A son élection, la grande majorité des médias ont présenté « Léon XIV » comme modéré et conservateur. Les journalistes ont par exemple commenté le fait qu’il soit apparu sur le balcon de la basilique Saint-Pierre dans une tenue traditionnelle avec la mosette rouge – que n’avait pas portée François – ou ont relevé le fait qu’il avait donné son accord pour qu’une messe en rite tridentin soit célébrée dans la basilique Saint-Pierre de Rome, le 25 octobre 2025. Ces actes furent interprétés comme des gestes conservateurs.[1]
Mais depuis qu’il a succédé à « François » le 8 mai 2025, « Léon XIV » a fait un certain nombre de déclarations, ce qui nous permet d’en savoir plus sur ses positions doctrinales. Or, en les analysant de près, on s’aperçoit que ses propos respirent le plus pur modernisme. A certains égards, on peut même dire que Léon XIV, au-delà des apparences et des symboles, est un moderniste encore plus radical que François, comme nous allons le voir.
L’indifférentisme
La première chose à noter est que « Léon XIV », dès le début de son entrée en fonction, a réaffirmé son engagement à poursuivre dans la voie du « concile » Vatican II. Lors d’une rencontre avec les cardinaux, le 10 mai 2025 il a déclaré :
« je voudrais que nous renouvelions ensemble, aujourd’hui, notre pleine adhésion au chemin que l’Église universelle suit depuis des décennies dans le sillage du Concile Vatican II. » [2]
Or Vatican II est l’événement fondateur de cette nouvelle religion promue par les modernistes aujourd’hui, une véritable révolution, comme l’expliqua Mgr Lefebvre, en son temps :
Mgr Marcel Lefebvre.1990
« Ce combat entre l’Église, les libéraux et le modernisme, c’est le combat autour de Vatican II. C’est aussi simple que cela. Et les conséquences sont considérables.
Plus on analyse les documents de Vatican II, et plus on analyse leur interprétation par les autorités de l’Église, plus on se rend compte que ce qui est en jeu, ce ne sont pas seulement des erreurs superficielles, quelques fautes, l’œcuménisme, la liberté religieuse, la collégialité, un certain libéralisme, mais bien une perversion totale de l’esprit, une toute nouvelle philosophie fondée sur la philosophie moderne, sur le subjectivisme. » [3]
L’œcuménisme, la liberté religieuse, le dialogue interreligieux, le culte interreligieux que pratiquent les modernistes trouvent en effet leur origine dans les textes de Vatican II, dont la matrice principale est l’indifférentisme religieux. En effet, si l’on estime que les autres religions ont des éléments de salut en elles -comme l’affirme Nostra Aetate (Vatican II) -, qu’il ne faut pas chercher à convertir les fidèles de ces religions, mais qu’on doit plutôt chercher les points de convergence avec eux, c’est bien parce qu’on ne croit plus que la religion catholique est la vraie religion. L’Eglise a pourtant toujours enseigné qu’il n’y avait pas de salut en dehors de l’Eglise catholique :
Pape Pie IX . Allocution consistoriale Singulari quadam. 1854
« Nous avons appris avec douleur qu’une autre erreur non moins funeste s’était répandue dans quelques parties du monde catholique, et qu’elle s’était emparée des esprits d’un grand nombre de Catholiques qui s’imaginent qu’on peut espérer le salut éternel de ceux qui ne font point partie de la vraie Eglise du Christ… Nous voulons exciter votre sollicitude et votre vigilance épiscopale, afin que, dans toute l’étendue de vos forces, vous chassiez de l’esprit des hommes cette opinion impie et funeste que le chemin du salut éternel peut se trouver dans toutes les religions. »
Sans surprise, « Léon XIV », qui revendique pleinement l’héritage de Vatican II, fait une promotion active de la liberté religieuse, du dialogue interreligieux et de l’œcuménisme :
La liberté religieuse
Le Vendredi 10 octobre 2025[4], « Léon XIV » a déclaré :
« le droit à la liberté religieuse n’est pas facultatif mais essentiel.(…) La liberté religieuse, par conséquent, n’est pas uniquement un droit légal ou un privilège qui nous est accordé par les gouvernements ; c’est une condition fondamentale qui rend possible une réconciliation authentique. (…) l’Eglise catholique a toujours défendu la liberté religieuse pour tous. Le Concile Vatican II, dans Dignitatis Humanae, déclara que ce droit doit être reconnu dans la vie législative et institutionnelle de chaque pays. »
Ce faux principe de la liberté religieuse a pourtant été condamné à de multiples reprises par le Magistère de l’Eglise, notamment par les papes Pie VII dans Post Tam Diuturnas (1814), Grégoire XVI dans Mirari Vos (1832), Pie IX dans Quanta Cura (1864) et dans le Syllabus (1864), et Léon XIII.
Léon XIII. Libertas Præstantissimum.1888.
« Et d’abord à propos des individus, examinons cette liberté si contraire à la vertu de religion, la liberté des cultes, comme on l’appelle, liberté qui repose sur ce principe qu’il est loisible à chacun de professer telle religion qui lui plaît, ou même de n’en professer aucune. »
Ce prétendu principe de la liberté religieuse contredit en effet l’enseignement catholique selon lequel l’erreur n’a pas de droits et que l’État a le devoir de reconnaître et de soutenir la vraie religion.
