Nous présentons ici un extrait de : “La révolution mondiale : le complot contre la civilisation”. Nesta Webster. (1876-1970). Parution originale :1921. Réédité aux éditions Saint-Rémi (ESR) en 2016.
La Révolution mondiale : le complot contre la civilisation» est un ouvrage incontournable pour comprendre la nature des forces à l’œuvre derrière le mouvement révolutionnaire depuis ses débuts. L’auteur retrace l’histoire des différentes révolutions : Révolutions française, révolution de 1848, de 1879, Révolution russe de 1917 ainsi que l’histoire du communisme, du socialisme, et des mouvements anarchistes. Elle présente les acteurs officiels mais aussi et surtout les acteurs occultes qui sont à la manœuvre, en coulisses.
L’auteur montre dans cet extrait que le mouvement révolutionnaire est en réalité sans rapport avec les intérêts du peuple. Les peuples n’ont jamais désiré rejeter la Monarchie et les leaders de la Révolution n’ont jamais été des hommes du peuple. Qui donc est à la manœuvre? Au bénéfice de qui ?
« S’il pouvait demeurer un doute, et si l’historique de la Révolution mondiale que relate ce livre ne réussit pas à prouver que le mouvement révolutionnaire depuis deux cents ans est bien le résultat d’une conspiration dont les visées sont sans aucun rapport avec les intérêts et les besoins du peuple, comment expliquer les faits suivants, pourtant indéniables ?
1) Que bien que les soucis du peuple tout au cours de cette période aient varié avec l’évolution des conditions de notre civilisation, le programme de la révolution sociale n’a lui jamais changé. Car si ses explosions successives avaient été le fait du peuple, chacune d’elles se serait distinguée par des mots d’ordre distincts, en fonction des objectifs qui naissaient des exigences du moment ; au lieu de cela, chaque explosion révolutionnaire a été menée avec les mêmes slogans, a répété les mêmes mots de ralliement, et toutes, successivement, se sont toujours déroulées sur le modèle de la première tentative, qui avait été aussi jusqu’à 1917 Ia plus réussie: la première Révolution française.
2) Que les leaders du mouvement n’ont jamais été des hommes du peuple, mais furent toujours des membres de la classe supérieure ou de la classe moyenne qui ne pouvaient en aucune manière se considérer comme des victimes de l’oppression. Et si l’on objecte que ces hommes étaient des fanatiques désintéressés luttant pour une cause qui n’était pas la leur, comment alors se fait-il…
3) Qu’à de rares exceptions près comme Louis Blanc, ils aient montré un complet dédain pour les souffrances du peuple et un total mépris pour la vie humaine. Il n’y a pas un seul exemple de pitié ou de sympathie qu’aient témoigné les membres de la Terreur en France envers des membres quelconques de la classe laborieuse ; tout au contraire ils se bouchèrent les oreilles à leurs plaintes.Marxistes et Bakounistes s’accusèrent mutuellement de considérer le peuple comme simple « chair à canon ».
4) Comment se fait-il que chaque explosion révolutionnaire se soit produite non pas lorsque la cause du peuple était désespérée, mais à la veille de grandes réformes que la révolution eut pour effet de tuer dans l’œuf ?…
Si le peuple avait eu seulement la possibilité d’exprimer ses désirs, qu’aurait-il demandé ? Sans aucun doute de meilleures conditions de vie, des habitations confortables, un meilleur niveau de vie, des salaires plus élevés, des horaires de travail raisonnables, la sécurité contre le spectre tant redouté du chômage et finalement un partage plus généreux des biens de la vie, les équipements modernes qui allègent la tâche des femmes qui travaillent, les équipements scientifiques, les cinémas, les équipements de musique et de sport pour les distraire dans leurs heures de loisirs.
Mais dans aucun pays le peuple ne fut jamais consulté sur les cinq abolitions énumérées par Weishaupt ( Abolition de la Monarchie et de tout gouvernement établi ; Abolition de la propriété privée et du droit d’héritage ; Abolition du patriotisme ; Abolition de la famille (c.a.d. du mariage et de la moralité) ; Abolition de la religion.), proclamées par le Manifeste Communiste de Marx et Engels, inscrites dans les Statuts de la Ière Internationale, et formant la base du Socialisme marxiste dans tous les pays.
