour une autre vertu chrétienne. Ainsi, ce baptême est comparable au vrai baptême car, comme le vrai baptême, il permet la rémission des péchés et des châtiments, comme ex opere operato. Je dis « comme », car le martyre n’agit pas comme une stricte causalité [non ita stricte] à la manière des sacrements, mais par un certain privilège, en vertu de sa ressemblance avec la Passion du Christ. » 57

Pour tenter de prouver le contraire, les Feeneyistes s’appuieront entre autres sur la condamnation des erreurs de Michel de Bay par le pape Saint Pie V. 58

Saint Pie V, Bulle Ex omnibus afflictionibus (1er octobre 1567), Erreurs de Michel De Bay concernant la nature de l’homme et la grâce, propositions n°31, 32 et 33 : « 31. La charité parfaite et sincère, qui naît d’un amour pur, d’une conscience bonne et d’une foi non feinte (1 Timothée 1 ; 5), peut se trouver aussi bien chez les catéchumènes que dans les pénitents sans rémission des péchés. 32. Cette charité, qui est la plénitude de la loi, n’est pas toujours jointe à la rémission des péchés. 33. Le catéchumène vit dans la justice, la droiture et la sainteté, observe les commandements de Dieu et accomplit la Loi par la charité, avant d’avoir obtenue la rémission des péchés qui est reçue seulement dans le bain du baptême. [Censure] : Ces propositions ont été pesées par un examen rigoureux en notre présence ; bien que certaines puissent être soutenues dans une certaine mesure, au sens rigoureux et propre des termes visé par ceux qui les affirment, Nous les condamnons et les rejetons, comme étant selon le cas, hérétiques, erronées, suspectes, téméraires, scandaleuses et offensant les oreilles pieuses. »

Le problème ici, c’est que les Feeneyistes n’ont manifestement rien compris à la signification profonde de cette Bulle. Car en réalité, à travers la condamnation de ces trois propositions, Saint Pie V n’enseignait pas seulement qu’il était impossible de posséder une charité parfaite sans avoir obtenu la rémission des péchés, il enseignait aussi que cette rémission des péchés n’était pas reçue seulement dans le bain du baptême. Cette doctrine est tout à fait sensée, car non seulement ce souverain pontife n’excluait pas la possibilité qu’un catéchumène puisse ne pas être en état de grâce, mais de plus, il rappelait également que la rémission des péchés pouvait aussi s’obtenir avec une contrition parfaite. Cette compréhension de l’enseignement de Saint Pie V est d’autant plus évidente que ce même souverain pontife a également condamné toutes les propositions soutenant l’impossibilité d’obtenir la rémission des péchés sans la réception effective du sacrement du baptême.

Saint Pie V, Bulle Ex omnibus afflictionibus (1er octobre 1567), Erreurs de Michel De Bay concernant la nature de l’homme et la grâce, propositions n°43 et 71 :« 43. Dans l’homme qui se repent avant le sacrement de l’absolution, et dans le catéchumène avant le baptême, est donné la vraie justification, mais séparée de la rémission des péchés. 71. Par la contrition, même si elle est parfaite par la charité et conjointe au vœu de recevoir le sacrement, hors du cas de nécessité ou du martyre, la faute n’est pas remise sans la réception actuelle du sacrement. [Censure] : Ces propositions ont été pesées par un examen rigoureux en notre présence ; bien que certaines puissent être soutenues dans une certaine mesure, au sens rigoureux et propre des termes visé par ceux qui les affirment, Nous les condamnons et les rejetons comme étant selon le cas, hérétiques, erronées, suspectes, téméraires, scandaleuses et offensant les oreilles pieuses. »

Or, cette fausse doctrine réprouvée par Saint Pie V correspond précisément à la thèse soutenue par les Feeneyistes. 59 Nous pouvons d’ailleurs remarquer la parfaite similitude entre les propositions condamnées par Saint Pie V et l’enseignement du Saint-Office.

Lettre du Saint-Office à l’archevêque de Boston (8 Août 1949) : « Or, le sauveur n’a pas seulement ordonné que tous les peuples entrent dans l’Église, mais il a décidé aussi que l’Église serait le moyen de salut, sans lequel nul ne peut entrer dans le Royaume de la gloire céleste. Dans son infinie miséricorde, Dieu a voulu que les effets nécessaires pour être sauvé – ces moyens de salut qui sont ordonnés à la fin dernière de l’homme non par nécessité intrinsèque 60 mais uniquement par l’institution divine – puissent aussi être obtenues en certaines circonstances, lorsque ces moyens ne sont mis en œuvre que par le désir ou le souhait. Nous voyons cela clairement énoncé dans le saint concile de Trente au sujet soit du sacrement de régénération soit du sacrement de pénitence. 61 Or, il faut en dire autant, à son propre degré, de l’Église, en tant qu’elle est le moyen général de salut.»

Pourtant, malgré ces faits indiscutables, les Feeneyistes persistent toujours à rejeter l’enseignement du Saint-Office en prétextant que celui-ci serait en contradiction avec la Bulle Cantate Domino d’Eugène IV, ainsi qu’avec la Bulle Unam Sanctam de Boniface VIII. 62

Mais malheureusement pour eux, ces deux documents pontificaux sont très loin de nous fournir des preuves solides en faveur de leur thèse ; car, dans leurs textes respectifs, Boniface VIII et Eugène IV n’évoquent absolument pas le statut des catéchumènes, et encore moins celui des ignorants invincibles, mais uniquement celui des personnes qui suivent une fausse religion.

Boniface VIII : « Si donc les Grecs ou d’autres disent qu’ils n’ont pas été confiés à Pierre et à ses successeurs, il leur faut reconnaître qu’ils ne font pas partie des brebis du Christ, car le Seigneur dit lui-même en Jean : « il y a un seul bercail, un seul et unique pasteur » (Jean 10 ; 16). » 63

Eugène IV : « [La très sainte Église Romaine] croit fermement professe et prêche qu’aucun de ceux qui se trouvent en dehors de l’Église, non seulement païens mais encore juifs ou hérétiques et schismatiques ne peuvent devenir participants à la vie éternelle, mais iront « dans le feu éternel qui est préparé pour le diable et ses anges » (Matthieu 25 ; 41), à moins qu’avant la fin de leur vie ils ne lui aient été agrégés… » 64

Inutile donc, de chercher en vain à extrapoler le sens de certaines définitions dogmatiques pour tenter de nier l’évidence, à savoir que les cathéchumènes et les ignorants invincibles ne sont nullement visés par ces décrets, puisque l’Église interdit formellement à ses ministres de juger de telles personnes. 65 En d’autres termes, il n’est donc pas impossible que des personnes n’ayant pas eu la possibilité de recevoir le baptême d’eau puissent, dans certaines circonstances, être agrégées à l’unité de l’Église.

Saint Basile de Césarée : « Il en est qui, dans leur combat pour la piété, ont subi la mort pour le Christ, véritablement et non en imitation ; ceux-là n’ont pas eu besoin des symboles de l’eau pour être sauvés, baptisés qu’ils étaient dans leur propre sang. Si je dis cela, ce n’est pas pour rejeter le baptême d’eau, mais pour ruiner les raisonnements de ceux qui se dressent contre l’Esprit-Saint, qui mélangent ce qui ne se mêle pas et mettent sur le même plan ce qui ne peut être comparé. » 66

Saint Augustin : « Assurément, je n’hésite pas à préférer à un hérétique baptisé un catéchumène catholique animé de la divine charité ; je préfère même dans l’unité catholique un bon catéchumène à un mauvais baptisé. Et cependant, je ne crois pas faire par-là injure au sacrement du baptême que l’un appelle de ses vœux et que l’autre a déjà reçu ; je ne pense pas non plus préférer le catéchuménat au sacrement du baptême, quoique j’admette parfaitement qu’un catéchumène peut être plus fidèle et meilleur qu’un chrétien baptisé. Le centurion Corneille, avant son baptême, n’était-il pas meilleur que Simon le magicien, déjà baptisé ? Le premier, avant son baptême, fut rempli du Saint-Esprit, tandis que le second, après son baptême, obéissait à l’inspiration de l’Esprit immonde. » 67

D’autre part, il est important de rappeler que, dans les faits, les catéchumènes ne sont pas tous exclus de l’Église catholique.

Code de droit canonique de 1917, Canon n° 1239, § 2 : « Les catéchumènes qui sont morts non baptisés, sans que ce soit de leur faute, sont assimilables aux baptisés. »

Les Feeneyistes s’obstineront en vain à remettre en cause l’orthodoxie de certaines prescriptions du droit canon 68 ; mais toutes leurs divagations sont sans valeur, car l’Église a expressément statué que ce code était infaillible.

Benoît XV : « Avec une certaine science et dans la plénitude du pouvoir apostolique dont nous sommes investis, avec cette constitution à laquelle nous avons l’intention d’attribuer la validité perpétuelle, nous promulguons ce code tel qu’il a été rédigé, et décrétons et ordonnons qu’il ait désormais force de loi pour toute l’Église et nous le confions à votre sauvegarde et à votre vigilance. Afin que tous ceux qui sont responsables aient une connaissance complète des décrets de ce code avant leur entrée en vigueur, nous établissons et ordonnons qu’ils n’acquièrent force de loi que le jour de la Pentecôte de l’année prochaine, soit le 19 mai de l’année 1918. […] Par conséquent, il est interdit à quiconque de violer cette page de notre constitution, ordonnance, restriction, suppression, dérogation, intention, et d’oser s’y opposer de manière imprudente. Quiconque a l’intention de tenter cela sait qu’il encourra l’indignation de Dieu tout-Puissant et de ses bienheureux apôtres Pierre et Paul. » 69

En conséquence, refuser de reconnaîtrel’infaillibilité du code de 1917, reviendrait tout simplement à nier le caractère infaillible de toutes les lois disciplinaires approuvées par l’Église.