Le dialogue interreligieux
Le 19 mai 2025, « Léon XIV » a reçu en audience au Vatican, « les délégations œcuméniques et interreligieuses ». S’adressant aux représentants d’autres Églises et Communautés ecclésiales (comprendre schismatiques ou de confession protestante), mais aussi d’autres religions, il s’est inscrit dans la continuité avec « François » sur le sujet du dialogue interreligieux :
« Le Pape de Fratelli tutti a promu tant le chemin œcuménique que le dialogue interreligieux, et il l’a fait surtout en cultivant les relations interpersonnelles, de manière à ce que, sans rien enlever aux liens ecclésiaux, l’aspect humain de la rencontre soit toujours valorisé. Que Dieu nous aide à tirer profit de son témoignage ! » [5]
Dans ce même discours, il fait référence à Nostra Aetate, le texte du Concile Vatican II faisant la promotion du dialogue interreligieux et l’apologie de diverses religions autres que la religion catholique : hindouisme, bouddhisme, islam. (Voir : Hérésies et fausses doctrines de Vatican II ). Il reprend également à son compte le « Document sur la fraternité humaine pour la paix mondiale et la coexistence commune », co-signé par ‘François’ et l’ Imam d’Al-Azhar Ahmad Al-Tayyeb à Abu Dhabi.
Le 12 mai 2025, le Dicastère pour le dialogue interreligieux avait également publié une courte lettre adressée aux bouddhistes, à l’occasion de la célébration bouddhiste de la fête du Vesak, intitulé : « Bouddhistes et chrétiens dans un dialogue libérateur pour notre temps ». Le texte ne porte pas la signature de « Léon XIV », mais il s’agit de l’un des premiers documents produits par un dicastère sous son « pontificat ».
Le texte cite également Nostra Ætate, comme référence fondamentale :
« En tant que partenaires en chemin de dialogue, nous vous saluons également dans l’esprit de Nostra Aetate, la Déclaration pionnière du Concile Vatican II sur les relations de l’Église avec les religions non chrétiennes, dont nous célébrons le soixantième anniversaire cette année. Depuis sa promulgation en 1965, Nostra Ætate a approfondi notre engagement auprès des fidèles d’autres traditions religieuses. Inspirés par sa vision, nous affirmons une fois de plus que “l’Église catholique ne rejette rien de ce qui est vrai et saint” dans les autres religions et “a une haute estime pour les modes de vie et de conduite, les préceptes et les doctrines qui, bien que différant à bien des égards de son propre enseignement, reflètent néanmoins souvent un rayon de cette vérité qui éclaire tous les hommes et toutes les femmes”. » [6]
Le pape Pie XI, dans Mortalium Animos a pourtant fermement condamné ce type de rassemblements interreligieux où la foi catholique est mise sur un pied d’égalité avec les autres religions. Il explique que de telles entreprises ont pour principe l’indifférentisme et ne sont rien moins qu’une forme d’apostasie :
Pie XI. Mortalium Animos.1928
« De telles entreprises ne peuvent, en aucune manière, être approuvées par les catholiques, puisqu’elles s’appuient sur la théorie erronée que les religions sont toutes plus ou moins bonnes et louables, en ce sens que toutes également, bien que de manières différentes, manifestent et signifient le sentiment naturel et inné qui nous porte vers Dieu et nous pousse à reconnaître avec respect sa puissance. En vérité, les partisans de cette théorie s’égarent en pleine erreur, mais de plus, en pervertissant la notion de la vraie religion ils la répudient, et ils versent par étapes dans le naturalisme et l’athéisme. La conclusion est claire : se solidariser des partisans et des propagateurs de pareilles doctrines, c’est s’éloigner complètement de la religion divinement révélée. »
L’Eglise n’est pas contre le dialogue, mais traditionnellement ce dialogue a toujours eu pour but la conversion des infidèles.
Pie XI. Mortalium Animos.1928
« il n’est pas permis, en effet, de procurer la réunion des chrétiens autrement qu’en poussant au retour des dissidents à la seule véritable Église du Christ, puisqu’ils ont eu jadis le malheur de s’en séparer. »
Mais dans l’esprit de Vatican II dont se revendique « Léon XV », il n’est clairement pas question de convertir les adeptes de ces fausses religions. En valorisant leurs religions, ces derniers sont au contraire encouragés à demeurer dans leurs erreurs
Enfin, le 14 septembre, s’adressant aux participants du VIII congrès des dirigeants des religions mondiales Léon XIV a repris à son compte la scandaleuse réunion d’Assise en 1986 :
« la «synergie pour l’avenir» n’est pas un slogan abstrait, mais une réalité vivante qui a déjà apporté du fruit. La rencontre historique de prière des leaders religieux à Assise en 1986, convoquée par le Pape Jean-Paul II, a démontré qu’il ne peut y avoir de paix entre les nations sans paix entre les religions. Plus récemment, le Document sur la Fraternité humaine pour la paix mondiale et la coexistence commune, signé à Abou Dhabi en 2019 par mon vénérable prédécesseur le Pape François et le grand imam d’Al-Azhar, Ahmad Al-Tayyeb, a offert un modèle clair de la façon dont la synergie religieuse peut promouvoir la paix et la coexistence mondiales. » [7]
L’œcuménisme
Le 19 mai 2025, Léon XI a également réaffirmé son attachement à l’œcuménisme et à la poursuite de l’œuvre de « François » en la matière :
« Conscient, en outre, que la synodalité et l’œcuménisme sont étroitement liés, je tiens à assurer mon intention de poursuivre l’engagement du Pape François à promouvoir le caractère synodal de l’Église catholique et à développer des formes nouvelles et concrètes pour une synodalité toujours plus intense dans le domaine œcuménique. » [8]
Et le 18 septembre 2025, « Léon XIV » a déclaré :
« Je pense que la reconnaissance, depuis le Concile Vatican II, de la volonté d’œuvrer pour une unité authentique de tous les chrétiens doit être l’un des objectifs de l’Église aujourd’hui. L’une des blessures les plus profondes de la vie de l’Église aujourd’hui est la division que nous vivons en tant que chrétiens. C’est pourquoi je parle de construire des ponts ; il est parfois plus facile de construire des ponts avec des non-chrétiens qu’avec nos voisins chrétiens. Il y a des choses qui nous séparent, qui nous empêchent d’être tous unis dans une communion authentique en nos croyances. » [9]
L’idée d’œuvrer à l’unité des chrétiens semble louable en apparence. Cependant, elle présuppose qu’il pourrait y avoir d’authentiques chrétiens en dehors de l’Eglise catholique et que l’Eglise ne serait pas déjà une, mais divisée, ce qui est faux. L’Eglise catholique est une, d’une unité de foi, de gouvernement et de disciplines.
