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Non, le socialisme ne vient pas de l’enseignement du Christ

Par Pierre Joly
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« Le plus grand socialiste de notre époque s’appelle Jésus de Nazareth. » [1]

Hugo Chàvez.

« En effet, bien que les socialistes, abusant de l’Évangile pour tromper plus facilement les gens mal avisés, soient accoutumés à le torturer pour le conformer à leurs doctrines, la vérité est qu’il y a une telle différence entre leurs « dogmes » pervers et la très pure doctrine de Jésus-Christ, qu’il ne saurait y en avoir de plus grande. Car, « qu’y a-t-il de commun entre la justice et l’iniquité ? Et quelle société y a-t-il entre la lumière et les ténèbres » (2 Corinthiens 6 ; 14) ? » [2]

Léon XIII

Le socialisme repose principalement sur deux piliers, à savoir : l’abolition de la propriété privée et la lutte des classes. Nous montrerons ici que ces faux principes sont totalement étrangers à l’enseignement du Christ et de son Église.

Défense de la propriété privée 

Les socialistes interprètent souvent les paroles du Christ de manière erronée en prétendant que certaines de ses déclarations iraient dans le sens de l’abolition de la propriété privée.

Dans le 19ème chapitre de l’Évangile selon Saint Matthieu (aux versets 16 à 24), nous lisons par exemple le récit suivant : « Et voilà que quelqu’un s’approchant, lui dit : Bon maître, que ferai-je de bon pour avoir la vie éternelle ? Jésus lui répondit : Pourquoi m’interroges-tu sur ce qui est bon ? Dieu seul est bon. Mais si tu veux entrer dans la vie, garde les commandements. Lesquels ? Demanda-t-il. Jésus répondit : Tu ne tueras point : Tu ne commettras point d’adultère : Tu ne déroberas point : Tu ne rendras point de faux témoignage : Honore ton père et ta mère, et aime ton prochain comme toi-même. Le jeune homme lui dit : J’ai observé tout cela depuis ma jeunesse ; que me manque-t-il encore ? Jésus lui dit : Si tu veux être parfait, va, vends ce que tu as et donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans le ciel ; viens ensuite, et suis-moi. Lorsque le jeune homme eut entendu cette parole, il s’en alla triste ; car il avait de grands biens. Alors Jésus dit à ses disciples : En vérité, je vous dis qu’un riche entrera difficilement dans le royaume des cieux. Et je vous dis encore : Il est plus facile à un chameau de passer par le chas d’une aiguille, qu’à un riche d’entrer dans le royaume des cieux» [3]

Ici, on notera d’abord que Notre Seigneur conseille simplement à cet homme riche de vendre les grands biens qu’il possédait – c’est-à-dire son superflu – afin de subvenir aux besoins des pauvres. On peut d’ailleurs constater que Notre Sauveur a donné exactement le même conseil aux pharisiens, comme nous pouvons le lire dans le 11ème chapitre de l’Évangile selon Saint Luc (aux verset 41) : « Toutefois, faites l’aumône de votre superflu, et tout sera pur pour vous. » [4]

En outre, le Christ ne dit point qu’un riche ne pourra jamais entrer dans le royaume des cieux, mais plutôt qu’il y entrera difficilement, car il est davantage tenté par l’avarice. C’est pourquoi, dans le 10ème chapitre de l’Évangile selon Saint Marc (au verset 24), Notre Seigneur déclare : « Mes enfants bien-aimés, qu’il est difficile à ceux qui se confient dans les richesses, d’entrer dans le royaume de Dieu !» [5]

Saint Jean Chrysostome écrivait sur cette question : « Il [le Christ] ne dit pas cela pour blâmer les richesses, mais pour blâmer ceux qui en sont esclaves, et il avertit ainsi ses disciples pauvres de ne pas rougir de leur pauvreté. » [6]

Saint Hilaire de Poitiers ajoutait sur ce sujet : « Ce n’est point un crime d’avoir des richesses, mais il est une mesure à garder dans cette possession ; car comment pourra-t-on soulager les nécessités des saints (Romains 12 ; 13) s’il ne reste plus rien pour les soulager ? » [7]

Saint Jérôme concluait enfin sur ce point : « Comme il est difficile de mépriser la richesse que l’on possède, il [le Christ] ne dit pas qu’il est impossible qu’un riche entre dans le royaume des cieux, mais que cela est difficile : qui dit difficile n’établit pas une impossibilité, mais exprime que cela arrive rarement. » [8]

On notera ensuite que la parabole du chameau et de l’aiguille, exposée par le Christ, possède une signification particulière.

Saint Anselme : « Ou bien l’on peut expliquer ceci autrement en disant qu’à Jérusalem il y avait une porte qu’on appelait le trou d’une aiguille, et par laquelle un chameau ne pouvait passer qu’après avoir déposé son fardeau et ployé ses genoux. Ainsi était signifiée cette vérité que les riches ne peuvent entrer dans la voie étroite qui conduit à la vie qu’après avoir déposé les souillures de leurs péchés et leurs richesses, du moins qu’après s’en être séparés de cœur. » [9]

Par ailleurs, dans le 16ème chapitre de l’Évangile selon Saint Luc (aux versets 9 à 13), Notre Seigneur enseignait également ceci : « Et moi je vous dis : Faites-vous des amis avec les richesses injustes, afin que, lorsque vous viendrez à manquer, ils vous reçoivent dans les tabernacles éternels. Celui qui est fidèle dans les moindres choses, est fidèle aussi dans les grandes ; et celui qui est injuste dans les petites choses, est injuste aussi dans les grandes. Si donc vous n’avez pas été fidèle dans les richesses injustes, qui vous confiera les véritables ? Et si vous n’avez pas été fidèle dans le bien d’autrui, qui vous donnera celui qui est à vous ? Nul serviteur ne peut servir deux maîtres : car, où il haïra l’un et aimera l’autre, ou il s’attachera à l’un et méprisera l’autre : vous ne pouvez servir Dieu et l’argent. » [10]

Précisons ici que quand le Christ parle de se faire « des amis avec les richesses injustes », Il n’exhorte point à gagner de l’argent en transgressant le 7ème commandement du décalogue, mais simplement à rembourser les richesses injustement gagnées, ou à renoncer à l’avarice.