Pie VI, Constitution Auctorem Fidei (28 août 1794), Erreurs du synode de Pistoie, proposition n°78 : « Comme si l’Église, qui est régie par l’Esprit de Dieu, pouvait établir une discipline non seulement inutile […] mais même dangereuse, nuisible, et conduisant à la superstition et au matérialisme. Cette proposition est fausse, téméraire, scandaleuse, pernicieuse, offensante pour les oreilles pieuses, injurieuse pour l’Église et pour l’Esprit de Dieu par qui elle est régie, et pour le moins erronée. »

Grégoire XVI : « Ce serait donc un attentat, une dérogation formelle au respect que méritent les lois ecclésiastiques, de blâmer, par une liberté insensée d’opinion, la discipline que l’Église a consacrée, qui règle l’administration des choses saintes et la conduite des fidèles. » 70

Grégoire XVI : « N’essayent-ils pas non plus de faire de l’Église quelque chose d’humain ? N’abaissent-ils pas ouvertement son autorité infaillible et la puissance divine par laquelle Elle est dirigée ? en croyant sa discipline actuelle sujette à la défectibilité, à l’obscurcissement et à d’autres inconvénients du même genre, et en imaginant qu’elle contient beaucoup de choses non seulement inutiles, mais même contraires au salut de la religion catholique. […] Est-ce que l’Église qui est la colonne et le soutien de la vérité, et qui, manifestement, reçoit sans cesse du Saint-Esprit l’enseignement de toute vérité, pourrait accorder ou permettre ce qui tournerait au détriment du salut des âmes et au mépris et au dommage d’un sacrement institué par le Christ ? » 71

De surcroît, non content de condamner certaines lois relatives à la discipline ecclésiastique, les défenseurs du père Feeney ne rougissent pas non plus d’affirmer que le catéchisme du concile de Trente n’est pas infaillible, 72 et que celui de Saint Pie X serait même hérétique. 73 Mais là encore, ce discours est une insulte à l’égard de tous les papes légitimes qui ont approuvé ces ouvrages.

Clément XIII : « Nos prédécesseurs, ayant compris que cette conférence sacrée de l’Église universelle avait usé de tant de de sagesse prudente et de tant de discrétion en s’abstenant de critiquer les opinions fondées sur l’autorité des docteurs de l’Église, selon la pensée du même concile sacré, voulaient préparer un autre ouvrage qui renfermait toute la doctrine sur laquelle il convenait que les fidèles soient instruits, et qui était absolument éloigné de toute erreur. Ils ont publié sous forme imprimée un livre intitulé : Catéchisme Romain, et pour cela, ils méritent un double éloge. En effet, ils y compilèrent la doctrine qui est commune dans l’Église et qui est éloignée de tout danger… » 74

Léon XIII : « Nous recommandons également que tous les séminaristes aient entre les mains et relisent souvent le livre d’or, connu sous le nom de Catéchisme du saint Concile de Trente ou Catéchisme Romain, dédié à tous les prêtres investis de la charge pastorale. Remarquable à la fois par la richesse et l’exactitude de la doctrine et par l’élégance du style, ce Catéchisme est un précieux abrégé de toute la théologie dogmatique et morale. » 75

Saint Pie X : « Ce catéchisme [de la doctrine chrétienne], en conséquence, […] Nous l’approuvons par la présente lettre, et Nous le prescrivons au diocèse et à la province ecclésiastique de Rome, interdisant que l’on y suive désormais un autre texte dans l’enseignement catéchistique. » 76

Du reste, les Feeneyistes rejettent également la doctrine selon laquelle les personnes victimes d’une ignorance invincible peuvent avoir la possibilité d’être unies à l’Église à travers un désir implicite. 77 Selon les adeptes du Feeneyisme, le principe même de l’ignorance invincible serait (en quelque sorte), une espèce d’indifférentisme religieux déguisé, qui consisterait à croire qu’une personne pourrait obtenir son salut en adhérant à n’importe quelle religion. 78 Or, cette compréhension erronée de la notion d’ignorance invincible ne correspond pas à la véritable définition de cette doctrine, telle que celle-ci nous a été enseignée par l’Église.

Pie IX : « À nouveau, nous devons mentionner et blâmer la très grave erreur dans laquelle malheureusement se trouvent certains catholiques qui pensent que des hommes vivant dans l’erreur et loin de la vraie foi et de l’unité catholique peuvent parvenir à la vie éternelle. Or, cela est contraire au plus haut point à la doctrine catholique. Nous savons, ainsi que vous, que ceux qui souffrent d’uneignorance invincibleconcernant notre très sainte religion, en observant avec soin la loi naturelle et ses préceptes, gravés par Dieu dans le cœur de tous, et qui sont disposés à obéir à Dieu et mènent une vie honnête et droite, peuvent avec l’aide de la lumière et de la grâce divine, acquérir la vie éternelle ; car Dieu, qui voit parfaitement, scrute et connaît les esprits, les âmes, les pensées et les qualités de tous, dans sa très grande bonté et sa patiente, ne permet pas que quelqu’un soit puni des supplices éternels sans être coupable d’une faute volontaire. Mais nous connaissons parfaitement aussi le dogme catholique, à savoir qu’en dehors de l’Église catholique personne ne peut être sauvé et que ceux qui sont rebelles à l’autorité de cette même Église et à ses définitions, et qui sont opiniâtrement séparés de l’unité de cette Église et du pontife romain, le successeur de Pierre, à qui a été confié le gouvernement et la garde de la vigne, ne peuvent pas obtenir le salut éternel. » 79

Lettre du Saint-Office à l’archevêque de Boston (8 Août 1949) : « Car pour que quelqu’un obtienne le salut éternel, il n’est pas toujours requis qu’il soit effectivement incorporé à l’Église comme un membre, mais il est au moins requis qu’il soit uni par le vœu ou le désir. Cependant, il n’est pas toujours nécessaire que ce vœu soit explicite, comme il l’est chez les catéchumènes, mais, quand l’homme est victime d’une ignorance invincible, Dieu accepte aussi un vœu implicite, ainsi appelé parce qu’il est inclus dans la bonne disposition de l’âme par laquelle l’homme veut conformer sa volonté à celle de Dieu. C’est l’enseignement clair de l’encyclique de Pie XII sur le corps mystique de Jésus-Christ. Le souverain pontife y distingue nettement ceux qui sont réellement incorporés à l’Église comme des membres et ceux qui ne sont unis à l’Église que par le vœu. […] Par ces sages paroles, il [Pie XII] condamne aussi bien ceux qui excluent du salut éternel tous les hommes qui sont unis à l’Église par un vœu implicite seulement, que ceux qui affirment faussement que les hommes peuvent également être sauvés dans toute religion. Il ne faut pas penser non plus que n’importe quelle sorte de désir d’entrer dans l’Église suffise pour être sauvé. Car il est nécessaire que le vœu qui ordonne quelqu’un à l’Église soit animé par la charité parfaite. Le vœu implicite ne peut avoir d’effet que si l’homme a la foi surnaturelle. »

Père Francisco de Vitoria : « Quand nous postulons l’ignorance invincible au sujet du baptême ou de la foi chrétienne, il ne s’ensuit pas qu’une personne puisse être sauvée sans le baptême ou sans la foi chrétienne. Car les aborigènes qui n’ont reçu aucune prédication de la foi ou de la religion chrétienne seront damnés à cause de leurs péchés mortels ou de leur idolâtrie ; mais pas à cause du péché d’infidélité. Cependant, comme le dit Saint Thomas [d’Aquin], s’ils font avec les moyens qu’ils ont en eux, en plus de mener une bonne vie selon la loi naturelle, il est conforme à la Providence que Dieu les éclairera concernant le nom du Christ. » 80

Ceci dit, après avoir démontré que l’ignorance invincible n’a jamais été « une hérésie destructrice, oblitérant la nécessité de la foi catholique partout dans le monde » 81 – comme le pensent à tort les avocats du père Léonard Feeney – il est utile de rappeler que les théologiens Jansénistes qui soutenaient cette opinion ont été infailliblement condamnés par l’Église.

Saint Pie V, Bulle Ex omnibus afflictionibus (1er Octobre 1567), Erreurs de Michel De Bay concernant la nature de l’homme et la grâce, proposition n°68 : « L’infidélité purement négative, chez ceux à qui le Christ n’a pas été prêché, est péché. [Censure] : Ces propositions ont été pesées par un examen rigoureux en notre présence ; bien que certaines puissent être soutenues dans une certaine mesure, au sens rigoureux et propre des termes visé par ceux qui les affirment, Nous les condamnons et les rejetons comme étant selon le cas, hérétiques, erronées, suspectes, téméraires, scandaleuses et offensant les oreilles pieuses. »

Alexandre VIII, Décret du saint-office (7 Décembre 1690), Erreurs des Jansénistes, proposition n°2 : « Mêmes’il y avait ignorance invincible du droit naturel, dans l’état de nature déchue elle n’excuse pas du péché formel celui qui agit en vertu d’elle. [Censure] : propositions condamnées et prohibées comme étant selon le cas, téméraires, scandaleuses, malsonnantes, proches de l’hérésie, sentant l’hérésie, erronées, schismatiques et hérétiques. »

Les Feeneyistes objecteront encore que l’ignorance invincible serait un « principe absurde », voire même une « hérésie moderne ». 82 Mais cette affirmation n’est rien d’autre qu’un mensonge éhonté, car l’Église n’a jamais enseigné que toute ignorance était forcément coupable.