L’œcuménisme, qui consiste à aplanir les différences doctrinales pour réaliser une unité au détriment de la foi, a pourtant été condamné en des termes très explicites par le pape Pie XI.
Pie XI. Mortalium Animos.1928.
« Ils soutiennent, en effet, que l’unité de foi et de gouvernement, caractéristique de la véritable et unique Eglise du Christ, n’a presque jamais existé jusqu’à présent et n’existe pas aujourd’hui ; que cette unité peut, certes, être souhaitée et qu’elle sera peut-être un jour établie par une entente commune des volontés, mais qu’il faut entre-temps la tenir pour une sorte de rêve. (…)
Il faut donc, disent-ils, négliger et écarter les controverses même les plus anciennes et les divergences de doctrine qui déchirent encore aujourd’hui le nom chrétien, et, au moyen des autres vérités doctrinales, constituer et proposer une certaine règle de foi commune. (…)
Il est vrai, ces panchrétiens qui cherchent à fédérer les églises, semblent poursuivre le très noble dessein de promouvoir la charité entre tous les chrétiens; mais comment la charité pourrait-elle tourner au détriment de la foi?(…)
C’est pourquoi, puisque la charité a pour fondement une foi intègre et sincère, c’est l’unité de foi qui doit être le lien principal unissant les disciples du Christ.
Comment, dès lors, concevoir la légitimité d’une sorte de pacte chrétien, dont les adhérents, même dans les questions de foi, garderaient chacun leur manière particulière de penser et de juger, alors même qu’elle serait en contradiction avec celles des autres ? Et par quelle formule, Nous le demandons, pourraient-ils constituer une seule et même société de fidèles, des hommes qui divergent en opinions contradictoires ? »
Et le pape Pie XI poursuit, montrant que cette forme d’œcuménisme mène à l’indifférentisme et au modernisme :
« En vérité, nous ne savons pas comment, à travers une si grande divergence d’opinions, la voie vers l’unité de l’Eglise pourrait être ouverte, quand cette unité ne peut naître que d’un magistère unique, d’une règle unique de foi et d’une même croyance des chrétiens. En revanche, nous savons très bien que, par-là, une étape est facilement franchie vers la négligence de la religion ou indifférentisme et vers ce qu’on nomme le modernisme. »
Lors de l’Angélus du 29 juin 2025, le pape Léon XIV a également parlé « d’œcuménisme de sang », un terme qui avait déjà été évoqué par « Paul VI » et « Jean-Paul II » :
« Aujourd’hui encore, il y a dans le monde entier des chrétiens que l’Evangile rend généreux et audacieux, même au prix de leur vie. Il existe ainsi un œcuménisme du sang, une unité invisible et profonde entre les Eglises chrétiennes, qui ne vivent pourtant pas encore la pleine communion visible. »[10]
Une telle notion est pourtant contraire à la doctrine catholique. L’Eglise enseigne en effet que le martyr est celui qui a subi volontairement la mort infligée en haine de la foi catholique. C’est ce qu’enseigne explicitement le pape Eugène IV.
Eugène IV. Bulle Cantate Domino. 4 février 1442.
« La Sainte Eglise catholique croit fermement, professe et prêche qu’« aucun de ceux qui se trouvent en dehors de l’Église catholique, non seulement païens mais encore juifs ou hérétiques et schismatiques ne peuvent devenir participants à la vie éternelle, mais iront « dans le feu éternel qui est préparé par le diable et ses anges » [Mt 25, 41] à moins qu’avant la fin de leur vie ils ne lui aient été agrégés ; elle professe aussi que l’unité du corps de l’Église a un tel pouvoir que les sacrements de l’Église n’ont d’utilité en vue du salut que pour ceux qui demeurent en elle, pour eux seuls jeûnes, aumônes et tous les autres devoirs de la piété et exercices de la milice chrétienne enfantent les récompenses éternelles, et que « personne ne peut être sauvé, si grandes que soient ses aumônes, même s’il verse son sang pour le nom du Christ, s’il n’est pas demeuré dans le sein et dans l’unité de l’Église catholique. »
Pour être considéré comme martyr Il faut donc nécessairement que la personne appartienne visiblement à l’Eglise catholique en professant la foi catholique. Le critère de la foi est décisif dans cette définition.
Le problème avec les propos de Léon XIV est qu’ils effacent la frontière nette entre la seule véritable Eglise et ceux qui s’en sont séparés. Ils relativisent la nécessité de la foi catholique et participent une une fois encore de cet esprit d’indifférentisme.
