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La persécution de Mgr Thuc par la secte conciliaire

Par Pierre Joly
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Il est important de savoir que Mgr Thuc a subi une réelle persécution de la part de la secte conciliaire. Il fut en effet kidnappé par des clercs conciliaires qui tentèrent notamment de lui faire révoquer sa déclaration du 25 Février 1982 au sujet de la vacance du Saint-Siège mais Mgr Thuc refusa toujours d’accepter une telle compromission. Mgr Lefebvre qui, lui, s’est incliné devant le Vatican et a reconnu Wojtyla( « Jean-Paul II ») comme l’autorité légitime, n’a pas connu un tel acharnement.

D’une certaine manière, cette persécution de Mgr Thuc par la secte conciliaire est une preuve de plus de la vérité de la position sédévacantiste. Si Mgr Thuc, Mgr Carmona et beaucoup de prêtres sédévacantistes ont été persécutés c’est bien parce que seule la position sédévacantiste gêne réellement la secte conciliaire.

En effet, la position sédévacantiste, c’est-à-dire le constat de la vacance du siège démasque les imposteurs apostats qui sont à sa tête et dévoile cette l’éclipse de la véritable Eglise catholique par la fausse église conciliaire que nous vivons aujourd’hui, ce que ne fait pas le lefebvrisme.[1]La position lefebvriste de la Fraternité Sacerdotale Saint Pie X (FSSPX) consiste au contraire à reconnaître ces autorités comme légitimes mais à leur résister sur certains points de doctrine … Continue reading

Pierre Joly revient dans cet article sur les détails de cette persécution qu’ont subi Mgr Thuc et Mgr Carmona.


S’il y a bien une chose qui est sûre, c’est que la plupart des personnes qui ont condamné Mgr Thuc, ainsi que les trois évêques que cet Archevêque a consacré sans l’accord de “Jean Paul II”[2]Nous mettons des guillemets à Jean-Paul II car nous adhérons au constat la vacance du siège apostolique depuis 1958 et ne reconnaissons pas Karol Józef Wojtyła comme pape légitime en … Continue reading– en les considérant à tort comme s’ils étaient des mercenaires, des voleurs, ou des brigands – n’ont absolument pas mesuré l’ampleur de la gravité de la situation à laquelle était confrontée l’Église militante…