Pie IX : « D’un autre côté, il est nécessaire de tenir pour certain, que l’ignorance de la vraie religion, si cette ignorance est invincible, n’est pas une faute aux yeux de Dieu. Mais qui présumera s’arroger le droit de marquer les limites d’une telle ignorance, tenant compte des diverses conditions des peuples, des pays, des esprits, et la multiplicité infinie des choses humaines ? » 83

Pie IX : « L’Église déclare clairement que la seule espérance de salut pour l’humanité est placée dans la foi chrétienne, qui enseigne la vérité, dissipe les ténèbres de l’ignorance par la splendeur de sa lumière et agit par l’amour. Cette espérance du salut est placée dans l’Église catholique qui, en préservant le vrai culte, est la maison solide de cette foi et le temple de Dieu. En dehors de l’Église, personne ne peut espérer la vie ou le salut à moins d’être excusé par une ignorance invincible. » 84

Saint Thomas d’Aquin : « Si la défaillance de la connaissance ne dépendait nullement de la volonté, il n’y aurait faute ni dans la volonté ni dans l’intelligence, comme cela se voit dans les cas d’ignorance invincible. […] Ainsi, tout le monde est tenu de savoir en général les vérités de la foi et les préceptes universels du droit, et chacun en particulier est tenu de savoir ce qui regarde son état ou sa fonction. […] Évidemment, quiconque néglige d’avoir ou de faire ce qu’il est tenu d’avoir ou de faire, pèche par omission. Aussi, à cause d’une négligence de cette sorte, l’ignorance des choses qu’on est tenu de savoir est un péché. Mais on ne peut imputer à négligence [le fait] de ne pas savoir ce qu’on ne peut pas savoir. Dans ce cas, l’ignorance est dite invincible parce qu’aucune étude ne peut la vaincre. Et comme une telle ignorance n’est pas volontaire, puisqu’il n’est pas en notre pouvoir de la chasser, elle n’est pas un péché. Il est clair par-là quel’ignorance invincible n’est jamais un péché, mais l’ignorance qu’on peut vaincre en est un, si elle porte sur ce qu’on est tenu de savoir, non si elle porte sur ce qu’on n’est pas tenu de savoir. » 85

Saint Alphonse de Liguori : « On demande si l’on doit admettre une ignorance invincible des préceptes naturels. Si cette ignorance est invincible, les actes qui en résultent sont innocents, cela est certain d’après la deuxième proposition de Michel Baius, condamnée par Alexandre VIII : « Quoiqu’on puisse admettre une ignorance invincible du droit naturel, elle ne peut, dans l’état de nature déchue, excuser du péché formel. » […] D’un autre côté, l’ignorance peut être coupable pour une partie de ce même état d’ignorance parce qu’elle est volontaire : soit directement lorsque quelqu’un veut rester dans l’ignorance pour pécher avec plus de liberté ; soit indirectement quand il néglige d’acquérir la connaissance de ce qu’il doit savoir, soit pour éviter la peine de cette étude, soit pour ne pas contrarier ses autres occupations. Cette négligence de sa part rend alors son ignorance coupable, et par suite il pèche ; d’où saint Thomas [d’Aquin] conclut que si l’ignorance n’est pas volontaire, soit parce qu’elle est invincible, soit parce qu’elle dépend de choses que l’homme n’est pas tenu de connaître, alors elle le décharge de tout péché. […] Par conséquent, ce saint docteur, en disant que l’ignorance exclut tout péché, soit lorsqu’elle est invincible, soit lorsqu’elle dépend de choses que chacun n’est pas obligé de connaître, émet certainement deux doctrines : la première, qu’onpeut admettre une ignorance invincible même pour les préceptes que l’homme doit connaître ; la seconde, que cette ignorance ôte tout pêché à l’acte. Le père Lacroix confirme cette opinion par l’autorité de saint Bonaventure et d’Albert-le-Grand. On peut y joindre à l’appui la condamnation portée contre la deuxième proposition de Baius. On doit, en effet, en conclure que l’Église pense, ou du moins regarde comme très probable, la possibilité d’une ignorance invincible même à l’égard de la loi naturelle ; car si elle pensait autrement, elle n’aurait point déclaré que l’ignorance invincible excuse l’homme de péché, en condamnant une proposition relative à un événement impossible. » 86

Père Michaël Müller : « L’ignorance invincible n’a jamais été et ne sera jamais un moyen de salut. Pour être sauvé, il faut être justifié, c’est-à-dire être en état de grâce sanctifiante. Pour obtenir la grâce sanctifiante, il faut avoir les dispositions propres à la justification, c’est-à-dire une vraie foi divine au moins dans les vérités nécessaires au salut, une espérance confiante dans le divin Sauveur, une sincère tristesse du péché, ainsi que la ferme résolution de faire tout ce que Dieu a commandé, etc. Or, ces actes surnaturels de foi, d’espérance, de charité, de contrition, etc., qui préparent l’âme à recevoir la grâce sanctifiante ne peuvent jamais être supplées par l’ignorance invincible ; et si l’ignorance invincible ne peut pas fournir la préparation à la grâce sanctifiante, elle ne peut encore moins donne la grâce sanctifiante elle-même. « L’ignorance invincible » – dit Saint Thomas d’Aquin – « est une punition pour le péché. » (Cf. De Infid. qx, art. 1). C’est donc une malédiction, mais non une bénédiction, ni un moyen de salut. Mais si nous disons que l’ignorance invincible ne peut sauver un homme, nous ne disons pas pour autant que l’ignorance invincible le damne. Dire que l’ignorance invincible n’est pas un moyen de salut est une chose ; et dire que l’ignorance invincible est la cause de la damnation en est une autre. Soutenir cette dernière affirmation serait une erreur, car l’ignorance invincible des principes fondamentaux de la foi excuse un païen du péché d’infidélité, et un protestant du péché d’hérésie ; car une telle ignorance invincible, n’étant qu’une simple privation involontaire, n’est pas un péché. » 87

De ce fait, bien que l’ignorance invincible ne soit pas un obstacle au salut, il est évident que les individus qui demeurent dans cet état ne seront point justifiés sans la foi, 88 car durant cette vie terrestre – c’est-à-dire avant la mort corporelle 89 – Dieu accorde toujours les grâces nécessaires à la conversion, y compris à ceux qui vivent dans l’ignorance coupable. Ainsi, Dieu ne refusera jamais de donner la foi à quelqu’un qui la demande.

C’est pourquoi Notre Seigneur disait : « Si donc vous qui êtes mauvais, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus votre Père qui est dans les cieux donnera-t-il de bonnes choses à ceux qui les lui demandent ? » (Matthieu 7 ; 11).

Et Saint Paul ajoutait également : « Je demande donc instamment avant tout, qu’on fasse des supplications, des prières, des demandes, des actions de grâces pour tous les hommes, pour les rois et pour ceux qui sont en dignité afin que nous menions une vie paisible et tranquille en toute chasteté. Car cela est bon et agréable à notre Sauveur Dieu, qui veut que tous les hommes soient sauvés, et viennent à la connaissance de la vérité. » (1 Timothée 2 ; 1-4). 

Saint Célestin Ier : « Lorsque ceux qui président aux saintes assemblées accomplissent la mission qui leur a été confiée, ils présentent à la clémence divine la cause du genre humain, et, toute l’Église gémissant avec eux, ils prient pour que la foi soit donnée aux infidèles, pour que les idolâtres soient délivrés des erreurs qui les laissent sans Dieu, pour que le voile qui couvre le cœur des juifs disparaisse et que la lumière de la vérité luise sur eux, pour que les hérétiques se repentent et acceptent la foi catholique, pour que les schismatiques reçoivent l’esprit d’une charité ranimée, pour qu’à ceux qui sont tombés soient donnés les remèdes de la pénitence, et enfin, pour qu’aux catéchumènes conduits au sacrement de la régénération soit ouvert le palais de la miséricorde céleste. » 90

Alexandre VIII, Décret du Saint-Office (7 décembre 1690), Erreurs des Jansénistes, Proposition n°5 : « Les païens, les juifs, les hérétiques, et d’autres semblables, ne reçoivent aucune influence de Jésus-Christ ; et on peut en conclure justement que la volonté est en eux nue et désarmée, sans aucune grâce suffisante. [Censure : Propositions condamnées et prohibées comme étant selon le cas, téméraires, scandaleuses, malsonnantes, proches de l’hérésie, sentant l’hérésie, erronées, schismatiques et hérétiques.] »

Clément XI, Bulle Unigenitus Dei Filius (8 septembre 1713) Erreurs de Pasquier Quesnel, propositions n°26, 27, 29 et 78 : « 26. Il n’est pas donné de grâces, sinon par la foi. 27. La foi est la première grâce, et la source de toutes les autres. 29. Hors de l’Église aucune grâce n’est concédée. 78. Quelqu’un est séparé du peuple élu, dont le peuple juif était la figure et dont le Christ est la tête, aussi bien en ne vivant pas selon l’Évangile qu’en ne croyant pas à l’Évangile. [Censure] : Nous déclaronsque nouscondamnons et réprouvons les propositions qui précèdent comme étant, selon le cas, fausses, captieuses, malsonnantes, offensantes aux oreilles pieuses, scandaleuses, pernicieuses, téméraires, injurieuses à l’Église et à ses usages, outrageantes, non seulement pour elle, mais pour les puissances séculières, séditieuses, impies, blasphématoires, suspectes d’hérésie, sentant l’hérésie, favorables aux hérétiques et aux hérésies, et même à un schisme, erronées, proches de l’hérésie, et souvent condamnées, et enfin comme hérétiques et renouvelant diverses hérésies, principalement celles qui sont contenues dans les fameuses propositions de Jansénius, prises dans le sens dans lequel elles ont été condamnées. »

Saint Augustin :«C’est que la grâce est nécessaire pour croire, pour mener une sainte vie et pour persévérer dans le bien. Pourquoi revenir si souvent sur ce sujet ? C’est que plusieurs aujourd’hui le méconnaissent parmi les chrétiens eux-mêmes. Déjà les Juifs attribuaient à la grâce la rémission des péchés, la guérison des langueurs de l’âme, l’exemption de la corruption et le couronnement des mérites. Et aujourd’hui que le Sauveur à répandu la grâce par tout l’univers, on peut la méconnaître comme la méconnaissaient les Pharisiens ? Mais la cause est jugée, car Rome a parlé. » 91

En définitive, il est absolument hors de doute que l’excommunication du père Feeney – qui fut d’ailleurs entièrement approuvée par Pie XII – était parfaitement justifiée.

Décret du Saint-Office sur l’excommunication du père Léonard Feeney (13 Février 1953) :« Comme le prêtre Léonard Feeney, résidant à Boston (Saint Benedict Center), lequel à cause du grave refus d’obéissance à l’Autorité ecclésiastique avait été déjà suspendu « a divinis », nonobstant les avertissements réitérés et l’instante menace d’excommunication à encourir ipso facto, n’est pas venu à résipiscence, les Eminentissimes et Révérendissimes Pères préposés à la sauvegarde de la foi et des mœurs, dans la séance plénière du mercredi 4 février 1953, l’ont déclaré excommunié avec tous les effets de droit. Et le jeudi 12 février 1953, Sa Sainteté Pie XII, Pape par la Providence de Dieu, a approuvé, confirmé le décret des Eminentissimes Pères et ordonné qu’il fût rendu public. »

Mais non loin d’avoir l’honnêteté de reconnaître l’égarement manifeste du père Feeney, ses plus fidèles partisans se sont crus autorisés à juger certains souverains pontifes, en s’arrogeant le droit de critiquer leurs enseignements.

Par exemple, un Feeneyiste a osé affirmer, avec une témérité déconcertante, que Pie XII « eut le même rôle, sciemment ou non, que Judas qui vendit le Christ aux Juifs pour qu’ils puissent le crucifier. » 92

Cette calomnie honteuse contre Pie XII ressemble étrangement à une hérésie méchante qui fut autrefois condamnée par l’Église.