Les peuples n’ont jamais désiré rejeter la Monarchie et ont toujours aimé leurs rois. Pendant la Révolution Française, le seul mouvement populaire spontané a été la révolte des paysans de Vendée en défense de Louis XVI. En Angleterre le peuple s’est toujours rassemblé en foule à toute manifestation de la splendeur royale. Les gens du peuple ont toujours adhéré au principe de la propriété privée, amassant des biens pour les léguer à leurs enfants. Ils ont toujours aimé leur patrie et été méfiants des étrangers ; aucune idée d’internationalisme n’est jamais entrée en leur esprit. Plus que toute autre classe, ils ont toujours été attachés à la vie de famille, à leurs foyers et à leurs époux et épouses comme compagnons de vie. Dans la plupart des pays, le peuple a été fidèle à la religion : ce furent les paysans de France qui se précipitèrent pour sauver les cloches de leurs églises, ceux de Russie qui protégèrent leurs saintes icônes, comme ce furent les pauvres et les humbles qui dans notre pays trouvèrent dans le passé aide et soutien dans leurs Bibles.
Au bénéfice de qui toutes ces choses furent elles détruites ? A l’évidence pour une Puissance nullement représentative du peuple.
La destruction de la religion, qui a formé un point cardinal du plan en question, trouva en Allemagne un champ fertile à ses activités. Durant toute l’époque Victorienne, l’Angleterre s’en tint globalement à la théorie de Carlyle de la « noble, patiente, profonde, pieuse et solide Allemagne », et il ne fait aucun doute qu’il y avait dans ce pays de solides et pieux éléments. Mais l’Allemagne retint longtemps en son sein un centre de poison qui devint une source infectieuse morale pour le monde entier.
Weishaupt, dans son apologie de l’Illuminisme déclara que «le Déisme, l’Infidélité et l’Athéisme prévalaient davantage en Bavière que dans tout autre pays dont il avait connaissance. » Soixante-dix ans plus tard, en 1846, Lord Shaftesbury lors d’un voyage en Allemagne remarqua : « Il y a une particularité parmi les érudits Allemands : les chaires professorales sont occupées et les conférences publiques sont données par des gens qui professent ouvertement un athéisme raisonné et qui s’en vantent ».
Et si l’on se souvient que Disraeli avait déclaré à la même époque que les chaires professorales étaient alors monopolisées par les Juifs, notons encore que Lord Shaftesbury ajoutait :
— «Et l’opinion publique ne les fait pas taire. Nous avons aussi de mauvaises gens en Angleterre, mais peu d’entre eux osent faire ainsi étalage de leurs chimères avec ostentation et joie. »
En même temps, et toujours sur les traces de Weishaupt, nos Illuminés sont soucieux de gagner la sympathie de « ceux qui sont profondément attachés à la religion », en affectant certains d’entre eux à la tâche de professer les doctrines d’un Socialisme Chrétien. Tel était le cas de feu le « Doyen rouge » de Canterbury, le Dr Hewlett Johnson, qui, revenant du pays qui avait adopté comme devise « la Religion est l’opium du peuple », où les églises avaient été profanées et détournées de leur destination et les Chrétiens persécutés pour leur foi, proclama en même temps son allégeance au Christ et à Lénine !
Bebel, le socialiste allemand avait pourtant déclaré :
«Le Christianisme et le Socialisme sont l’un vis à vis de l’autre comme l’eau et le feu. »
Et n’entendons nous pas encore Weishaupt disant :
— «Le plus admirable de tout est que de grands théologiens protestants et réformés qui font partie de notre Ordre croient réellement voir en lui l’esprit véritable et originel de la religion chrétienne. Ô homme, que n’arrive-t-on pas à te faire croire ! ».