Saint Augustin expliquait le sens de cette expression en ces termes : « Ce que les Hébreux appellent « mammone », en latin s’appelle « richesses » ; c’est comme s’il disait : « Faites-vous des amis avec les richesses d’iniquité. » Or, plusieurs, interprétant mal cette parole, dérobent le bien d’autrui, en distribuent une partie aux pauvres, et croient faire ce qui est commandé ; il faut corriger cette interprétation. Faites l’aumône avec le juste fruit de votre travail (Proverbes 3 ; 9), car vous ne corromprez point le Christ, votre juge. Si vous donniez à un juge quelque chose de la dépouille d’un indigent afin que son jugement vous fût favorable, et si ce juge jugeait en votre faveur, telle est la force de la justice que cela vous déplairait à vous-même. Ne vous figurez pas un tel Dieu ; il est la source de la justice. Ne prêtez donc point à usure pour faire l’aumône ; je m’adresse aux fidèles à qui nous distribuons le corps du Christ ; si vous avez de l’argent qui soit le fruit de l’usure, vous le possédez injustement ; ne commettez plus ce vol désormais. Zachée dit : « Je donne aux pauvres la moitié de mes biens. » Voilà comment agît celui qui travaille à se faire des amis avec les richesses d’iniquité, et de peur d’être coupable d’ailleurs, il ajoute : « Et si j’ai fait tort à quelqu’un, je lui rendrai quatre fois autant. » (Luc 19 ; 8). Il y a encore une autre interprétation : la « mammone » d’iniquité, ce sont les richesses du siècle, d’où qu’elles viennent. En effet, si vous cherchez les richesses véritables, il en est d’autres dont Job abondait dans son dénuement alors que son cœur était rempli de Dieu. Celles-ci sont appelées richesses d’iniquité parce qu’elles ne sont point véritables ; car elles sont remplies de pauvreté et toujours exposées aux hasards, tandis que, si elles étaient véritables, elles vous donneraient la sécurité. Ou encore : elles sont appelées richesses d’iniquité parce qu’elles sont le privilège des méchants et de ceux qui mettent en elles leur espérance et leur principale béatitude. Lorsque les justes les possèdent, il est vrai qu’ils jouissent aussi du même argent, mais ils ne regardent comme richesses que les célestes et les spirituelles. » [11]

Le Père Fulcran Vigouroux notait lui aussi sur ce point : « Les richesses injustes sont ainsi appelées, parce qu’elles sont souvent mal acquises ou mal employées. Mais, comme en hébreu le même mot signifie vanité et iniquité, d’autres croient qu’il s’agit ici de richesses vaines, opposées aux biens véritables, dont il est parlé au verset 11. » [12]

De surcroît, Saint Bède le Vénérable commentera la conclusion de cette parabole en écrivant ce qui suit : « Que l’avare entende donc ceci : il est impossible de servir en même temps les richesses et le Christ. Néanmoins, il ne dit pas : « Celui qui a des richesses », mais « celui qui sert les richesses » ; car celui qui sert les richesses les garde comme un esclave, tandis que celui qui a secoué le joug de cette servitude, les distribue comme en étant le maître… » [13] 

Les socialistes soutiennent par ailleurs que l’Église primitive aurait jeté les bases d’un collectivisme absolu. Pour justifier leur opinion, ces derniers s’appuient sur certains versets du Nouveau Testament.   

Par exemple, dans le 2ème chapitre du livre des Actes des Apôtres (aux versets 44 et 45), nous pouvons lire ceci : « Tous ceux qui croyaient étaient ensemble, et ils avaient toutes choses en commun. Ils vendaient leurs possessions et leurs biens, et les distribuaient à tous, selon que chacun en avait besoin. » [14]

De même, dans le 4ème chapitre du livre des Actes des Apôtres (aux versets 32 à 35), nous lisons ce qui suit : « Or, la multitude des croyants n’avait qu’un cœur et qu’une âme ; et nul ne regardait comme étant à lui rien de ce qu’il possédait ; mais toutes choses leur étaient communes. […] Aussi, il n’y avait aucun pauvre parmi eux ; car tout ce qu’il y avait de possesseurs de champs ou de maisons, les vendaient, et apportaient le prix de ce qu’ils avaient vendu, et le déposaient aux pieds des apôtres ; on le distribuait en suite à chacun selon qu’il en avait besoin. » [15]

Mais ici, les socialistes confondent deux choses, à savoir : la possession des biens et leur usage. L’Église primitive n’a jamais prôné la confiscation des biens des personnes les plus riches. Les Apôtres exhortaient au contraire les riches à partager leurs biens librement, sans chercher à exercer sur eux la moindre coercition.

En effet, dans le 9ème chapitre de sa 2ème épitre aux Corinthiens (au verset 7), Saint Paul écrivait la chose suivante : « Que chacun donne comme il l’a résolu en son cœur, non avec tristesse ou par nécessité ; car Dieu aime celui qui donne avec joie. » [16]

De plus, dans le 4ème chapitre de son Épitre aux Ephésiens (au verset 28), Saint Paul enseignait aussi : « Que celui qui dérobait ne dérobe plus, mais plutôt qu’il s’occupe, en travaillant de ses mains, à ce qui est bon, pour avoir de quoi donner à qui souffre du besoin. » [17]

Ceci montre clairement qu’il n’existe pas de contradiction entre le principe de la destination universelle des biens et celui de la propriété privée.