Le 17 juillet 2025, « Léon XIV », s’adressant aux participants d’un pèlerinage œcuménique orthodoxe-catholique venu des États-Unis est même allé jusqu’à nier implicitement de la primauté pontificale en déclarant :
« Rome, Constantinople et tous les autres sièges ne sont pas appelés à se disputer la primauté, pour ne pas risquer de nous retrouver dans la situation des disciples qui […] se disputaient pour savoir lequel d’entre eux était le plus grand. » [11]
En comparaison voici ce que dit le Concile Vatican I :
Concile Vatican I Pastor Aeternus. Constitution Dogmatique Pastor Aeternus. 18 juillet 1870, 4e session
« Si quelqu’un donc dit que le bienheureux Apôtre Pierre n’a pas été établi par le Christ notre Seigneur chef de tous les Apôtres et tête visible de toute l’Église militante ; ou que ce même Apôtre n’a reçu directement et immédiatement du Christ notre Seigneur qu’une primauté d’honneur et non une primauté de juridiction véritable et proprement dite, qu’il soit anathème. »
En fait, d’un point de vue moderniste, la primauté pontificale est vue comme un obstacle majeur à l’œcuménisme puisque les schismatiques ou les protestants ne reconnaissent pas ce dogme. C’est ce qui explique pourquoi « Léon » XI s’attache à relativiser cette vérité.
L’union des chrétiens est une bonne chose en soi, mais avant Vatican II, comme l’ont souvent exprimé les papes, la seule façon de retrouver l’union entre chrétiens était d’accepter la foi catholique, notamment la primauté pontificale :
Pape Pie XI. Mortalium Animos.
« Si, comme ils le répètent, ils désirent se joindre à nous et aux nôtres, pourquoi ne se hâteraient-ils pas d’aller vers l’Eglise, » mère et maîtresse de tous les fidèles du Christ » (Conc. Latran IV, c. 5).(…)
Que les fils dissidents reviennent donc au Siège Apostolique, établi en cette ville que les princes des Apôtres, Pierre et Paul, ont consacrée de leur sang, au Siège » racine et mère de l’Eglise catholique » (S. Cypr., Ep. 48 ad Cornelium, 3). Qu’ils y reviennent, non certes avec l’idée et l’espoir que » l’Eglise du Dieu vivant, colonne et fondement de la vérité » (I Tim. II, 15) renoncera à l’intégrité de la foi et tolérera leurs erreurs, mais, au contraire, pour se confier à son magistère et à son gouvernement.»
Mais comme le souligne Mgr Lefebvre dans l’extrait de sa conférence que nous avons cité plus haut, la source de Vatican II n’est pas seulement le libéralisme mais aussi un obscurcissement général de la raison, ce qu’il appelle « une perversion totale de l’esprit, une toute nouvelle philosophie fondée sur la philosophie moderne, sur le subjectivisme ».
L’influence de cette philosophie moderne et de ce subjectivisme sont également particulièrement notables dans les thèmes abordés par Léon XIV et sa façon de les traiter, comme nous allons le voir.
L’évolution de la doctrine et de la morale catholique
Dans un long entretien donné à Elise Ann Allen, du journal Crux [12], Léon XIV, répondant à la question de savoir quelle était sa position sur le rôle des femmes et le sujet de la communauté LGBTQ a déclaré :
« Le sujet devient brûlant lorsqu’on aborde la question spécifique de l’ordination. Le synode avait notamment abordé l’ordination des femmes diacres, une question étudiée depuis de nombreuses années. Différentes commissions ont été nommées par différents papes pour déterminer ce que nous pouvons faire à ce sujet. Je pense que cela restera un problème. Pour le moment, je n’ai pas l’intention de modifier l’enseignement de l’Église sur le sujet. Je pense qu’il y a des questions préalables à se poser. »
Notons que, non seulement, « Léon XIV» ne dit pas que l’ordination des femmes ne sera jamais autorisée, mais dit « pour le moment » (« at the moment » dans le texte orignal de l’entretien, en anglais), suggérant ainsi que dans le futur il pourrait avoir l’intention de modifier l’enseignement de l’Eglise sur ce point. Comme si cela était possible.
Il précise ensuite :
« Les gens souhaitent que la doctrine de l’Église change, que les mentalités évoluent. Je pense que nous devons changer les mentalités avant même de penser à modifier la position de l’Église sur une question donnée. Il me paraît très improbable, surtout dans un avenir proche, que la doctrine de l’Église concernant la sexualité et le mariage change. »
Le fait de préciser « que les gens souhaitent que la doctrine de l’Église change, que les mentalités évoluent. » est typiquement moderniste. En effet, dans la pensée moderniste, la foi n’est pas l’adhésion de l’esprit à une vérité révélée mais plutôt un produit de la conscience humaine qui évolue avec le temps, et l’Eglise doit donc par conséquent adapter afin de répondre aux évolutions des mentalités. » Ici encore, la formule employée « Il me paraît très improbable » (« I find it highly unlikely » dans le texte original) n’exclut absolument pas qu’il puisse y avoir des changements dans ce domaine, mais suggère au contraire que cela est possible.
Il est clair cependant que des points centraux de l’enseignement catholique sur le mariage ou l’homosexualité ne peuvent pas changer car ils sont fondés sur la loi naturelle. Comme l’enseigne le Concile Vatican I, la doctrine ne peut pas changer sur des points fondamentaux comme le dogme ou la morale :
Constitution Dogmatique Pastor Aeternus. c. 4. 1870
« Le Saint-Esprit n’a pas été promis aux successeurs de Pierre pour qu’ils fassent connaître sous sa révélation une nouvelle doctrine, mais pour qu’avec son assistance ils gardent saintement et exposent fidèlement la Révélation transmise par les apôtres, c’est-à-dire le dépôt de la foi ».