Grégoire XII, 15ème session du concile de Constance (6 juillet 1415). Erreurs de Jean Hus, Article n°20 : « Si le pape est mauvais, et surtout s’il est réprouvé, il est, comme Judas Iscariote, un diable, un voleur et un fils de perdition, et non la tête de la sainte Église militante, puisqu’il n’en est même pas membre. » (Proposition condamnée).

Pour ne rien arranger, ce même Feeneyiste a poussé la malice jusqu’à écrire ce qui suit : « Le pape Pie IX n’aurait pas dû se soucier d’essayer de satisfaire les esprits hérétiques des libéraux et des apostats qui refusent d’accepter le dogme de l’Église. Il aurait dû simplement répéter le dogme plusieurs fois défini que tous ceux qui meurent sans la foi catholique sont perdus, et expliquer de façon claire que quiconque est de bonne volonté ne sera pas laissé dans l’ignorance de la vraie religion. Mais à cause de sa déclaration faiblement formulée, […] un véritable désastre s’ensuivit. […] Je réalise bien que le pape Pie IX n’était pas aussi clair qu’il aurait pu l’être dans la deuxième partie de Quanto Conficiamur Moerore93

Cette accusation délirante à l’encontre de Pie IX témoigne d’un mépris évident envers la fonction pontificale…

Saint Pie X : «Lorsque l’on aime le pape, on ne déclare pas qu’il ne s’est pas exprimé de façon suffisamment claire, presque comme s’il devait être forcé de répéter à l’oreille de chacun la volonté clairement exprimée de si nombreuses fois, non seulement en personne, mais par des lettres et par d’autres actes publics. » 94

Ainsi, en considérant la manière dont certains Feeneyistes se sont permis de dénigrer Pie IX, en le décrivant comme un lâche soucieux de plaire aux ennemis de l’Église (coupable d’avoir égaré ses fidèles à travers des déclarations ambigües), ainsi que de calomnier Pie XII, en le désignant comme un traître de la pire espèce (digne successeur de Judas Iscariote), nous comprenons mieux maintenant pourquoi le père Feeney a été excommunié. Au final, la propagande mensongère des Feeneyistes nous aura au moins permis de mettre en lumière la malhonnêteté de leur argumentation qui repose principalement sur un libre examen des documents pontificaux 95 et un jugement arbitraire des intentions de certains papes. 96

Léon XIII : « La pensée ou l’intention, en tant qu’elle est une chose intérieure, ne tombe pas sous le jugement de l’Église mais celle-ci doit en juger la manifestation extérieure. » 97

Pie XII : « Que parmi vous, il n’y ait pas de place pour l’orgueil du libre examen, qui relève de la mentalité hétérodoxe plus que de l’esprit catholique, et selon lequel les individus n’hésitent pas à peser au poids de leur jugement propre même ce qui vient du Siège Apostolique. » 98

Abbé Anthony Cekada : « Les partisans du Père Feeney déversent des torrents d’encre pour répondre à la question : « Qui monte au ciel ? » Ils feraient mieux de commencer par accepter la réponse de Vatican I et de Pie IX à la question : « Qui dois-je croire ? » Au lieu de cela, ils proclament que le magistère ordinaire et universel a enseigné des erreurs pendant plusieurs siècles et que les catholiques ne sont pas tenus de s’y soumettre. C’est là une hérésie pure et simple, qui les place formellement « extra Ecclesiam », où il y’a – comme nous le savons – « nulla salus ». » 99

D’autre part, nous savons également que, parmi les plus ardents défenseurs du père Feeney, certains d’entre eux ont réussi à trouver de nombreux prétextes – tous plus absurdes les uns que les autres – afin de tenter de prouver l’invalidité de l’excommunication dont leur père spirituel a été frappé. 100 Mais les adversaires acharnés de Pie XII ont manifestement oublié qu’il n’a jamais été permis aux fidèles de remettre en cause une sanction approuvée par un pape légitime…

Grégoire XII, 8ème session du concile de Constance (4 mai 1415), Erreurs de John Wyclif, proposition n° 30 : « L’excommunication par le pape ou un quelconque prélat n’est pas à craindre, car elle est une sentence de l’Antéchrist. » (Proposition condamnée).

Grégoire XII, 15ème session du concile de Constance (6 juillet 1415), Erreurs de Jean Hus, Proposition n° 17 : « Le prêtre du Christ qui vit selon la loi, possède une connaissance de l’Écriture et désire édifier le peuple, doit prêcher, nonobstant une prétendue excommunication. […] Si le pape ou quelque supérieur ordonne à un prêtre qui se trouve dans cette situation de ne pas prêcher, le subordonné ne doit pas obéir. » (Proposition condamnée).

Clément XI, Constitution Unigenitus Dei Filius (8 décembre 1713), Erreurs Jansénistes de Pasquier Quesnel, Propositions n°91, 92 et 97 : « 91. La crainte d’une excommunication injuste ne doit jamais nous empêcher de faire notre devoir ; nous ne sortons jamais de l’Église, même quand nous semblons en être expulsés par la méchanceté des hommes, aussi longtemps que nous sommes attachés à Jésus-Christ et à l’Église par la charité. 92. Plutôt souffrir en paix l’excommunication et l’anathème injuste que de trahir la vérité, c’est imiter saint Paul ; cela est loin de s’ériger contre l’autorité ou de rompre l’unité. 97. Il arrive trop souvent que les membres qui sont le plus saintement et le plus étroitement unis à l’Église soient regardés et traités comme indignes d’être dans l’Église, ou comme séparés d’elle. Mais le juste vit de la foi et non de l’opinion des hommes. [Censure] : Nous déclarons que nous condamnons et réprouvons les propositions qui précèdent comme étant, selon le cas, fausses, captieuses, malsonnantes, offensantes aux oreilles pieuses, scandaleuses, pernicieuses, téméraires, injurieuses à l’Église et à ses usages, outrageantes, non seulement pour elle, mais pour les puissances séculières, séditieuses, impies, blasphématoires, suspectes d’hérésie, sentant l’hérésie, favorables aux hérétiques et aux hérésies, et même à un schisme, erronées, proches de l’hérésie, et souvent condamnées, et enfin comme hérétiques et renouvelant diverses hérésies, principalement celles qui sont contenues dans les fameuses propositions de Jansénius, prises dans le sens dans lequel elles ont été condamnées. »

Les communautés Feeneyistes font-elles partie de l’Église militante ?

Retenons d’abord que les deux principales structures affiliées aux thèses du père Feeney sont : Premièrement, le Centre Saint Benoît (situé à Richmond).

Et deuxièmement, le Monastère de la Très Sainte Famille (situé à Fillmore).

Concernant la première communauté, celle-ci a officiellement opéré un ralliement avec la secte conciliaire. En effet, le Centre Saint Benoît (institut fondé par le père Feeney) a lui-même reconnu qu’une « réconciliation approuvée par Rome a été achevée en 1972 » par l’intermédiaire de « l’évêque auxiliaire Lawrence Riley. » 101

Quant à la seconde communauté, bien que celle-ci professe actuellement la vacance du Saint-Siège (ce qui n’a pas toujours été le cas 102) cette dernière considère pourtant les autres catholiques comme des « schismatiques radicaux » 103, voire peut-être même pire…

Et pour cause, car en consultant le site officiel de cette organisation, nous pouvons y lire les informations suivantes : « Ne soutenez pas financièrement, de quelque manière que ce soit, un prêtre ou un groupe qui tient des positions erronées. Nous ne connaissons aucun prêtre, groupe ou communauté religieuse dans le monde (hormis notre monastère) tenant les positions correctes d’une façon publique, claire et non compromettante. Ne vous rendez, le samedi ou le dimanche, à aucune messe des prêtres de la CMRI (Congregation of Mary Immaculate Queen) ou d’autres prêtres ou groupes similaires tenant des hérésies sur le dogme du salut, puisque ces hérétiques donnent fréquemment ces jours-là des sermons. Des prêtres sédévacantistes qui condamnent la vraie position sur le Baptême d’eau (c.-à-d., le refus du baptême de désir) comme hérétique ou comme constituant un péché mortelet ceci inclurait la plupart des prêtres sédévacantistes de nos jours – sont des hérétiques imposants. Ils ne sont une option pour aucun sacrement. Ils devraient être complètement évités. » 104

De plus, dans un ouvrage publié en 2014, l’un des membres de cette confrérie écrivait aussi : « On ne peut pas soutenir un prêtre qui accepte le baptême de désir ou l’hérésie du salut pour l’ignorant invincible. […] Donc ceux qui, au courant des faits, continuent malgré tout de soutenir financièrement, même de la plus légère manière, les groupes croyant au baptême de désir et au salut de l’ignorant invincible ou qui renient tout autre enseignement de l’Église, peuvent s’attendre, le Jour du Jugement Dernier, à s’aligner du côté des réprouvés ayant souillé la foi. » 105

Ainsi, ces disciples du père Feeney sont absolument convaincus d’être les seuls catholiques restants dans le monde. Mais si tel était vraiment le cas, alors cela voudrait dire que l’Église universelle aurait fait défection. Car, si l’on se fiait uniquement aux critères de « catholicité » soigneusement établis par ce petit groupe de sarabaïtes, 106 nous serions alors logiquement amenés à supposer qu’il n’existe actuellement plus aucun pasteur légitime au sein de l’Église militante. 107 Or, d’un point de vue ecclésiologique, cette hypothèse n’est pas admissible en raison de la visibilité qui est nécessaire à l’Église.