Léon XIII : « Le fondement de cette doctrine est dans la distinction entre la juste possession des richesses et leur usage légitime. La propriété privée, Nous l’avons vu plus haut, est pour l’homme de droit naturel. L’exercice de ce droit est chose non seulement permise, surtout à qui vit en société, mais encore absolument nécessaire. « Il est permis à l’homme de posséder en propre et c’est même nécessaire à la vie humaine. » (Somme théologique, IIa-IIae, question 66, article 2). Mais si l’on demande en quoi il faut faire consister l’usage des biens, l’Église répond sans hésitation : « Sous ce rapport, l’homme ne doit pas tenir les choses extérieures pour privées, mais pour communes, de telle sorte qu’il en fasse part facilement aux autres dans leurs nécessités. C’est pourquoi l’Apôtre a dit : « Ordonne aux riches de ce siècle… de donner facilement, de communiquer leurs richesses (1 Timothée 6 ; 18). » (Somme théologique, IIa-IIae, question 65, article 2). Nul assurément n’est tenu de soulager le prochain en prenant sur son nécessaire ou sur celui de sa famille, ni même de rien retrancher de ce que les convenances ou la bienséance imposent à sa personne : « Nul, en effet, ne doit vivre contrairement aux convenances. » (Somme théologique, IIa-IIae, question 32, article 6). Mais dès qu’on a accordé ce qu’il faut à la nécessité, à la bienséance, c’est un devoir de verser le superflu dans le sein des pauvres. « Ce qui reste, donnez-le en aumône » (Luc 11 ; 41). C’est un devoir, non pas de stricte justice, sauf les cas d’extrême nécessité, mais de charité chrétienne, un devoir par conséquent dont on ne peut poursuivre l’accomplissement par l’action de la loi. Mais au-dessus des jugements de l’homme et de ses lois, il y a la loi et le jugement de Jésus-Christ, notre Dieu, qui nous persuade de toutes manières de faire habituellement l’aumône. « Il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir » (Actes 20 ; 35), dit-il. Le Seigneur tiendra pour faite ou refusée à lui-même l’aumône qu’on aura faite ou refusée aux pauvres. « Chaque fois que vous avez fait l’aumône à l’un des moindres de mes frères que vous voyez, c’est à moi que vous l’avez faite » (Matthieu 25 ; 40). » [18]

D’ailleurs, l’Église a toujours admis que certains biens pouvaient être réservés à la collectivité.

Pie XI : « La guerre déclarée à la propriété privée se calme, elle aussi, de plus en plus, et se restreint de telle sorte que, en définitive, ce n’est plus la propriété même des moyens de production qui est attaquée, mais une certaine prépotence sociale que cette propriété, contre tout droit, s’est arrogée et a usurpée. Et de fait, une telle puissance appartient en propre, non à celui qui simplement possède, mais à l’autorité publique. De la sorte, les choses peuvent en arriver insensiblement à ce que les idées de ce socialisme mitigé ne diffèrent plus de ce que souhaitent et demandent ceux qui cherchent à réformer la société sur la base des principes chrétiens. Car il y a certaines catégories de biens pour lesquels on peut soutenir avec raison qu’ils doivent être réservés à la collectivité, lorsqu’ils en viennent à conférer une puissance économique telle qu’elle ne peut, sans danger pour le bien public, être laissée entre les mains des personnes privées. Des demandes et des réclamations de ce genre sont justes et n’ont rien qui s’écarte de la vérité chrétienne ; encore bien moins peut-on dire qu’elles appartiennent en propre au socialisme. Ceux donc qui ne veulent pas autre chose, n’ont aucune raison pour s’inscrire parmi les socialistes. » [19]

Cette doctrine trouve son origine dans le principe de la justice distributive.

Léon XIII : « La raison d’être de toute société est une et commune à tous ses membres grands et petits. Les pauvres, au même titre que les riches, sont de par le droit naturel des citoyens, c’est-à-dire du nombre des parties réelles et vivantes dont se compose, par l’intermédiaire des familles, le corps entier de la nation. À parler exactement, en toutes les cités ils sont le grand nombre. Comme il serait déraisonnable de pourvoir à une classe de citoyens et de négliger l’autre, il est donc évident que l’autorité publique doit aussi prendre les mesures voulues pour sauvegarder la vie et les intérêts de la classe ouvrière. Si elle y manque, elle viole la stricte justice qui veut qu’on rende à chacun son dû. À ce sujet, saint Thomas [d’Aquin] dit fort sagement : « De même que la partie et le tout sont en quelque manière une même chose, ainsi ce qui appartient au tout est en quelque sorte à chaque partie. » (Somme théologique, IIa-IIae, question 61, article 1). C’est pourquoi parmi les graves et nombreux devoirs des gouvernants qui veulent pourvoir comme il convient au bien public, celui qui domine tous les autres consiste à avoir soin également de toutes les classes de citoyens, en observant rigoureusement les lois de la justice dite distributive» [20]

Ajoutons cependant que cette justice distributive ne doit pas se traduire par une taxation excessive. Si le Christ s’est volontairement soumis au paiement d’un impôt, [21] et qu’il exhortât les pharisiens à faire de même, [22] c’était uniquement dans le but de participer au bien commun de la société (comme l’explique Saint Paul). [23] Il serait donc contraire à la justice d’augmenter fortement le taux d’imposition au point de détruire la propriété privée.

Léon XIII : « Il ne faut pas que la propriété privée soit épuisée par un excès de charges et d’impôts. Ce n’est pas des lois humaines, mais de la nature qu’émane le droit de propriété individuelle. L’autorité publique ne peut donc l’abolir. Elle peut seulement en tempérer l’usage et le concilier avec le bien commun. Elle agit donc contre la justice et l’humanité quand, sous le nom d’impôts, elle grève outre mesure les biens des particuliers. » [24]

En résumé, il est donc malhonnête de soutenir – comme le font les socialistes – que la défense de la propriété privée conduirait nécessairement à attenter aux intérêts de la classe ouvrière.