Constitution dogmatique Dei Filius, 1870
« Car la doctrine de la foi que Dieu a révélée n’a pas été livrée comme une invention philosophique aux perfectionnements de l’esprit humain, mais elle a été transmise comme un dépôt divin à l’Épouse du Christ pour être fidèlement gardée et infailliblement enseignée. »
Et, visiblement, « Léon IX » ne se contente pas d’attendre passivement que les attitudes changent. Il y travaille activement :
Le 3 juillet 2025, le cardinal Victor Manuel Fernández, préfet du dicastère pour la Doctrine de la foi, a confirmé que Léon XIV ne reviendrait pas sur la déclaration Fiducia Supplicans, qui autorise les bénédictions de l’Église pour les couples homosexuels.
Le 13 août dernier, « Léon XIV » a reçu le père James Martin au Vatican. Le Père James Martin est un prêtre jésuite américain, grand défenseur des droits homosexuels au sein de l’Église catholique et l’un des promoteurs du dialogue avec les communautés LGBTQ+. [13]
Le 28 août 2025, « Léon XIV » avait également reçu en audience privée Sœur María Lucía Caram, une religieuse dominicaine d’Argentine qui vit en Espagne et est connue pour ses positions en faveur du mariage homosexuel et pro-avortement. [14]
Le 6 septembre 2025, un pèlerinage réunissant 1 400 catholiques LGBTQ+ du monde entier a eu lieu à Rome. Il était organisé par La Tenda di Gionata, une association italienne qui promeut une meilleure acceptation des homosexuels au sein de l’Eglise. L’événement était inscrit au calendrier officiel du Jubilé 2025 du Vatican et incluait une messe à l’église du Gesu, procession jusqu’à la basilique Saint-Pierre.
Le 06 septembre également, « Léon XIV » a nommé Cristiana Perrella à la tête de l’Académie pontificale des beaux-arts et des lettres. Depuis 2025, Cristiana Perrella est à la tête du Musée d’Art Contemporain de Rome. Sa nomination a été très controversée car Cristiana Perrella s’est fait connaître en particulier par l’organisation de « Nudes », une exposition de photographies explicites que le texte de présentation officielle décrivait comme des œuvres « souvent provocantes dans l’exposition d’organes sexuels et dans les poses, qui renvoient parfois au sadomasochisme et au fétichisme ».[15] Elle a également organisé des expositions explorant la culture des boîtes de nuit comme espaces de libération des mœurs et d’expression personnelle au sein de la communauté LGBT+, faisant l’éloge de la libération à travers des affiches de films pornographiques.[16]
On le voit, avec « Léon XV, l’agenda LGBT et de libéralisation morale et sexuelle se poursuit donc plus que jamais, en allant même encore plus loin que ce qu’avait fait « François » sur ces sujets.
Subjectivisme/Relativisme
Le 17 mai 2025, au cours d’un discours à la Fondation Pontificale “Centesimus Annus Pro Pontifice” (une commission ayant pour objectif de mieux faire connaître la doctrine sociale catholique), « Léon XIV » a déclaré :
« Vous avez l’opportunité de montrer que la Doctrine sociale de l’Eglise, avec son regard anthropologique propre, vise à favoriser un véritable accès aux questions sociales : elle ne prétend pas détenir la vérité absolue, ni en matière d’analyse des problèmes, ni en ce qui concerne leur résolution. Au sujet de ces questions, il est plus important de savoir se rapprocher humblement plutôt que de fournir une réponse rapide sur la raison pour laquelle une chose s’est produite ou sur la façon dont la dépasser. L’objectif est d’apprendre à affronter les problèmes, qui sont toujours différents, car chaque génération est nouvelle, avec de nouveaux défis, de nouveaux rêves, de nouvelles interrogations. »[17]
« Léon XIV » rejette donc la prétention de l’Église à détenir la vérité et les réponses pour la résolution des problèmes sociaux. Une telle affirmation est clairement contraire à ce qu’ont dit le pape Pie XI dans son encyclique Quadragesimo Anno (1931) et le pape Léon XIII dans Rerum Novarum (1891) (le grand texte inaugural de la doctrine sociale de l’Église catholique).
Pie XI dans Quadragesimo Anno. 1931.
« 2. Mais ce qui distingue entre toutes l’encyclique Rerum novarum, c’est qu’à une heure très opportune où s’en faisait sentir une particulière nécessité, elle a donné à l’humanité des directives très sûres pour résoudre les difficiles problèmes que pose la vie en société et dont l’ensemble constitue la question sociale.
7. Dans ce conflit qui divisait si profondément les esprits, non sans dommage pour la paix, une fois de plus tous les yeux se tournèrent vers la Chaire de Pierre, dépositaire sacrée de toute vérité, d’où les paroles qui sauvent se répandent sur l’univers. Un courant d’une ampleur inaccoutumée porta aux pieds du Vicaire de Jésus-Christ sur terre des foules de savants, d’industriels, de travailleurs mêmes, unanimes à solliciter des directives sûres qui mettraient un terme à leurs hésitations.
12. Mais, fort de son droit et de la mission toute spéciale qu’il a reçue de veiller sur la religion et sur les intérêts qui s’y rattachent, sachant la question présente de telle nature, « qu’à moins de faire appel à la religion et à l’Église, il était impossible de lui trouver jamais une solution acceptable » s’appuyant uniquement sur les principes immuables de la droite raison et de la révélation divine, le Pontife définit et proclame, avec une autorité sûre d’elle-même « les droits et les devoirs qui règlent les rapports entre riches et prolétaires, capital et travail », la part respective de l’Église, de l’autorité publique et des intéressés dans la solution des conflits sociaux.