Saint François de Sales : « Les pasteurs et les docteurs de l’Église sont visibles, donc l’Église est visible. » 108

Saint Alphonse de Liguori : « Du reste, il a toujours étéet il sera toujours nécessaire que l’Église soit visible en tout temps, afin qu’en tout temps chacun puisse apprendre la vraie doctrine de la bouche des pasteurs ecclésiastiques, recevoir les sacrements, et être dirigé dans la bonne voie, s’il vient à s’égarer. Si, au contraire, il arrivait parfois que l’Église fût cachée et invisible, à qui devrait-on recourir pour savoir ce qu’il faut croire et pratiquer afin d’acquérir le salut éternel ? « Comment les hommes croiront-ils au Seigneur, dit Saint Paul, s’ils n’en ont point entendu parler ? et comment en entendront-ils parler, si personne ne leur prêche ? » (Romains 10 ; 14). Écoutez encore ce que le même Apôtre écrit aux Hébreux : « Obéissez à ceux qui sont établis pour vous gouverner, et restez soumis à leurs ordres ; car ils veillent pour le bien de vos âmes, comme devant en rendre compte à Dieu. » (Hébreux 13 ; 17). Or, comment les fidèles pourraient-ils garder cette obéissance envers leurs prélats, si l’Église était invisible, et que, par suite, ceux-ci leur fussent même inconnus ? C’est ce qui fait dire encore à Saint Paul, que le Seigneur a placé d’une manière visible des pasteurs et des docteurs dans son Église, afin que nous ne nous laissions pas emporter à tous les vents par des opinions humaines, et que nous ne soyons pas trompés par de faux docteurs qui enseignent l’erreur (Ephésiens 4 ; 11 et 14). […] C’est à l’aide de cet argument queSaint Augustin réfuta les Donatistes, qui soutenaient aussi qu’en ce temps-là, c’est-à-dire au cinquième siècle, l’Église avait cessé d’exister (In Ps. 101. conc. 2. n. 8 et 9). » 109

Mgr Mark Anthony Pivarunas : « Selon ces âmes égarées, il n’y a plus d’évêques ou de prêtres légitimes disponibles pour offrir la Sainte Messe ou administrer les sacrements. Certains de ces malheureux « théologiens » égarés sont partis en « mission » pour détourner les fidèles de la réception des sacrements administrés par le clergé traditionnel. Les fidèles n’ont pas besoin d’être dérangés par ces fauteurs de troubles théologiques. Ils viennent et ils partent. […] Sans la messe et les sacrements, ils se privent eux-mêmes, ainsi que leurs enfants, de tant de grâces ! Quelle tragédie ! Prions pour ces pauvres âmes égarées. » 110

Ainsi, nous voyons clairement que la négation de l’indéfectibilité de l’Église est finalement une conséquence logique du Feeneyisme, dont les malheureux adeptes – sous prétexte de vouloir défendre le dogme selon laquelle il n’y a pas de salut en dehors de l’Église – en sont finalement arrivés à croire que, de nos jours, cette même Église serait entièrement privée de son sacerdoce, ce qui, en dernière instance, aurait fatalement pour conséquence de la rendre invisible.

Léon XIII : «Il s’ensuit que ceux-là sont dans une grande et pernicieuse erreur, qui, façonnant l’Église au gré de leur fantaisie, se l’imaginent comme cachée et nullement visible… » 111

Catéchisme de Saint Pie X (1905), Chapitre VIII : « Le Sacerdoce catholique est nécessaire dans l’Église parce que, sans lui, les fidèles seraient privés du saint sacrifice de la Messe et de la plus grande partie des sacrements ; ils n’auraient personne pour les instruire dans la foi, ils resteraient comme des brebis sans pasteur à la merci des loups, en un mot l’Église n’existerait plus comme Jésus-Christ l’a instituée. […] Le Sacerdoce catholique, malgré la guerre que lui fait l’enfer, durera jusqu’à la fin des siècles, car Jésus-Christ a promis que les puissances de l’enfer ne prévaudraient jamais contre son Église. »

Cardinal Louis-Édouard Pie : « À défaut du pape, avez-vous au moins des évêques pour vous régir ? Non ; depuis longtemps vous ne possédez dans votre communion aucun évêque. […] Ainsi, de votre propre aveu, vous n’avez point d’épiscopat. Donc, dirons-nous encore, vous n’êtes point une assemblée chrétienne, puisque l’Église de Jésus-Christ, est bâtie sur le fondement des apôtres, et que, selon la parole célèbre de Cyprien, il faut nécessairement et indispensablement un évêque pour qu’il y ait une Église (Lib. De Uniatete Eccl). […] Mais non seulement vous n’avez point de hiérarchie, point d’autorité enseignante ; je vais même plus loin : vous n’avez plus de sacerdoce, plus de ministres même secondaires. […] Mais enfin, nous vous demandons : où sont aujourd’hui vos prêtres, vos curés, les ministres de votre culte ? Et depuis quand une Église a-t-elle existé sans hiérarchie, sans sacerdoce, sans sacrifice, sans autel ? » 112

Mgr Jean-Joseph Gaume : « Car les peuples ne peuvent vivre que de la vérité chrétienne ; et il n’y a pas de vrai Christianisme hors de l’Église, et il n’y a pas d’Église sans Sacerdoce. » 113

Abbé François Spirago : « L’Église est donc partout où il y a des chrétiens catholiques et des prêtres catholiques. » 114

Au fond, le paradoxe du Feeneyisme réside dans le fait que la plupart de ses partisans, qui professent à juste titre la nécessité d’appartenir à l’Église pour être sauvé, en viennent pourtant à soutenir de manière implicite que l’Église se serait trompée (notamment sur la question du baptême du désir, du baptême de sang et de l’ignorance invincible).

Mgr Jean-Joseph Gaume : « Le Verbe Incarné ne serait pas Dieu si l’Église, avec laquelle il a promis d’être tous les jours pendant tous les siècles, pouvait enseigner une seule fois une seule erreur, si petite qu’on la suppose, ou laisser périr une seule des vérités confiées à sa garde. Ainsi, les protestants qui nient la perpétuelle infaillibilité de l’Église nient virtuellement la divinité de Notre Seigneur. Leur Dieu n’est pas le vrai Dieu : c’est un Dieu impuissant ou menteur. Impuissant, puisqu’il n’a pas pu empêcher l’enseignement de l’erreur ; menteur, puisqu’il ne l’a pas voulu, après avoir promis de le faire. » 115

En conclusion, si les catholiques devaient se convertir au Feeneyisme, ils seraient alors obligés d’admettre qu’il est impossible de trouver aujourd’hui – quelque part sur cette terre – des prêtres et des évêques professant la vraie foi. Une telle croyance est incompatible avec l’enseignement de l’Église sur l’obéissance qui est due aux prêtres et aux évêques…

Pie IX : « De même qu’il envoya les apôtres qu’il s’était choisi dans le monde (Jean 15 ; 19) comme lui-même avait été envoyé par le Père (Jean 20 ; 21), ainsi voulut-il qu’il y eût dans son Église des pasteurs et des docteurs « jusqu’à la fin du monde » (Matthieu 28 ; 20). » 116

Léon XIII : « De droit divin, la charge de prêcher, c’est-à-dire d’enseigner, appartient aux docteurs, c’est-à-dire aux évêques que l’Esprit-Saint a établis pour régir l’Église de Dieu. » 117

Catéchisme du concile de Trente, Chapitre XLIII, § IV : « On trouve cet aveuglement, cette fureur insensée, chez ceux qui abandonnent leurs chefs légitimes, c’est-à-dire les Évêques et les Prêtres, qui se séparent de la sainte Église Romaine, pour se faire les disciples des hérétiques qui ne savent que corrompre la Parole de Dieu. »

Tout ceci devrait sérieusement faire réfléchir certains laïcs qui – ayant été contaminés par la mentalité dissidente du père Feeney – s’imaginent naïvement que « le Monastère de la Très Sainte Famille reste le seul et dernier rempart de la vraie foi catholique », 118 alors même que cette communauté n’a jamais eu aucun pasteur pour la diriger…

Léon XII : « Comment l’Église peut-elle être votre mère si vous n’avez pas les pasteurs de l’Église, c’est-à-dire les évêques, comme pères ? » 119

Léon XIII : « Absolument aucun évêque ne les considère et ne les gouverne comme ses brebis. Ils doivent conclure de là, avec certitude et évidence, qu’ils sont des transfuges du bercail du Christ. […] Mais n’ayant plus un seul prêtre qui adhère à leur doctrine, ils ne peuvent même plus se prévaloir de cette apparence de la piété. Ils n’ont plus les sacrements, sauf le baptême, qu’ils confèrent, dit-on, sans solennité aux enfants ; baptême fructueux pour ceux-ci, pourvu qu’à l’âge de discrétion ils n’adhèrent point au schisme… » 120

1 Bread of Life, p. 42

2 Concile de Florence, Bulle Cantate Domino (4 février 1442), Décret pour les Jacobites.

3 Lettre Dilectioni vestrae aux évêques schismatiques d’Istrie (585).

4 7ème session du concile de Trente (3 mars 1547), Décret sur le sacrement du baptême, Canons 2 et 5.

5 Traité contre les hérétiques prétendus réformés, dans lequel on expose les points de foi discutés et définis par le concile de Trente. Tome XIX, p. 337-340

6 Hors de l’Église point de salut, éd. Pierre Tequi (1927), Chapitre III, p. 267-268

7 Abrégé de théologie dogmatique et morale. Avec les notions les plus importantes de droit canon, de liturgie, de pastorale, de théologie mystique et de philosophie chrétienne. éd. La Salette, par Corps (1892), Partie II, Section II, Traité I, Chapitre III, p. 214

8 7ème session du concile de Trente (3 mars 1547), Décret sur les sacrements en général, Canon 4.

9 Œuvres complètes de Saint Augustin, Tome XVII, De la nature de la grâce, réfutation de Pélage, Chapitre XLIII.

10 Du baptême contre les Donatistes, Livre IV, Chapitre XXII.

11 Bulle Unam Sanctam (13 novembre 1302).

12 Lettre du Saint Office à l’archevêque de Boston (8 août 1949).

13 Encyclique Quanto conficiamur moerore (10 août 1863).

14 Lettre du Saint Office à l’archevêque de Boston (8 août 1949).

15 Lettre Debitium officii pontificalis à l’évêque Bertold de Metz (28 août 1206).

16 Catéchisme de la doctrine chrétienne publié par ordre de S.S le pape Pie X (1912), Partie III, Chapitre V, p. 89-90

17 7ème session du concile de Trente (3 mars 1547), Décret sur les sacrements en général, Canon 8.