Pie XI : « Vous n’ignorez pas, Vénérables Frères et très chers Fils, avec quelle énergie Notre Prédécesseur [Léon XIII], d’heureuse mémoire, s’est fait le défenseur de la propriété privée contre les opinions socialistes de son temps et comment il a montré que son abolition, loin de servir les intérêts de la classe ouvrière, ne pourrait que les compromettre gravement. Des calomniateurs, cependant, font au Souverain Pontife et à l’Église l’intolérable injure de leur reprocher d’avoir pris, et de prendre encore contre les prolétaires, le parti des riches ; d’autre part, tous les catholiques ne s’accordent pas sur le sens exact de la pensée de Léon XIII. Il Nous a dès lors paru opportun de venger contre ces fausses imputations la doctrine de l’encyclique, qui est celle de l’Église en cette matière, et de la défendre contre des interprétations erronées. » [25]

En réalité, c’est justement pour défendre les intérêts des plus pauvres que l’Église insiste particulièrement sur l’importance du respect de la propriété privée.

Léon XIII : « De même que l’effet suit la cause, ainsi est-il juste que le fruit du travail soit au travailleur. C’est donc avec raison que l’universalité du genre humain, sans s’émouvoir des opinions contraires d’un petit groupe, reconnaît, en considérant attentivement la nature, que ses lois constituent le premier fondement de la répartition des biens et des propriétés privées. C’est avec raison que la coutume de tous les siècles a sanctionné une situation si conforme à la nature de l’homme et à la vie calme et paisible des sociétés. De leur côté, les lois civiles, qui tirent leur valeur, quand elles sont justes, de la loi naturelle, confirment ce même droit et le protègent par la force. Enfin, l’autorité des lois divines vient y apposer son sceau, en défendant, sous une peine très grave, jusqu’au désir même du bien d’autrui. « Tu ne convoiteras pas la femme de ton prochain, ni sa maison, ni son champ, ni sa servante, ni son bœuf, ni son âne, ni rien de ce qui est à lui. » (Deutéronome 5 ; 21). » [26]

Réprobation de la lutte des classes

Saint Vincent de Paul disait : « Oui, il est juste d’assister et de soulager cette pauvre noblesse, pour honorer Notre-Seigneur, qui était très-noble et très-pauvre tout ensemble. » [27]

Cette réflexion montre deux choses : La première, c’est que même la noblesse pouvait être touchée par la pauvreté. Et la deuxième, c’est que Jésus-Christ possédait une double origine de classe, car il fut à la fois prolétaire, en tant que fils de charpentier, et de lignée royale, en tant que descendant du roi David. C’est pourquoi l’Église a toujours prôné la réconciliation entre la bourgeoisie et le prolétariat, entre les riches et les pauvres, entre les patrons et les ouvriers.

Léon XIII : « Et d’abord, tout l’ensemble des vérités religieuses, dont l’Église est la gardienne et l’interprète, est de nature à rapprocher et à réconcilier les riches et les pauvres, en rappelant aux deux classes leurs devoirs mutuels. Avant tous les autres devoirs, il faut placer ceux qui dérivent de la justice. Parmi ces devoirs, voici ceux qui regardent le pauvre et l’ouvrier. Il doit fournir intégralement et fidèlement tout le travail auquel il s’est engagé par contrat libre et conforme à l’équité. Il ne doit point léser son patron, ni dans ses biens ni dans sa personne. Ses revendications mêmes doivent être exemptes de violences et ne jamais revêtir la forme de séditions. Il doit fuir les hommes pervers qui, dans des discours mensongers, lui suggèrent des espérances exagérées et lui font de grandes promesses, qui n’aboutissent qu’à de stériles regrets et à la ruine des fortunes. Quant aux riches et aux patrons, ils ne doivent point traiter l’ouvrier en esclave ; il est juste qu’ils respectent en lui la dignité de l’homme, relevée encore par celle du chrétien. […] Il est encore défendu aux patrons d’imposer à leurs subordonnés un travail au-dessus de leurs forces ou en désaccord avec leur âge ou leur sexe. Mais, parmi les devoirs principaux du patron, il faut mettre au premier rang celui de donner à chacun le salaire qui convient. Assurément, pour fixer la juste mesure du salaire, il y a de nombreux points de vue à considérer. Mais, d’une manière générale, que le riche et le patron se souviennent qu’exploiter la pauvreté et la misère, et spéculer sur l’indigence sont des choses que réprouvent également les lois divines et humaines. Ce serait un crime à crier vengeance au ciel, que de frustrer quelqu’un du prix de ses labeurs. « Voilà que le salaire que vous avez dérobé par fraude à vos ouvriers crie contre vous, et que leur clameur est montée jusqu’aux oreilles du Dieu des armées. » (Jacques 5 ; 4). Enfin, les riches doivent s’interdire religieusement tout acte violent, toute fraude, toute manœuvre usuraire qui serait de nature à porter atteinte à l’épargne du pauvre, d’autant plus que celui-ci est moins apte à se défendre et que son avoir est plus sacré parce que plus modique. L’obéissance à ces lois, Nous le demandons, ne suffirait-elle pas à elle seule pour faire cesser tout antagonisme et en supprimer les causes ? » [28]

Pour mettre un terme à cet antagonisme de classe, qui n’avait pas lieu d’être, l’Église n’a eu de cesse d’enseigner que – contrairement à ce que pensent les socialistes – les termes « capital » et « travail » n’ont jamais été antinomiques. [29]

Pie XI : « Or, la loi naturelle, c’est-à-dire la volonté divine manifestée par elle, exige que les ressources de la nature soient mises au service des besoins humains d’une manière parfaitement ordonnée, ce qui n’est possible que si l’on reconnaît à chaque chose un maître. D’où il résulte que, hors le cas où quelqu’un appliquerait son effort à un objet qui lui appartient, le travail de l’un et le capital de l’autre doivent s’associer entre eux, puisque l’un ne peut rien sans le concours de l’autre. Ainsi l’entendait bien Léon XIII quand il écrivait : « Il ne peut y avoir de capital sans travail ni de travail sans capital. » (Cf. Encyclique Rerum Novarum). » [30]

De ce fait, il serait donc totalement absurde de penser que le mépris entre les classes sociales pourrait être moralement justifié.