18. En premier lieu, Léon XIII a lui-même nettement exposé ce qu’il faut attendre de l’Église : « C’est l’Église, dit-il, qui puise dans l’Évangile des doctrines capables, soit de mettre fin au conflit, soit au moins de l’adoucir, en lui enlevant tout ce qu’il a d’âpreté et d’aigreur, l’Église qui ne se contente pas d’éclairer l’esprit de ses enseignements, mais s’efforce encore de conformer à ceux-ci la vie et les mœurs de chacun, l’Église qui, par une foule d’institutions éminemment bienfaisantes, tend à améliorer le sort des classes pauvres. »
20. Aussi n’est-il pas étonnant que, sous la direction du magistère ecclésiastique, des hommes de science, prêtres et laïques, se soient attachés avec ardeur à développer, selon les besoins du temps, les disciplines économiques et sociales, se proposant avant tout d’appliquer à des besoins nouveaux les principes immuables de la doctrine de l’Église.
23. Ainsi les principes du catholicisme en matière sociale sont devenus peu à peu le patrimoine commun de l’humanité. Et Nous Nous félicitons de voir souvent les éternelles vérités proclamées par Notre Prédécesseur d’illustre mémoire, invoquées et défendues, non seulement dans la presse et les livres même non catholiques, mais au sein des Parlements et devant les tribunaux » [18]
Alors que Léon XII et Pie XI rappellent que seule l’Eglise est en mesure de fournir des réponses sûres, non seulement sur les questions de foi, de morale mais aussi sur les questions de doctrine sociale, « Léon XIV » met donc publiquement en doute l’autorité de l’Eglise en la matière. De tels propos relèvent clairement de ce relativisme et de ce subjectivisme moderniste issus de la philosophie moderne.
Immanence vitale et évolution du dogme
Dans ce même discours à la Fondation Pontificale “Centesimus Annus Pro Pontifice” « Léon XIV » explique que la doctrine est le résultat d’un processus collectif de recherche :
« Nous avons ici un aspect fondamental pour construire une «culture de la rencontre» à travers le dialogue et l’amitié sociale. Pour la sensibilité de nombre de nos contemporains, les mots dialogue et doctrine paraissent opposés, incompatibles. Peut-être qu’en entendant le mot doctrine, nous pensons immédiatement à la définition classique : un ensemble d’idées propres à une religion. Et cette définition nous donne le sentiment de manquer de liberté pour réfléchir, remettre en question, chercher des alternatives.
Il est donc urgent de montrer, à travers la Doctrine sociale de l’Eglise, qu’il existe un autre sens — prometteur — au mot doctrine, sans lequel même le dialogue devient vide. Ses synonymes peuvent être «science», «discipline» ou «savoir». Ainsi comprise, chaque doctrine est le fruit d’une recherche et donc d’hypothèses, de voix diverses, d’avancées et d’échecs, à travers lesquels elle tente de transmettre un savoir fiable, structuré et systématique sur un sujet donné. Ainsi, une doctrine n’équivaut pas à une opinion, mais devient un chemin commun, choral et même interdisciplinaire vers la vérité. »
Sans nier frontalement que certaines vérités soient révélées par Dieu, « Léon XIV » suggère ainsi l’idée moderniste selon laquelle la doctrine catholique serait le fruit d’un processus humain, plutôt qu’une vérité révélée, et qu’elle est donc susceptible d’évoluer, au fil des recherches et des questionnements. En effet dans la pensée moderniste, la foi n’étant que l’expression d’une expérience intérieure, si l’expérience est nouvelle, le dogme doit évoluer pour traduire les nouvelles formes d’expériences religieuses. Mais cette idée selon laquelle le dogme serait le fruit de la conscience collective et qu’il pourrait évoluer est une hérésie clairement dénoncée par le Magistère de l’Eglise :
Pie XI. Mortalium Animos. 1928.
« le modernisme, dont les malheureuses victimes soutiennent que la vérité des dogmes n’est pas absolue, mais relative, c’est-à-dire qu’elle s’adapte aux besoins changeants des époques et des lieux et aux diverses tendances des esprits, puisqu’elle n’est pas contenue dans une révélation immuable, mais qu’elle est de nature à s’accommoder à la vie des hommes. »
Saint Pie X. Pascendi Dominici Gregis. Sur les erreurs du modernisme.1907
« 25. Nous avons surtout parlé jusqu’ici de l’origine et de la nature de la foi. Or, dans le système des modernistes, la foi a plusieurs rejetons, dont voici les principaux : l’Eglise, le dogme, le culte, les Livres Saints. Voyons ce qu’ils en disent. Pour commencer par le dogme, il est si connexe avec la foi que Nous avons déjà dû en retracer plus haut l’origine et la nature. Il naît du besoin qu’éprouve le croyant de travailler sur sa pensée religieuse, en vue d’éclairer de plus en plus et sa propre conscience et celle des autres. Ce travail consiste à pénétrer et à expliquer la formule primitive : ce qui ne doit point s’entendre d’un développement d’ordre rationnel et logique, mais commandé entièrement par les circonstances : ils l’appellent, d’un mot assez obscur pour qui n’est pas au fait de leur langage, vital. Il arrive ainsi qu’autour de la formule primitive naissent peu à peu des formules secondaires : organisées par la suite en corps de doctrine, ou, pour parler avec eux, en constructions doctrinales, sanctionnées en outre par le magistère public, comme répondant à la conscience commune, elles recevront le nom de dogme. Du dogme il faut distinguer avec soin les pures spéculations théologiques. Celles-ci, d’ailleurs, pour n’être point vivantes, à proprement parler, de la vie de la foi, ne laissent pas d’avoir leur utilité : elles servent à concilier la religion avec la science, à supprimer entre elles tout conflit ; de même à éclairer extérieurement la religion, à la défendre : elles peuvent enfin constituer une matière en préparation pour un dogme futur.