Ce n’est pas seulement parmi le clergé protestant que cette étrange illusion se rencontre. Les Catholiques de même se sont laissés aveugler et ne voient plus les forces réelles qui sont à l’œuvre. Ont-ils donc oublié les avertissements de leur éloquent ancien l’Abbé Barruel? Oublient-ils la prophétie du Cardinal Manning, qui s’est réalisée de façon si terrible :
« Un jour, alors que les armées de l’Europe seront engagées dans un immense conflit, ce jour-là alors, la Révolution, qui, jusqu’à ce jour a œuvré secrètement et souterrainement, aura trouvé le moment favorable pour se montrer à la lumière du jour. » Avec la fin de la deuxième guerre mondiale débuta un mouvement « progressiste » à l’intérieur de l’Église Catholique elle-même, et malgré les nombreux avertissements des Papes contre la franc-maçonnerie, une atmosphère très pro-maçonnique se fit de plus en plus sentir. Le vicomte Léon de Poncins dans « La Franc-Maçonnerie et le Vatican » écrit :
— « Il y a actuellement dans les milieux catholiques une campagne constante, subtile et déterminée en faveur de la Franc-maçonnerie. Elle est dirigée par la brigade progressiste, qui jouit actuellement d’une si grande influence en France, et qui est soutenue par les pressions (soit ouvertes, soit secrètes) d’une partie considérable du clergé, des pressions également exercées par la presse catholique et même par des prélats parmi les évêques et cardinaux français. »
Le Cardinal Manning avait maintes fois prévenu sa génération du danger des sociétés secrètes. Mgr Dillon avait encore plus clairement indiqué en ces termes la nature de la formidable secte qui allait amener cette situation, et plus encore la puissance occulte qui se cachait derrière elle :
— « Il suffit d’avoir connaissance du mal pour pouvoir l’éviter… toutes les sociétés secrètes visant à des buts mauvais et antireligieux ne sont rien d’autre que la terrible Franc-maçonnerie Illuministe. Qu’elles s’appellent du nom qu’elles veulent, elles sont membres du système d’imposture révolutionnaire inventé et projeté sur terre par Satan pour assurer la perte des âmes et la destruction du règne de Jésus-Christ. »
L’objectif final est :
— « de réaliser, et cela avant peu d’années, le vaste royaume de l’Antéchrist, qui déjà étend ses ramifications sur la terre entière. »
On ne peut comprendre le vrai sens de la Révolution mondiale qu’en réalisant cette vérité.
Aucune ambition aussi démesurée soit-elle pour l’or ou le pouvoir, aucune théorie politique ni économique, aussi subversive soit-elle ne pourrait à elle seule avoir produit les horreurs indicibles, la perversion morale, ni les cruautés pires que bestiales qui ont marqué son cours. Le qualificatif de « singeries sanglantes » appliqué aux atrocités du Bolchevisme est injuste pour les singes. Les bêtes peuvent blesser et tuer, mais elles ne torturent pas, elles ne jouissent pas des souffrances de leurs victimes ; des sauvages peuvent faire ce genre de choses, mais même eux se contentent de détruire le corps, ils ne cherchent pas à détruire l’âme.
L’esprit démoniaque qui s’exprime dans la profanation des objets sacrés, dans la destruction systématique de toute noblesse, de toute décence dans la pensée et la vie, et par-dessus tout dans le fait d’empoisonner l’enfance, ne peut s’expliquer par aucune loi naturelle ni par les simples passions humaines.
Il ne faut pas oublier que le culte de Satan, qui s’épanouit en Bavière à la même époque que l’Illuminisme et qui lui était sans doute lié, est désormais pratiqué aussi en notre pays. Les pouvoirs exercés par les Illuminés modernes sont en particulier des pouvoirs occultes, qui vont de l’hypnotisme à la magie noire, pratiques qui, depuis l’époque du magicien sorcier Cagliostro, ont toujours formé une partie importante du fond de commerce de la Secte. Ce n’est donc pas une théorie de fantaisie mais une vérité littérale que de dire que la crise du monde actuel est un conflit entre les Puissances du Bien et du Mal. Le Christianisme est une citadelle assiégée, entourée de sombres forces qui se sont rassemblées pour l’assaut final.
Il n’y a qu’une seule manière de résister. Les mots de Joseph de Maistre, qui tout comme Barruel considérait la Révolution française comme étant la première phase de la lutte engagée, doivent être adoptés aujourd’hui comme cri de guerre par l’Armée Blanche :
«La Révolution française est satanique dans son principe et ne pourra être tuée, exterminée, finie, que par le principe contraire. »
Le principe Chrétien, telle est la force qui peut seule s’opposer à la puissance satanique de la Révolution Mondiale.