Léon XIII : « L’erreur capitale, dans la question présente, c’est de croire que les deux classes sont ennemies-nées l’une de l’autre, comme si la nature avait armé les riches et les pauvres pour qu’ils se combattent mutuellement dans un duel obstiné. C’est là une affirmation à ce point déraisonnable et fausse que la vérité se trouve dans une doctrine absolument opposée. […] Ainsi, dans la société, les deux classes sont destinées par la nature à s’unir harmonieusement et à se tenir mutuellement dans un parfait équilibre. » [31]

De nos jours, cette haine se manifeste particulièrement lors des grèves (que l’Église n’a jamais approuvé).

Léon XIII : « Il n’est pas rare qu’un travail trop prolongé ou trop pénible, et un salaire jugé trop faible, donnent lieu à ces chômages voulus et concertés qu’on appelle des grèves. À cette maladie, si commune et en même temps si dangereuse, il appartient au pouvoir public de porter un remède. Ces chômages en effet, non seulement tournent au détriment des patrons et des ouvriers eux-mêmes, mais ils entravent le commerce et nuisent aux intérêts généraux de la société. Comme ils dégénèrent facilement en violences et en tumultes, la tranquillité publique s’en trouve souvent compromise. Mais ici il est plus efficace et plus salutaire que l’autorité des lois prévienne le mal et l’empêche de se produire, en écartant avec sagesse les causes qui paraissent de nature à exciter des conflits entre ouvriers et patrons. » [32]

En effet, l’Église encourage plutôt la coopération mutuelle entre les patrons et les ouvriers.

Pie XI : « La lutte des classes, en effet, si elle renonce aux actes d’hostilité et à la haine mutuelle, se change peu à peu en une légitime discussion d’intérêts, fondée sur la recherche de la justice, et qui, si elle n’est pas cette heureuse paix sociale que nous désirons tous, peut cependant et doit être un point de départ pour arriver à une coopération mutuelle des professions. » [33]

Le socialisme : ennemi de Dieu et de l’Église

Nous avons vu précédemment que Notre Seigneur Jésus-Christ n’a jamais prêché l’abolition de la propriété privée, et encore moins la lutte des classes. Pourtant, ces deux doctrines sont au cœur de la pensée socialiste.

Karl Marx : « La première étape dans la révolution ouvrière est la constitution du prolétariat en classe régnante, la conquête du pouvoir public par la démocratie. Le prolétariat se servira de sa suprématie politique pour arracher petit à petit tout capital à la bourgeoisie, pour centraliser tous les instruments de production dans les mains de l’Etat, c’est-à-dire du prolétariat organisé en classe régnante, et pour augmenter au plus vite les masses des forces productives disponibles. Ceci, naturellement, ne pourra s’accomplir, au début, que par une violation despotique des droits de propriété et des rapports de production bourgeoise, c’est-à-dire par la prise de mesures qui, au point de vue économique, paraîtront insuffisantes et insoutenables, mais qui au cours du mouvement se dépassent elles-mêmes et sont indispensables comme moyen de révolutionner le mode de production tout entier. Ces mesures, bien entendu, seront différentes dans les différents pays. Cependant, pour les pays les plus avancés, les mesures suivantes pourront assez généralement être applicables : 1° Expropriation de la propriété foncière et confiscation de la rente foncière au profit de l’État. 2° Impôt fortement progressif. 3° Abolition de l’héritage. 4° Confiscation de la propriété de tous les émigrants et de tous les rebelles. […] Le pouvoir politique, à proprement parler, est le pouvoir organisé d’une classe pour l’oppression d’une autre. Si le prolétariat, dans sa lutte contre la bourgeoisie, se constitue forcément en classe, s’il s’érige par une révolution en classe régnante et, comme classe régnante, détruit violemment les anciens rapports de production, il détruit, en même temps que ces rapports de production, les conditions d’existence de l’antagonisme des classes ; il détruit les classes en généralet, par-là, sa propre domination comme classe. » [34]

Nous avons vu aussi comment les socialistes falsifient le sens des préceptes de la religion chrétienne pour tenter de les conformer à certaines de leurs doctrines.

Karl Marx : « De même que le prêtre et le seigneur féodal marchèrent jadis la main dans la main, voyons-nous aujourd’hui le socialisme clérical marcher côte à côte avec le socialisme féodal. Rien n’est plus facile que de recouvrir d’un vernis de socialisme l’ascétisme chrétien. Le christianisme, lui aussi, ne s’est-il pas élevé contre la propriété privée, le mariage, l’Etat? Et, à leur place, na-t-il pas prêché la charité et les guenilles, le célibat et la mortification de la chair, la vie monastique et l’Église? Le socialisme chrétien nest que de leau bénite avec laquelle le prêtre consacre le mécontentement de l’aristocratie. » [35]

Or, comme nous l’avons vu auparavant, la défense de la propriété privée n’a jamais été un obstacle au soin des pauvres.  