18 Clément V, 3ème session du concile de Vienne (6 mai 1312), Constitution Fidei catholicaePour cette raison, tous doivent fidèlement confesser qu’un unique baptême régnèrent tous ceux qui sont baptisés dans le Christ, comme il n’y a qu’un seul Dieu et qu’une seule foi (Ephésiens 4 ; 5), et que, célébré dans l’eau au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, Nous croyons qu’il est un remède parfait pour le salut aussi bien pour les adultes que pour les enfants. »

19 Somme théologique, Partie III, Question 66, Article 11.

20 Pie XI, Encyclique Quas Primas (11 décembre 1925) : « Dans ce Royaume [des cieux], tel que nous le dépeignent les Évangiles, les hommes se préparent à entrer en faisant pénitence. Personne ne peut y entrer sans la foi et sans le baptême ; mais le baptême, tout en étant un rite extérieur, figure et réalise une régénération intime. »

21 Lettre apostolique Litteris alterno aux évêques de la province de Cologne (25 mars 1830).

22 3ème session du concile du Vatican (24 avril 1870), Constitution dogmatique Dei Filius, Chapitre 3, Canon 1

23 Encyclique Sapientiae Christianae (10 janvier 1890).

24 Hors de l’Église point de salut, éd. Pierre Tequi (1927), Chapitre II, p. 30

25 Ces principaux mystères sont au nombre de deux : il s’agit de la Trinité et de L’incarnation…

Clément XI, Réponse du Saint-Office à l’évêque de Québec (25 janvier 1703) : « Question : Avant de conférer le baptême à un adulte le ministre est-il tenu de lui expliquer tous les mystères de notre foi, surtout s’il est moribond, du moment que cela troublerait son esprit ? Ou ne suffirait-il pas que le moribond promette que, dès qu’il sera guéri de sa maladie, il se préoccupera de recevoir une instruction de manière à mettre en pratique ce qui lui aura été prescrit ? Réponse : La promesse ne suffit pas, et le missionnaire est tenumême pour un moribond, s’il ne se trouve pas dans un état d’incapacité totale, d’expliquer les mystères de la foi qui sont nécessaires (au salut) d’une nécessité de moyencomme le sont principalement les mystères de la Trinité et de l’Incarnation»

26 3ème session du concile du Vatican (24 avril 1870), Constitution dogmatique Dei Filius, Chapitre 2, Canons 2 et 3

27 De Veritate, Question 14, Article 11.

28 Explication familière de la doctrine chrétienne (1876), Partie I, Leçon XII.

29 Hors de l’Église point de salut, éd. Pierre Tequi (1927), Chapitre IV, p. 104-105-127

30 À noter que l’ignorance invincible n’implique pas nécessairement une absence de foi. En effet, comme l’expliquait le Père Édouard Hugon : « Pas de foi sans motif et sans objet ; ce motif, l’autorité de Dieu infaillible et révélateur, est absolument incompatible avec la croyance à la pluralité des Dieux. Nous ne contestons pas certaines ignorances invincibles au sujet des attributs Divins : tout en confessant un principe premier, Seigneur de l’homme et auteur du salut, on peut se tromper sur les notions de sa spiritualité, de sa science, de son immuabilité : ces inexactitudes n’excluront pas une adhésion vraiment surnaturelle. » (Cf. Hors de l’Église point de salut, éd. Pierre Téqui, 1927, Chapitre II, p. 36).

31 Encyclique Acerbo nimis (15 avril 1905).

32 Encyclique Fausto Appetente (29 juin 1921).

33 Lettre du Saint Office à l’archevêque de Boston (8 août 1949).

34 Encyclique Quanto conficiamur moerore (10 août 1863).

35 Vatican II à la lumière de la tradition. Lettre pastorale du 29 juin 1994.

36 Conférence sur l’ecclésiologie de Vatican II (19 juillet 2004).

37 La Bergerie du Christ et le loup dans la Bergerie. éd. Forts dans la foi (1995).

38 Benoît XVI a effectivement déclaré :« S’il est vrai que les grands missionnaires du XVIème siècle étaient encore convaincus que ceux qui ne sont pas baptisés sont à jamais perdus – ce qui explique leur engagement missionnaire – dans l’Église catholique d’après Vatican II, une telle conviction a été définitivement abandonnée. » (Cf. Conférence : Au moyen de la foi. Doctrine de la justification et expérience de Dieu dans la prédication des exercices spirituels. Cité dans : La Rettoria del Gésu, Rome, 10 octobre 2015). Pourtant, cette conviction n’était pas seulement partagée par les grands missionnaires du XVIème siècle. Saint Jean-Bosco (un grand théologien du XIXème siècle) enseignait par exemple : « que Notre Seigneur Jésus-Christ a clairement dit que ceux qui ne sont pas guéris et régénérés par le baptême n’entreront pas dans le royaume des cieux. » (Cf. L’Église catholique et sa hiérarchie. XB éditeur, 2020, p. 116). Ce simple fait démontre une nouvelle fois de manière incontestable que la contre-église de Vatican II s’écarte complètement de la tradition catholique.

39 Peter Dimond : « Le père Feeney faisait face à un dilemme insoluble ; à cause sa position incorrecte selon laquelle un catéchumène peut être justifié sans le baptême d’eau. » (Cf. Hors de l’Église il n’y a absolument pas de salut. Chapitre 35, p. 288).

40 Peter Dimond :« Les « ignorants invincibles » ne seront pas tenus responsables du péché d’infidélité, mais ils iront quand même en enfer. » (Cf. Hors de l’Église il n’y a absolument pas de salut. Chapitre 16, p. 99).

41 Bread of Life, p. 137

42 Article : Justification et salut. Qu’a enseigné le Père Feeney ? Publié dans le n°164 de la revue The Reign of Mary en 2017.

43 Eugène IV, Concile de Florence, Bulle Exultate Deo (22 novembre 1439), Décret pour les Arméniens : « La première place de tous les sacrements est tenue par le saint baptême, qui est la porte de la vie spirituelle ; par lui nous devenons membres du Christ et du corps de l’Église. Et comme par le premier homme la mort est entrée en tous (Romains 5 ; 12), si nous ne renaissons pas par l’eau et l’esprit, nous ne pouvons, comme le dit la Vérité, entrer dans le Royaume des cieux (Jean 3 ; 5). […] L’effet de ce sacrement est la rémission de toute faute originelle et actuelle, et de tout châtiment qui est dû pour cette faute»

44 Catéchisme de la doctrine chrétienne publié par ordre de S.S le pape Pie X (1912), Partie III, Chapitre V, p. 89-90 : « La contrition parfaite est la détestation des péchés commis, en tant qu’ils offensent Dieu notre Père, infiniment bon et aimable, et qu’ils ont causé la Passion et la Mort de notre Rédempteur, Jésus-Christ, Fils de Dieu. On l’appelle parfaite parce qu’elle naît d’un motif parfait, qui est l’amour filial de Dieu ou charité, et parce qu’elle nous obtient immédiatement le pardon des péchés. »

45 Luc 3 ; 16 : « Jean répondit, disant à tous : Pour moi, je vous baptise dans l’eau ; mais viendra un plus puissant que moi, de la chaussure de qui je ne suis pas digne de délier la courroie : lui vous baptisera dans l’Esprit-Saint et le feu… »

46 Actes 11 ; 16 : « Alors je me souvins de la parole du Seigneur, lorsqu’il disait : Jean a baptisé dans l’eau ; mais vous, vous serez baptisés dans l’Esprit-Saint. »

47 Discours aux participants du congrès de l’Union Catholique Italienne des sage-femmes (29 octobre 1951).

48 Somme théologique, IIIa pars, Question 68, Article 2.

49 Jules III, 14ème session du concile de Trente (25 novembre 1551), Décret sur le sacrement de pénitence, Chapitre II : « En outre, autre est le fruit du baptême et autre celui de la pénitence. En effet, revêtant le Christ par le baptême (Galates 3 ; 27), nous devenons en lui une créature nouvelle, alors que nous obtenons en lui une rémission pleine et entière de tous les péchés. Nous ne pouvons nullement parvenir à cette nouveauté et à cette intégrité par le sacrement de la pénitence sans de grandes larmes et peines de notre part, ce qu’exige la justice divine. Aussi, la pénitence a-t-elle été dite à juste titre par les pères « un baptême laborieux » (Grégoire de Naziance, Oratio 39 in sancta lumina, n. 17). »

50 Catéchisme du concile de Trente Partie II, Chapitre XVI, § I : « Malgré cela, l’Église n’est pas dans l’usage de donner le baptême aux adultes aussitôt après leur conversion. Elle veut au contraire qu’on le diffère un certain temps. Ce retard n’entraîne point pour eux le danger qui menace les enfants, ainsi que nous l’avons dit plus haut. Cependant, il y a quelquefois des raisons graves et même nécessaires de ne pas différer le baptême aux adultes, par exemple, s’ils se trouvent en danger de mort, ou s’ils sont parfaitement instruits des mystères de la foi. »

51 Saint Sirice, Lettre à Himérius (385) : « Nous prescrivons d’administrer sans délai le baptême aux enfants qui, du fait de leur âge, ne peuvent pas encore parler, ou aux personnes qui se trouvent dans une nécessité quelconque de recevoir l’eau du baptême, de peur qu’il ne s’ensuive un détriment pour nos âmes si, par suite de notre refus de la fontaine du salut à ceux qui le désiraient, chaque mourant venait à perdre le royaume de Dieu et la vie éternelle. »

52 Pie XII, Discours au congrès de l’Union Catholique Italienne des sages-femmes (29 octobre 1951) : « Si ce que Nous avons dit jusqu’ici regarde la protection et le soin de la vie naturelle, à bien plus forte raison devons-nous l’appliquer à la vie surnaturelle que le nouveau-né reçoit par le baptême. Dans l’ordre présent, il n’y a pas d’autre moyen de communiquer cette vie à l’enfant qui n’a pas encore atteint l’âge de raison. Et cependant, l’état de grâce, au moment de la mort, est absolument nécessaire au salut. Sans cela, il n’est pas possible d’arriver à la félicité surnaturelle, à la vision béatifique. »

53 Paul III, 6ème session du concile de Trente (13 janvier 1547), Décret sur la justification, Chapitre 3 : « Mais bien que lui soit « mort pour tous » (2 Corinthiens 5 ; 15), tous cependant ne reçoivent pas le bienfait de sa mort, mais ceux-là seulement auxquels le mérite de sa Passion est communiqué. En effet, de même qu’en toute vérité les hommes ne naîtraient pas injustes s’ils ne naissaient de la descendance issue corporellement d’Adam, puisque, quand ils sont conçus, ils contractent une injustice personnelle par le fait qu’ils descendent corporellement de lui, de même, ils ne seraient jamais justifiés s’ils ne renaissaient pas dans le Christ, puisque grâce à cette renaissance, leur est accordé les mérites de sa passion par laquelle ils deviennent juste. »