27. Nous voici à l’Eglise, où leurs fantaisies vont nous offrir plus ample matière.
L’Eglise est née d’un double besoin : du besoin qu’éprouve tout fidèle, surtout s’il a eu quelque expérience originale, de communiquer sa foi; ensuite, quand la foi est devenue commune, ou, comme on dit, collective, du besoin de s’organiser en société, pour conserver, accroître, propager le trésor commun.
Alors, qu’est-ce donc que l’Eglise ?
Le fruit de la conscience collective, autrement dit de la collection des consciences individuelles : consciences qui, en vertu de la permanence vitale, dérivent d’un premier croyant – pour les catholiques, de Jésus-Christ.
31. (…) Quant à l’autorité doctrinale et dogmatique, bien plus avancées, bien plus pernicieuses sont sur ce point leurs doctrines. Veut-on savoir comment ils imaginent le magistère ecclésiastique ? Nulle société religieuse disent-ils, n’a de véritable unité que si la conscience religieuse de ses membres est une, et une aussi la formule qu’ils adoptent.
Or, cette double unité requiert une espèce d’intelligence universelle, dont ce soit l’office de chercher et de déterminer la formule répondant le mieux à la conscience commune, qui ait en outre suffisamment d’autorité, cette formule une fois arrêtée, pour l’imposer à la communauté. De la combinaison et comme de la fusion de ces deux éléments, intelligence qui choisit la formule, autorité qui l’impose, résulte, pour les modernistes, la notion du magistère ecclésiastique. Et comme ce magistère a sa première origine dans les consciences individuelles, et qu’il remplit un service public pour leur plus grande utilité, il est de toute évidence qu’il s’y doit subordonner, par là même se plier aux formes populaires. Interdire aux consciences individuelles de proclamer ouvertement et hautement leurs besoins, bâillonner la critique, l’empêcher de pousser aux évolutions nécessaires, ce n’est donc plus l’usage d’une puissance commise pour des fins utiles, c’est un abus d’autorité.
32. Pour épuiser toute cette matière de la foi et de ses rejetons, il nous reste à voir comment les modernistes entendent leur développement. Ils posent tout d’abord ce principe général que, dans une religion vivante, il n’est rien qui ne soit variable, rien qui ne doive varier.
D’où ils passent à ce que l’on peut regarder comme le point capital de leur système, savoir l’évolution.
Des lois de l’évolution, dogme, Eglise, culte, Livres Saints, foi même, tout est tributaire, sous peine de mort. Que l’on reprenne sur chacune de ces choses en particulier les enseignements des modernistes, et ce principe ne pourra surprendre. »
Si, dans le système moderniste, le rôle du Magistère de l’Eglise se limite à « déterminer la formule répondant le mieux à la conscience commune », on comprend mieux pourquoi, comme nous l’avons vu plus haut, « Léon XIV » explique que les attitudes doivent d’abord changer avant que la doctrine ne change. D’un point de vue moderniste, la doctrine, en effet ne fait que traduire les évolutions des mentalités. La question n’est donc plus de savoir si la doctrine traduit la vérité mais si elle est en accord avec l’état actuel de la conscience collective. Les évolutions de la doctrine ne doivent pas donc se faire trop vite et anticiper sur celle des consciences.
Cette notion d’évolution du dogme est donc une hérésie. Certes, les dogmes peuvent être explicités, mieux compris, et c’est que l’on appelle le développement homogène du dogme, mais ils ne peuvent jamais évoluer ou changer de sens de manière substantielle :
Motu proprio Sacrorum antistitum. Serment anti-moderniste. Saint Pie X. 1910.
Quatrièmement, je reçois sincèrement la doctrine de la foi transmise des apôtres jusqu’à nous toujours dans le même sens et dans la même interprétation par les pères orthodoxes ; pour cette raison, je rejette absolument l’invention hérétique de l’évolution des dogmes, qui passeraient d’un sens à l’autre, différent de celui que l’Eglise a d’abord professé. Je condamne également toute erreur qui substitue au dépôt divin révélé, confié à l’Epouse du Christ, pour qu’elle garde fidèlement, une invention philosophique ou une création de la conscience humaine, formée peu à peu par l’effort humain et qu’un progrès indéfini perfectionnerait à l’avenir.
Cinquièmement, je tiens très certainement et professe sincèrement que la foi n’est pas un sentiment religieux aveugle qui émerge des ténèbres du subconscient sous la pression du cœur et l’inclination de la volonté moralement informée, mais qu’elle est un véritable assentiment de l’intelligence à la vérité reçue du dehors, de l’écoute, par lequel nous croyons vrai, à cause de l’autorité de Dieu souverainement véridique, ce qui a été dit, attesté et révélé par le Dieu personnel, notre Créateur et notre Seigneur. »
Décret Lamentabili sane exitu. Saint Pie X. 1907.
« 22. (Proposition condamnée) Les dogmes que l’Église déclare révélés ne sont pas des vérités descendues du ciel, mais une certaine interprétation de faits religieux que l’esprit humain s’est formée par un laborieux effort. »
Syllabus sur les principales erreurs de notre temps. Pie IX. 1864.