Léon XIII : « Quant à la tranquillité publique et domestique, la sagesse catholique, appuyée sur les préceptes de la loi divine et naturelle, y pourvoit très prudemment par les idées qu’elle adopte et qu’elle enseigne sur le droit de propriété et sur le partage des biens qui sont acquis pour la nécessité et l’utilité de la vie. Car tandis que les socialistes présentent faussement le droit à la propriété comme une invention humaine qui répugne à l’égalité naturelle des hommes, et que, prônant la communauté des biens, ils pensent qu’on ne doit pas supporter la pauvreté avec une âme égale et qu’on peut violer impunément les possessions de ceux qui sont plus riches, l’Église reconnaît beaucoup plus utilement et sagement que l’inégalité existe entre les hommes naturellement dissemblables par les forces du corps et de l’esprit, et que cette inégalité existe même dans la possession des biens ; Elle ordonne, en outre, que le droit de propriété et de domaine, provenant de la nature même, soit maintenu intact et inviolable dans les mains de qui le possède ; car elle sait que le vol et la rapine ont été condamnés par Dieu, l’auteur et le gardien de tout droit, de sorte qu’il n’est pas même permis de convoiter le bien d’autrui, et que les voleurs et les larrons sont exclus, comme les adultères et les idolâtres, du Royaume des cieux (1 Corinthiens 6 ; 9). Elle ne néglige pas pour cela, en bonne Mère, le soin des pauvres, et n’omet point de pourvoir à leurs nécessités, parce que, les embrassant dans son sein maternel et sachant qu’ils représentent Jésus-Christ lui-même, qui considère comme fait à lui-même le bien fait au plus petit des pauvres, elle les a en grand honneur ; Elle les assiste de tout son pouvoir, Elle a soin de faire élever partout des maisons et des hospices où ils sont recueillis, nourris et soignés, et Elle les prend sous sa tutelle. De plus, Elle fait un strict devoir aux riches de donner leur superflu aux pauvres, et Elle les effraye par la pensée du divin jugement, qui les condamnera aux supplices éternels s’ils ne subviennent pas aux nécessités des indigents. » [36]

Ceci dit, il convient également de souligner que – d’après les socialistes – le système corporatiste, bien plus conforme à la morale chrétienne, n’était que le précurseur du capitalisme.

Karl Marx : « L’aristocratie féodale n’est pas la seule classe ruinée par la bourgeoisie, elle n’est pas la seule classe dont les conditions d’existence s’étiolaient et dépérissaient dans la société bourgeoise moderne. Les petits bourgeois et les petits paysans du moyen âge étaient les précurseurs de la bourgeoisie moderne. […] Pour la manufacture, le système des corporations, pour l’agriculture, des relations patriarcales; voilà son dernier mot. Finalement, quand les faits historiques l’eurent tout à fait désenivrée, cette forme de socialisme s’est abandonnée à une lâche mélancolie. » [37]

Or, l’histoire la plus élémentaire réfute cette allégation…

Léon XIII : « Nos ancêtres éprouvèrent longtemps la bienfaisante influence de ces corporations. Elles ont d’abord assuré aux ouvriers des avantages manifestes. De plus, comme le proclament une foule de monuments, elles ont été une source de gloire et de progrès pour les arts eux-mêmes. Aujourd’hui, les générations sont plus cultivées, les mœurs plus policées, les exigences de la vie quotidienne plus nombreuses. Il n’est donc pas douteux qu’il faille adapter les corporations à ces conditions nouvelles. Aussi, Nous voyons avec plaisir se former partout des sociétés de ce genre, soit composées des seuls ouvriers, soit mixtes, réunissant à la fois des ouvriers et des patrons. Il est à désirer qu’elles accroissent leur nombre et l’efficacité de leur action. » [38]

Ceci posé, précisons toutefois que l’Église distingue deux types de socialisme, à savoir : le communisme et le socialisme modéré…

Pie XI : « Non moins profonde que celle du régime économique est la transformation subie depuis Léon XIII par le socialisme, le principal adversaire visé par Notre Prédécesseur. Alors, en effet, le socialisme pouvait être considéré comme sensiblement un ; il défendait des doctrines bien définies et formant un tout organique ; depuis, il s’est divisé en deux partis principaux, le plus souvent opposés entre eux et même ennemis acharnés, sans que toutefois ni l’un ni l’autre ait renoncé au fondement anti-chrétien qui caractérisait le socialisme. Une partie, en effet, du socialisme a subi un changement semblable à celui que nous venons plus haut de faire constater dans l’économie capitaliste, et a versé dans le communisme : celui-ci a, dans son enseignement et son action, un double objectif qu’il poursuit, non pas en secret et par des voies détournées, mais ouvertement, au grand jour et par tous les moyens, même les plus violents : une lutte des classes implacable et la disparition complète de la propriété privée. À la poursuite de ce but, il n’est rien qu’il n’ose, rien qu’il respecte ; là où il a pris le pouvoir, il se montre sauvage et inhumain à un degré qu’on a peine à croire et qui tient du prodige, comme en témoignent les épouvantables massacres et les ruines qu’il a accumulés dans d’immenses pays de l’Europe orientale et de l’Asie ; à quel point il est l’adversaire et l’ennemi déclaré de la sainte Église et de Dieu lui-même, l’expérience, hélas ! ne l’a que trop, bien trop prouvé, et tous le savent abondamment. […] Plus modéré sans doute est l’autre parti, qui a conservé le nom de socialisme : non seulement il repousse le recours à la force, mais, sans rejeter complètement – d’ordinaire du moins – la lutte des classes et la disparition de la propriété privée, il y apporte certaines atténuations et certains tempéraments. On dirait que le socialisme, effrayé par ses propres principes et par les conséquences qu’en tire le communisme, se tourne vers les doctrines de la tradition chrétienne et, pour ainsi dire, se rapproche d’elles : on ne peut nier, en effet, que parfois ses revendications ressemblent étonnamment à ce que demandent ceux qui veulent réformer la société selon les principes chrétiens. […] Il ne faudrait cependant pas croire que les partis ou groupements socialistes qui ne sont pas communistes, en sont tous, sans exception, revenus jusque-là, soit en fait, soit dans leurs programmes. En général, ils ne rejettent ni la lutte des classes, ni la suppression de la propriété ; ils se contentent d’y apporter quelques atténuations. » [39]

Quoi qu’il en soit, il n’en demeure pas moins que le socialisme « bien compris » est inconciliable avec la doctrine sociale de l’Église. 