54 Léon IV, Concile de Quierzy (mai 853), Chapitre 4 : « De même qu’il n’y a aucun homme dont la nature n’ait pas été assumé dans le Christ Jésus Notre Seigneur, il n’y a aucun homme pour qui il n’a pas souffert, bien que tous pourtant ne soient pas rachetés par le mystère de sa Passion. Que tous ne soient pas rachetés par le mystère de sa Passion ne concerne ni la grandeur ni l’abondance du rachat, mais la partie des infidèles et de ceux qui ne croient pas de cette foi qui « agit par la charité » (Galates 5 ; 6). »

55 Clément V, 3ème session du concile de Vienne (6 mai 1312), Constitution Fidei Catholicae : « Considérant l’efficacité générale de la mort du Christ, qui est également appliquée à tous les baptisés par le baptême, Nous avons décidé que la deuxième opinion qui affirme que la grâce informante et les vertus sont conférées aux enfants comme aux adultes par le baptême, doit être retenue comme plus probable et plus conforme aux affirmations des saints et des docteurs modernes en théologie. »

56 Paul III, 6ème session du concile de Trente (13 janvier 1547), Décret sur la justification, Chapitre 4 : « La justification de l’impie est un transfert de l’état dans lequel l’homme naît du premier Adam à l’état de grâce et d’adoption de fils de Dieu (Romain 8 ; 15), par le second Adam, Jésus-Christ, notre Sauveur. Après la promulgation de l’Évangile, ce transfert ne peut se faire sans le bain de la régénération ou le désir de celui-ci, selon ce qui est écrit : « Nul ne peut entrer dans le Royaume de Dieu s’il ne renaît pas de l’eau et de l’Esprit. » (Jean 3 ; 5). »

57 Theologia Moralis, Tome VI, § n°95-97.

58 Peter Dimond : « En condamnant un tel article de Michel de Bay, le pape [St Pie V] ne fait aucune déclaration positive ou négative quant à savoir si les catéchumènes peuvent obtenir la rémission des péchés avec la charité parfaite, parce que ce n’était pas ce qu’affirmait Michel de Bay. Le fait est queles catéchumènes ne peuvent pas avoir la rémission des péchés, car ils sont en dehors de l’Église. » (Cf. Hors de l’Église il n’y a absolument pas de salut. Chapitre 17, p. 171).

59 Peter Dimond : « Ainsi, si le « baptême de désir » était vrai – c’est-à-dire, si le « désir » pour le sacrement du baptême et/ou la contrition parfaite pouvait entraîner la justification chez une personne non-baptisée, comme la contrition parfaite et le désir du sacrement de pénitence peuvent apporter la justification sans le sacrement de pénitence chez une personne baptisée […] – [le concile de] Trente aurait inclus le concept de « désir » dans les « causes » de la première justification. Néanmoins, comme dit plus haut, [le concile de] Trente comporte un chapitre sur les « causes » de la justification et ne mentionne rien de la sorte. Il n’y a rien d’enseigné à propos du « désir » de la contrition ou du martyr comme cause de justification chez les non-baptisés tout simplement parce que le « baptême de désir » est une fausse doctrine. » (Cf. Hors de l’Église il n’y a absolument pas de salut. Chapitre 16, p. 88).

60 Les Feeneyistes prétendent à tort que : « Ce baptême de désir est directement contraire à l’enseignement de fide de l’Église » ; car, d’après eux : « le baptême de désir est l’idée que le baptême d’eau n’est pas nécessaire au salut de tous les hommes, sans exception ! » (Cf. Hors de l’Église il n’y a absolument pas de salut. Chapitre 19, p. 193). Or, comme l’explique l’Abbé Berthier, dans la théologie catholique, on « distingue deux nécessités de moyen dans l’ordre surnaturel, l’une privilégiée existe quand il s’agit d’un moyen nécessaire établi par Dieu pour arriver au ciel, mais qui peut être remplacé par un autre moyen ; c’est ainsi que le baptême d’eau peut être remplacé par le baptême de désir ; l’autre absolue, qui est telle que rien ne peut remplacer ce moyen, et que Dieu n’en dispense jamais, bien qu’il le puisse, telle est la nécessité de la loi et de la grâce. » (Cf. Abrégé de théologie dogmatique et morale, Partie II, Section II, Traité I, Chapitre III, p. 214). Cette remarque permet de réfuter aisément les sophismes de nos adversaires.

61 Jules III, 14ème session du concile de Trente (25 novembre 1551), Décret sur le sacrement de pénitence, Chapitre 2 et 4 : « Ce sacrement de la pénitence est nécessaire au salut pour ceux qui sont tombés après le baptême, comme l’est le baptême lui-même pour ceux qui n’ont pas encore été régénérés. […] Le saint concile enseigne en outre que, même s’il arrive parfois que cette contrition soit rendue parfaite par la charité et réconcilie l’homme avec Dieu avant que ce sacrement [de pénitence] ne soit effectivement reçu, il ne faut néanmoins pas attribuer cette réconciliation à cette seule contrition sans le désir du sacrement, désir qui est inclus en elle. »

62 Peter Dimond : « Le lecteur peut facilement voir que le sens voulu du protocole 122/49 est un éloignement de la compréhension du dogme que la Saint Mère l’Église a présenté une fois pour toute. Personne ne peut le nier. […] Il n’y a aucun moyen pour que l’enseignement du protocole 122/49 soit compatible avec l’enseignement du pape Eugène IV et du pape Boniface VIII. » (Cf. Hors de l’Église il n’y a absolument pas de salut. Chapitre 27, p. 244-245).

63 Bulle Unam Sanctam (18 novembre 1302).

64 Concile de Florence, Bulle Cantate Domino (4 février 1442), Décret pour les jacobites.

65 Jules III, 14ème session du concile de Trente (25 novembre 1551), Décret sur le sacrement de pénitence, Chapitre II : « Il est absolument évident qu’il ne faut pas que le ministre du baptême soit un juge, puisque l’Église n’exerce de jugement sur personne qui ne soit d’abord entré dans l’Église par la porte du baptême. « En effet, m’appartient-il de juger ceux qui sont dehors ? » – dit l’Apôtre – (1 Corinthiens 5 ; 12). »

66 Le Traité du Saint-Esprit, éd Desclée de Brouwer (1979).

67 Du Baptême contre les Donatistes, Livre IV, Chapitre XXI, § 28.

68 Peter Dimond : « De plus, le code de 1917 n’est pas une discipline infaillible de l’Église, comme en témoigne le fait qu’il contient une loi contredisant directement la discipline infaillible de l’Église depuis le commencement concernant un point lié à la foi. […] Certains théologiens argumenteraient que seules les disciplines qui obligent l’Église tout entière – à la différence du code de 1917 – sont protégés par l’infaillibilité et l’autorité gouvernante de l’Église. […] Cela signifierait qu’une loi disciplinaire n’est pas une loi de l’Église « catholique » (c’est-à-dire universelle) à moins que celle-ci n’oblige toute l’Église. Peu importe, le code de 1917 ne jouit pas de l’infaillibilité. » (Cf. Hors de l’Église il n’y a absolument pas de salut. Chapitre 17, p. 167).

69 Bulle Providentissima Mater (19 mai 1917).

70 Encyclique Mirari Vos (15 août 1832).

71 Encyclique Quo qraviora (4 octobre 1833).

72 Peter Dimond : « Le catéchisme du concile de Trente n’est pas le concile de Trente. Il n’est pas infaillible à chaque paragraphe, mais seulement dans ces points de doctrine devant être transmis à tous les fidèles car ces sujets représentent ce que l’Église a toujours enseigné. » (Cf. Hors de l’Église il n’y a absolument pas de salut. Chapitre 17, p. 125).

73 Peter Dimond : « Il convient de noter que ce catéchisme, bien qu’attribué au pape Saint Pie X, ne fut pas écrit et ne fut pas solennellement promulgué par celui-ci. Il n’y a pas de Bulle papale de sa part promulguant le catéchisme, donc c’est simplement un catéchisme faillible sorti durant son règne et qui reçut son nom pour titre. […] Cecatéchisme n’est pas infaillible parce qu’il n’a pas été promulgué solennellement depuis la chaire de Saint Pierre ou même spécifiquement par le pape. De plus, il est établi que ce catéchisme ne peut pas être infaillible du fait qu’il enseigne l’abominable hérésie qu’il ya un salut en dehors de l’Église ! » (Cf. Hors de l’Église il n’y a absolument pas de salut. Chapitre 19, p. 203).

74 Encyclique In Dominico Agro (14 juin 1761).

75 Encyclique Depuis le jour (8 septembre 1899).

76 Lettre au cardinal-vicaire sur l’approbation de la nouvelle édition du catéchisme de la doctrine chrétienne (18 octobre 1912). Publié dans : Acta Apostolicae Sedis du 2 décembre 1912, p. 600-602

77 Peter Dimond : « Si je peux me permettre, c’est quoi au juste l’idée du salut pour l’ « ignorant invincible » ? C’est l’idée qu’un homme vivant dans l’erreur, dans l’éloignement de la vraie foi, peut être sauvé. » (Cf. Hors de l’Église il n’y a absolument pas de salut. Chapitre 16, p. 102).

78 Peter Dimond : « Là, l’hérésie rejaillit clairement : celui qui ne tient pas la foi catholique – qui est victime d’une « ignorance invincible » – peut aussi être uni par un « vœu implicite », aussi longtemps que celui-ci « veut conformer sa volonté à celle de Dieu » […] ce qui montre que le protocole enseignait que des gens mourant non-catholiques et dans les fausses religions peuvent être sauvés. Ainsi, la déclaration du protocole ci-dessus n’est bien évidement – et rien d’autre – que l’hérésie qu’on peut être sauvé dans n’importe quelle religion ou sans religion tant que la moralité est maintenue. » (Cf. Hors de l’Église il n’y a absolument pas de salut. Chapitre 27, p. 245-246).

79 Encyclique Quanto conficiamur moerore (10 août 1863).

80 De Indis et de iure Belli Relectiones, éd. E. Nys (1917), p. 142

81 Peter Dimond. Hors de l’Église il n’y a absolument pas de salut. Chapitre 16, p. 105

82 Peter Dimond : « Donc, l’hérésie moderne du salut de l’ignorant invincible rend la prédication aux païens contre-productive pour le salut des âmes. Bien sûr, une telle idée est absurde et prouve la nature illogique et fausse de cette hérésie de l’ignorance invincible. » (Cf. Hors de l’Église il n’y a absolument pas de salut. Chapitre 16, p. 116).