5. (Proposition condamnée ) La révélation divine est imparfaite, et par conséquent sujette à un progrès continuel et indéfini correspondant au développement de la raison humaine
Conclusion
Ces différentes déclarations de « Léon XIV » sont quelques exemples parmi déjà tant d’autres depuis les moins de 6 mois qu’il a succédé à « François ». Nous pourrions en citer d’autres. C’est un fait, Léon XIV est un pur produit de Vatican II, il adhère pleinement à la nouvelle religion qui a émergé à Vatican II et continue l’œuvre de destruction de « François » et ses prédécesseurs. Avec « Léon XIV », la révolution doctrinale et le progressisme moral et sociétal restent bel et la ligne de conduite de l’Eglise synodale post-Vatican II. Il n’est nullement question d’un retour à la tradition. Par conséquent, tant que « Léon XIV » ne répudie pas Vatican II et le modernisme, cet « égout collecteur de toutes les hérésies » (selon les termes du pape saint Pie X), il ne peut donc pas être pape et nous, catholiques fidèles à la foi de toujours, ne pouvons malheureusement pas lui reconnaître l’autorité à laquelle il prétend.
Notes :
[1] https://www.lardennais.fr/id715121/article/2025-05-13/tendance-chez-les-papes-ce-que-la-tenue-du-pape-leon-xiv-revele-sur-sa-vision-du#:~:text=Il%20est%20apparu%20au%20balcon,n’est%20pas%20pass%C3%A9e%20inaper%C3%A7ue.
https://www.la-croix.com/religion/au-vatican-la-messe-tradi-de-retour-dans-la-basilique-saint-pierre-20250910
[2] https://www.vatican.va/content/leo-xiv/fr/speeches/2025/may/documents/20250510-collegio-cardinalizio.html
[3] Discours de Mgr Marcel Lefebvre devant ses prêtres réunis au Séminaire international Saint-Pie X à Écône, en Suisse, le 6 septembre 1990., deux ans après les consécrations épiscopales de 1988. https://web.archive.org/web/20240228183416/https://sspx.org/en/two-years-after-consecrations
[4] DISCOURS DU PAPE LÉON XIV À LA DÉLÉGATION DE « AID TO THE CHURCH IN NEED INTERNATIONAL ». 10 octobre 2025. https://www.vatican.va/content/leo-xiv/fr/speeches/2025/october/documents/20251010-acs.html
[5] https://www.vatican.va/content/leo-xiv/fr/speeches/2025/may/documents/20250519-altre-religioni.html
[6] Message of the Dicastery for Interreligious Dialogue to Buddhists on the occasion of Vesak 2025, 12.05.2025 https://www.pillarcatholic.com/p/leo-xiv-vatican-ii-and-interreligious
[7] MESSAGE DU PAPE LÉON XIV AUX PARTICIPANTS AU VIIIe CONGRÈS DES DIRIGEANTS DES RELIGIONS MONDIALES ET TRADITIONNELLES. https://www.vatican.va/content/leo-xiv/fr/messages/pont-messages/2025/documents/20250914-messaggio-congresso-religioni.html
[8] DISCOURS DU PAPE LÉON XIV AUX REPRÉSENTANTS D’AUTRES ÉGLISES ET COMMUNAUTÉS ECCLÉSIALES. https://www.vatican.va/content/leo-xiv/fr/speeches/2025/may/documents/20250519-altre-religioni.html
[9] https://cruxnow.com/vatican-at-the-met/2025/09/pope-leo-xvi-speaks-to-cruxs-elise-ann-allen-on-relations-with-other-churches
[10] https://fsspx.news/fr/news/leon-xiv-pose-loecumenisme-du-sang-comme-cle-lunite-des-chretiens-53250
[11] https://tribunechretienne.com/rome-et-constantinople-ne-sont-pas-appelees-a-se-disputer-la-primaute-le-pape-leon-xiv-appelle-a-depasser-les-divisions/
[12] https://cruxnow.com/vatican/2025/09/pope-leo-speaks-to-cruxs-elise-ann-allen-about-lgbtq-issues-and-the-liturgy
[13] https://www.temoignagechretien.fr/james-martin-au-vatican-la-premiere-polemique-de-leon-xiv/
[14] https://tribunechretienne.com/quand-le-pape-leon-xiv-recoit-soeur-lucia-caram-la-dominicaine-la-plus-controversee-despagne/
[15] https://tribunechretienne.com/stupeur-et-incomprehension-apres-la-nomination-de-cristiana-perrella-a-la-maison-pontificale-le-saint-pere-etait-il-pleinement-informe/#:~:text=Cette%20nomination%2C%20annonc%C3%A9e%20dans%20le,’%C3%A9l%C3%A9vation%20spirituelle%20des%20artistes%20%C2%BB.
[16] https://fsspx.news/fr/news/la-messe-traditionnelle-nouveau-autorisee-dans-saint-pierre-54321
[17] DISCOURS DU PAPE LÉON XIV AUX MEMBRES DE LA FONDATION CENTESIMUS ANNUS PRO PONTIFICE. Samedi 17 mai 2025 https://www.vatican.va/content/leo-xiv/en/speeches/2025/may/documents/20250517-centesimus-annus-pro-pontifice.html
[18] https://www.doctrine-sociale-catholique.fr/les-textes-officiels/196-quadragesimo-anno#p23
Image : Edgar Beltrán / The Pillar, CC BY-SA 4.0 via Wikimedia Commons