Pie XI : « Mais alors, si ces faux principes sont ainsi mitigés et en quelque sorte estompés, une question se pose, ou plutôt est soulevée à tort de divers côtés : ne pourrait-on peut-être pas apporter aussi aux principes de la vérité chrétienne quelque adoucissement, quelque tempérament, afin d’aller au-devant du socialisme et de pouvoir se rencontrer avec lui sur une voie moyenne ? Il y en a qui nourrissent le fol espoir de pouvoir ainsi attirer à nous les socialistes. Vaine attente cependant ! Ceux qui veulent faire, parmi les socialistes, œuvre d’apôtres, doivent professer les vérités du christianisme dans leur plénitude et leur intégrité, ouvertement et sincèrement, sans aucune complaisance pour l’erreur. Qu’ils s’attachent avant tout, si vraiment ils veulent annoncer l’Évangile, à faire voir aux socialistes que leurs réclamations, dans ce qu’elles ont de juste, trouvent un appui bien plus fort dans les principes de la foi chrétienne, et une force de réalisation bien plus efficace dans la charité chrétienne. Mais que dire, si, pour ce qui est de la lutte des classes et de la propriété privée, le socialisme s’est véritablement atténué et corrigé au point que, sur ces deux questions, on n’ait plus rien à lui reprocher ? S’est-il par-là débarrassé instantanément de sa nature antichrétienne ? Telle est la question devant laquelle beaucoup d’esprits restent hésitants. Nombreux sont les catholiques qui, voyant bien que les principes chrétiens ne peuvent être ni laissés de côté, ni supprimés, semblent tourner les regards vers le Saint-Siège et Nous demander avec insistance de décider si ce socialisme est suffisamment revenu de ses fausses doctrines pour pouvoir, sans sacrifier aucun principe chrétien, être admis, et en quelque sorte baptisé. Voulant, dans Notre sollicitude paternelle, répondre à leur attente, Nous décidons ce qui suit : qu’on le considère soit comme doctrine, soit comme fait historique, soit comme « action », le socialisme, s’il demeure vraiment socialisme, même après avoir concédé à la vérité et à la justice ce que Nous venons de dire, ne peut pas se concilier avec les principes de l’Église catholique : car sa conception de la société est on ne peut plus contraire à la vérité chrétienne. » [40]

Et pour cause, car le but principal auquel tend le socialisme n’est pas seulement la suppression des classes sociales et de la propriété privée, mais aussi l’abolition de la religion.

Karl Marx : « La religion est le soupir de la créature opprimée, l’âme d’un monde sans cœur, comme elle est l’esprit de conditions sociales d’où l’esprit est exclu. Elle est l’opium du peuple. L’abolition de la religion en tant que bonheur illusoire du peuple est l’exigence que formule son bonheur réel. Exiger qu’il renonce aux illusions sur sa situation c’est exiger qu’il renonce à une situation qui a besoin d’illusions. » [41]

Ainsi, entre le socialisme et le communisme, il y a simplement une différence de degré, mais pas de différence de nature. 

Pie XI : « Le communisme est par sa nature antireligieux et considère la religion comme « l’opium du peuple », parce que les principes religieux qui parlent de la vie d’outre-tombe empêchent le prolétaire de poursuivre la réalisation du paradis soviétique, qui est de cette terre. » [42]

En conséquence, il devrait donc être évident pour tout le monde que les termes « socialiste » et « catholique » sont, en réalité, parfaitement antinomiques.

Pie XI : « Que si le socialisme, comme toutes les erreurs, contient une part de vérité (ce que d’ailleurs les Souverains Pontifes n’ont jamais nié), il n’en reste pas moins qu’il repose sur une théorie de la société qui lui est propre et qui est inconciliable avec le christianisme authentique. Socialisme religieux et socialisme chrétien sont des contradictions : personne ne peut être en même temps bon catholique et vrai socialiste. » [43]


[1] https://noticiassin.com/chavez-dice-que-se-aferra-a-cristo-cada-dia-mas-33664/

[2] Encyclique Quod apostolici muneris (28 décembre 1878). Léon XIII

[3] La Sainte Bible selon la Vulgate, traduite par l’Abbé J.B Glaire, p. 2375-2376

[4] La Sainte Bible selon la Vulgate, traduite par l’Abbé J.B Glaire, p. 2500

[5] La Sainte Bible selon la Vulgate, traduite par l’Abbé J.B Glaire, p. 2439

[6] Exposition suivie des quatre Évangiles par le docteur Angélique Saint Thomas d’Aquin de l’ordre des frères prêcheurs. La chaîne d’Or. Tome II, éd. Louis Vivès (1854), p. 473

[7] Exposition suivie des quatre Évangiles par le docteur Angélique Saint Thomas d’Aquin de l’ordre des frères prêcheurs. La chaîne d’Or. Tome II, éd. Louis Vivès (1854), p. 473

[8] Exposition suivie des quatre Évangiles par le docteur Angélique Saint Thomas d’Aquin de l’ordre des frères prêcheurs. La chaîne d’Or. Tome II, éd. Louis Vivès (1854), p. 474

[9] Exposition suivie des quatre Évangiles par le docteur Angélique Saint Thomas d’Aquin de l’ordre des frères prêcheurs. La chaîne d’Or. Tome II, éd. Louis Vivès (1854), p. 475

[10] La Sainte Bible selon la Vulgate, traduite par l’Abbé J.B Glaire, p. 2512-2513

[11] Exposition suivie des quatre Évangiles par le docteur Angélique Saint Thomas d’Aquin de l’ordre des frères prêcheurs. La chaîne d’Or. Tome VI. éd. Louis Vivès (1855), p. 219-220

[12] La Sainte Bible selon la Vulgate, traduite par l’Abbé J.B Glaire, p. 2512, note de bas de page n°9.