83 Allocution Singulari Quadam (9 décembre 1854).

84 Encyclique Singulari Quidem (17 mars 1856).

85 Somme théologique, IIa IIae, Question 74-76, Article 1-2

86 Œuvres complètes du Bienheureux A.-M. De Liguori, Tome XXIII, éd. Parents-Desbarres (1837), Chapitre 1, p. 11-14

87 The Catholic Dogma, éd. Benzinger Bros (1888), p. 217-218

88 En effet, Saint Paul dit que : « Le juste vit de la foi » (Romains 1 ; 17). Or, « Celui qui justifie l’impie et celui qui condamne le juste » – nous dit l’Ecriture – « sont tous les deux en abomination auprès de Dieu. » (Proverbes 17 ; 15).

89 Certains modernistes prétendent faussement que Dieu donnera aux non-catholiques la possibilité de se convertir dans l’au-delà. Généralement, ces égarés justifient cette théorie hasardeuse en citant ce verset : « Car c’est pour cela que l’Évangile a été prêché aux morts eux-mêmes, afin que jugés devant les hommes selon la chair, ils vivent devant Dieu selon l’esprit. » (1 Pierre 4 ; 6). Sauf qu’ici, en disant que « l’Évangile A ÉTÉ prêché aux morts » (et non pas que l’Évangile SERA prêché aux morts), Saint Pierre indiquait clairement que le Christ était venu « aussi prêcher les esprits retenus en prison, qui avaient été incrédules autrefois, lorsqu’aux jours de Noé, ils se reposaient sur la patience de Dieu » (1 Pierre 3 ; 19-20). Autrement dit, le prince des Apôtres ne parlait pas ici des incrédules qui sont morts après la venue du Christ, mais de « ceux qui étaient retenus dans les limbes, et qui avaient été incrédules du temps de Noé » (Cf. La Sainte Bible selon la Vulgate, traduite par l’abbé J.B Glaire, p. 2903). Par conséquent, rien ne prouve que les impies se convertiront après la mort. Pie IX a d’ailleurs réfuté cette hypothèse en déclarant : « Lorsque nous serons délivrés des liens du corps, « nous verrons Dieu tel qu’il est » (1 Jean 3 ; 2), nous comprendrons parfaitement par quel lien admirable et indissoluble la miséricorde divine et la justice divine sont unies ; mais tant que nous serons sur la terre, courbés sous le poids de cette masse mortelle qui surcharge l’âme, maintenons fermement ce que la doctrine catholique nous enseigne, « qu’il n’y a qu’un seul Dieu, qu’une seule foi, qu’un seul baptême » (Éphésiens 4 ; 5) ; il n’est pas licite d’aller plus loin dans les recherches» (Cf. Allocution Singulari Quadam, 9 décembre 1854).

90 Lettre Apostolici verba aux évêques de Gaule (mai 431), Chapitre 8.

91 Sermon CXXXI.

92 Peter Dimond. Hors de l’Église il n’y a absolument pas de salut. Chapitre 30, p. 264

93 Ibid., Chapitre 16, p. 100-103

94 Adresse aux prêtres de l’union apostolique (12 novembre 1912).

95 Peter Dimond : « On a vu que le baptême de désir et le baptême de sang sont exclus de différentes manières par l’enseignement infaillible de l’Église catholique. Le fait qu’aucun pape ne se soit levé pour condamner explicitement les théories par leur nom n’y change rien. Le fait qu’aucun pape depuis la fin des années 1800 n’ait retiré ces théories de leur inclusion dans des catéchismes ne prouve rien non plus. » (Cf. Hors de l’Église il n’y a absolument pas de salut. Chapitre 17, p. 164-165).

96 Peter Dimond : « Cependant, le vrai problème avec le pape Pie XII n’était pas ce qu’il disait sur le dogme, mais ce qu’il ne disait pas, et plus spécifiquement, ce qu’il permit de se produire avec le dogme Hors de l’Église pas de salut et le Père Leonard Feeney, S.J., que ce soit par silence ou négligence (et peut-être par son soutien direct). Ce qu’il permit de se produire fut un crime si capital qu’on ne peut pas le mesurer. […] Il eut le même rôle, sciemment ou non, que Judas qui vendit le Christ aux Juifs pour qu’ils pussent le crucifier. » (Cf. Hors de l’Église il n’y a absolument pas de salut, Chapitre 30, p. 258-263).

97 Encyclique Apostolicae Curae (18 septembre 1896).

98 Déclaration au congrès des Jésuites à Rome (10 septembre 1958).

99 Article : Échanges de vues sur le baptême de désir. Erreur fondamentale de ceux qui adhèrent à la thèse de Feeney : leur rejet des règles fixées par Vatican I et Pie IX quant à la foi. (22 mars 2014).

100 Peter Dimond : « Il [Pie XII] a permis la persécution et « l’excommunication » ultérieure du père Léonard Feeney, soit par complicité volontaire, soit par négligence, pour avoir fait ce que tout prêtre catholique devait faire, prêcher l’Évangile, défendre la foi, et adhérer au dogmes définis. Ce dernier délit fut le plus grave. […] À la lumière des faits ci-dessus, cette excommunication est scandaleuse et sans valeur. Le père Feeney n’était en rien coupable : il n’a nié aucune doctrine, et il a opéré dans la stricte conformité de la loi. » (Cf. Hors de l’Église il n’y a absolument pas de salut, Chapitre 30, p. 260-262).

101 https://www.saintbenedict.com/sbc-hystory-6/

102 Peter Dimond : « Quand le frère Michael [Dimond] est entré au Monastère de la Très Sainte Famille, il était traditionaliste, mais il ne tenait pas la position sédévacantiste. Et puis, peu de temps après, il a suivi la position sédévacantiste après avoir mieux étudié le problème. » (Cf. Vidéo : Was Bro. Michael Dimond always a sedevacantist ?, publiée en mars 2010).  

103 Il y a quelques années, Peter Dimond a déclaré : « Et il y’a un petit nombre de schismatiques radicaux qui disent, en gros, que c’est un péché mortel, une omission ou un manquement à la profession de la vraie foi de ne pas amener les gens à promettre et professer qu’ils ne devront jamais plus assister aux messes […] avec Benoît XVI ou à reconnaître que toutes les personnes qui vont à des messes où le nom de Benoît XVI est mentionné sont non-catholiques. » (Cf. Vidéo : Faux problème sur l’Una Cum/Non Una Cum, publiée en avril 2014). Or, par définition : « Les schismatiques sont les baptisés qui refusent obstinément de se soumettre aux pasteurs légitimes, et sont donc séparés de l’Église, même s’ils ne nient aucune vérité de foi. » (Cf. Catéchisme de la doctrine chrétienne publié par ordre de S.S le pape Pie X, 1912, Partie I, Chapitre VI, p. 35). Dès lors, on ne voit pas de quel droit Peter Dimond se permet de nous qualifier de « schismatiques » alors que lui-même ne fait pas partie des pasteurs légitimes. Du reste, nous ne prétendons pas que « toutes les personnes qui vont à des messes où le nom de Benoît XVI [ou de François, ou de son successeur] est mentionné sont non-catholiques », car contrairement à lui, nous tenons compte de l’ignorance invincible.

104 https://www.vaticancatholique.com/ou-recevoir-les-sacrements/#.YCDp6DSg-M8

105 Peter Dimond. Hors de l’Église il n’y a absolument pas de salut. Chapitre 36, p. 319

106 Saint Benoît de Nursie : « Le troisième genre de moines est détestable, c’est celui des sarabaïtes. N’ayant jamais suivi de règle, ils n’ont rien appris par expérience et n’ont pas été éprouvés comme l’or dans le creuset, mais, mous comme du plomb, ils restent fidèles au monde par leurs œuvres et sont connus pour mentir à Dieu par leur tonsure. À deux ou trois ou même seuls, sans pasteur, ils s’enferment non dans les bergeries du Seigneur, mais dans leur propre bercail. Ils n’ont pour loi que la satisfaction de leur désir ; tout ce qu’ils ont imaginé et choisi, ils le déclarent saint, et ce qu’ils n’acceptent pas, ils le tiennent pour illicite. » (Cf. La Règle de Saint Benoît, éd de Solesmes, 2011, p. 13-14).

107 « Aujourd’hui, il ne reste probablement plus aucun prêtre valide connu au monde qui ne soit pas hérétique ; et il n’y a quasiment aucun prêtre valide connu au monde qui puisse être approché pour la communion eucharistique. » (Cf. https://vraiefoicatholique.wordpress.com/faux-catholiques-se-disant-traditionalistes/).

108 Lettre ouverte aux protestants, Partie I, Chapitre II, Article I, § 4.

109 Œuvres complètes de S. Alphonse de Liguori, Tome II, Vérité de la Foi. De la vraie Église contre les sectaires. Évidence de la foi catholique. éd. H. Casterman (1867), Partie III, Chapitre V, p. 83-84

110 Article : La question de la juridiction. Publié dans le n°135 de la revue : The Reign of Mary en 2009.

111 Encyclique Satis Cognitum (29 juin 1896).

112 Première lettre pastorale du 25 octobre 1851 aux dissidents de la petite-église à l’occasion du jubilé demi-séculaire.

113 Catéchisme de persévérance, ou exposé historique, dogmatique, moral, liturgique, apologétique, philosophique et social de la religion, depuis l’origine du monde jusqu’à nos jours. Tome IV, éd. Gaume & Cie (1889), p. 316

114 Catéchisme catholique populaire rédigé d’après les règles de la pédagogie pour l’époque contemporaine. éd. P. Lethielleux (1903), Partie I, p. 145

115 Traité du Saint-Esprit, Tome II, éd. Saint Rémi, Chapitre IV, p. 379

116 4ème session du concile du Vatican (18 juillet 1870), Préambule de la constitution dogmatique Pastor Æternus.

117 Encyclique Sapiantiae Christianae (10 janvier 1890).

118 https://vraiefoicatholique.wordpress.com/

119 Exhortation Apostolique Aeterni Pastoris (2 juillet 1826).

120 Lettre Apostolique Exima Nos Laetitia (19 juillet 1893).

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