[13] Exposition suivie des quatre Évangiles par le docteur Angélique Saint Thomas d’Aquin de l’ordre des frères prêcheurs. La chaîne d’Or. Tome VI. éd. Louis Vivès (1855), p. 224

[14] La Sainte Bible selon la Vulgate, traduite par l’Abbé J.B Glaire, p. 2614

[15] La Sainte Bible selon la Vulgate, traduite par l’Abbé J.B Glaire, p. 2618

[16] La Sainte Bible selon la Vulgate, traduite par l’Abbé J.B Glaire, p. 2771

[17] La Sainte Bible selon la Vulgate, traduite par l’Abbé J.B Glaire, p. 2802

[18] Encyclique Rerum Novarum (15 mai 1891). Léon XIII

[19] Encyclique Quadragesimo anno (15 mai 1931). Pie XI

[20] Encyclique Rerum Novarum (15 mai 1891). Léon XIII

[21] Évangile selon Saint Matthieu, Chapitre 17, versets 23 à 26 : « Lorsqu’ils vinrent à Capharnaüm, ceux qui recevaient le didrachme s’approchèrent de Pierre, et lui demandèrent : Est-ce que votre maître ne paye pas le didrachme ? Il répondit : Il le paye. Et lorsqu’il fut entré dans la maison, Jésus le prévint, disant : Que t’en semble, Simon ? De qui les rois de la terre reçoivent-ils le tribut ou le cens ? de leurs enfants ou des étrangers ? Et Pierre répondit : Des étrangers. Jésus lui dit : Ainsi, les enfants en sont exempts. Cependant, pour ne point les scandaliser, va à la mer, jette un hameçon et le premier poisson qui montera, prends-le ; puis, ouvrant sa bouche, tu trouveras un statère ; l’ayant pris, donne-le pour moi et pour toi. » (Cf. La Sainte Bible selon la Vulgate, traduite par l’Abbé J.B Glaire, p. 2371-2372).

[22] Évangile selon Saint Matthieu, Chapitre 22, versets 15 à 21 : « Alors les pharisiens s’en allant, se concertèrent pour le surprendre dans ses paroles. Ils envoyèrent donc leurs disciples avec des hérodiens, disant : Maître, nous savons que vous êtes vrai, que vous enseignez la voie de Dieu dans la vérité, et que vous n’avez égard à qui que ce soit ; car vous ne considérez point la face des hommes. Dites-nous donc ce qui vous en semble : Est-il permis de payer le tribut à César, ou non ? Mais Jésus, leur malice connue, dit : Hypocrites, pourquoi me tentez-vous ? Montrez-moi la monnaie du tribut. Et eux lui présentèrent un denier. Jésus leur demanda : De qui est cette image et cette inscription ? Ils lui répondirent : De César. Alors il leur répliqua : Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu. » (Cf. La Sainte Bible selon la Vulgate, traduite par l’Abbé J.B Glaire, p. 2384-2385).

[23] Épitre aux Romains, Chapitre 13, versets 6 et 7 : « C’est aussi pour cela que vous payez le tribut ; car les princes sont les ministres de Dieu, le servant en cela même. Rendez donc à tous ce qui leur est dû : à qui le tribut, le tribut ; à qui l’impôt, l’impôt ; à qui la crainte, la crainte ; à qui l’honneur, l’honneur. » (Cf. La Sainte Bible selon la Vulgate, traduite par l’Abbé J.B Glaire, p. 2719).

[24] Encyclique Rerum Novarum (15 mai 1891). Léon XIII

[25] Encyclique Quadragesimo anno (15 mai 1931). Pie XI

[26] Encyclique Rerum Novarum (15 mai 1891). Léon XIII

[27] Abbé Rohrbacher : Histoire universelle de l’Église catholique, Tome XXV, éd. Gaumes Frères et J. Duprey (1859), Livre 87, § IV, p. 377

[28] Encyclique Rerum Novarum (15 mai 1891). Léon XIII

[29] Karl Marx : « Est-ce que le travail salarié crée de la propriété pour le prolétaire? Nullement. Il crée le capital, c’est-à-dire la propriété qui exploite le travail salarié, et qui ne peut s’accroître qu’à la condition de produire du nouveau travail salarié afin de l’exploiter de nouveau. Dans sa forme présente, la propriété se meut entre les deux termes antinomiques: capital et travail. » (Cf. Le Manifeste du parti communiste, 1895, Chapitre II, p. 20).

[30] Encyclique Quadragesimo anno (15 mai 1931). Pie XI

[31] Encyclique Rerum Novarum (15 mai 1891). Léon XIII

[32] Encyclique Rerum Novarum (15 mai 1891). Léon XIII

[33] Encyclique Quadragesimo anno (15 mai 1931). Pie XI

[34] Le Manifeste du parti communiste (1895), Chapitre II, p. 26-27

[35] Le Manifeste du parti communiste (1895), Chapitre III, p. 29

[36] Encyclique Quod apostolici muneris (28 décembre 1878). Léon XIII

[37] Le Manifeste du parti communiste (1895), Chapitre III, p. 31

[38] Encyclique Rerum Novarum (15 mai 1891). Léon XIII

[39] Encyclique Quadragesimo anno (15 mai 1931). Pie XI

[40] Encyclique Quadragesimo anno (15 mai 1931). Pie XI

[41] Contribution à la critique de la philosophie du droit de Hegel (1843).

[42] Encyclique Divini Redemptoris (19 mars 1937). Pie XI

[43] Encyclique Quadragesimo anno (15 mai 1931). Pie XI

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