« Pour bien comprendre et apprécier ces événements qui ont eu lieu l’an dernier à Toulon, cette année au Mexique et aux Etats-Unis et qui ont ému beaucoup de personnes, il est nécessaire d’avoir en mémoire l’état de la religion et de l’Église, tel qu’il se présentait antérieurement dans les années 1960 et au début des années 1970 : 1) Un hérétique (ou apostat), prétendu pape, et occupant la chaire de Pierre ; 2) l’écrasante majorité du clergé enfoncée dans l’apostasie ou l’hérésie ; 3) un nouveau rite remplaçant la Messe, invalide et obligatoire ; 4) des rites de sacramentels invalides, ou pour le moins douteux ; 5) des rites d’ordination invalides, ou pour le moins douteux ; 6) la destruction continue des dogmes de la Foi ; et 7) la destruction continue des fondements de la morale catholique ou leur mise aux oubliettes. Si, par la miséricorde divine survenait un recours, alors seulement l’Église serait sauvée de la Révolution partie du sommet et qui menaçait de la ruiner de fond en comble. En effet : Sans la vraie Foi, il n’y a pas de voie de salut, sans les sacrements, il n’y a pas, concrètement, de viatique vivant pour cheminer jusqu’à Dieu. Sans l’offrande du Saint Sacrifice propitiatoire, pas de réconciliation avec le Créateur, pas de liens d’amour nous reliant directement à Dieu. Sans hiérarchie, l’Église cesse d’être l’institution qui offre par ses sacrements les moyens du Salut. Sans sacrement d’ordination valide, interruption de la succession apostolique. Ce qui, dans ces conditions, resterait de l’Église fondée et envoyée en mission par le Christ, serait une prétendue Église qui ne serait ni une, ni sainte, ni catholique, ni apostolique. Ce qui resterait serait une secte de la pire espèce. […] Alors se posa la question de savoir si Paul VI était un pape authentique. […] Comment l’Église, en tant qu’institution, peut-elle être sauvée ? Comment le Saint Sacrifice de la Messe peut-il être sauvegardé ? Comment la proclamation de la vraie doctrine peut-elle être garantie ? Comment la succession apostolique peut-elle être assurée ? […] Nous étions donc confrontés à ce renoncement presque total des ecclésiastiques et surtout des jeunes qui, pourtant, étaient bien éclairés sur la situation. Ceux-ci faisaient de leur mieux pour torpiller les rares initiatives valables, car elles affectaient leurs intérêts privés. Face à cette inertie, il n’était pas possible avec le peu de forces prêtes à s’engager, d’entamer le processus sauveur qu’est la réunion d’un concile imparfait. Parallèlement, depuis le début de l’année 1970, des efforts étaient déployés pour sauver la succession apostolique, sans laquelle l’Église disparaissait. […] II eût été facile d’assurer la succession apostolique grâce à des évêques Vieux-Catholiques qui furent nombreux à nous offrir leur concours. Cependant, même si l’on concède que leurs propres sacres aient été valides, ce qui n’est pas garanti, le schisme de ces évêques ne leur donne aucun titre juridique à l’exercice de leur sacerdoce dans l’Église. On ne peut leur demander les sacrements qu’ in extremis, en danger de mort. Par contre, en réponse à nos sollicitations, S.B Pierre Martin Ngo-Dinh-Thuc, après notre premier long entretien, se déclara prêt à sacrer des évêques, parce qu’il voyait comme nous le péril mortel pour l’Église qui se faisait menaçant. Ainsi fut conclue la promotion de S.E. Mgr Guérard des Lauriers et celle de L.B Mgr Carmona et Mgr Zamora. C’est pourquoi – pour assurer la succession – Mgr Carmona, à son tour, avec l’assistance de Mgr Zamora,  a sacré cette année des prêtres mexicains et nord-américains qui avaient résisté aux apostats avec beaucoup de détermination. Les premières consécrations épiscopales durent provisoirement se dérouler dans le secret et rester clandestines, exactement pour la même raison qui força Pie XII à faire ordonner des évêques dans le plus grand secret en Russie. Nous devions rester prudents, car Mgr Thuc était soumis à une surveillance de routine. Il y avait danger pour tous les participants, c’était évident (et il y en a encore). Cependant, ce n’était pas la crainte qui nous faisait garder le secret – car personne n’était dans l’angoisse – mais seulement le souci de réaliser effectivement les consécrations d’évêques. Si nous avions procédé ouvertement, l‘autre camp aurait multiplié les obstacles pour empêcher la célébration des sacres. »[3]Einsicht. Credo ut intelligam. Ausgabe Nr. 12 Monat (Décembre 1982). Brèves observations sur les sacres épiscopaux.

Eberhard Heller

Par la suite, vers la fin de l’année 1982, Mgr Thuc décida d’emménager aux États-Unis, dans un monastère Franciscain situé à Rochester. Ce monastère appartenait à Mgr Louis Vezelis. Or, d’après les témoignages de Mgr Robert McKenna et de Monsieur Neal Webster – tel qu’ils ont été retranscrits par Mgr Vida Elmer [4]Einsicht. Credo ut intelligam, Nr 1, Mai 1990. – nous savons que, le 19 Janvier 1984, Mgr Thuc a quitté le séminaire de Rochester après avoir répondu favorablement à l’invitation d’une congrégation de réfugiés du Vietnam pour venir fêter le nouvel an Vietnamien à New York. Ce jour-là, l’Archevêque fut conduit par un chauffeur portant le nom de Monsieur Chong (dans une grande limousine qui l’attentait devant le monastère) jusqu’à un hôtel situé non loin du New York Times. Quelques jours plus tard, ce dernier téléphona à Mgr Vezelis en lui demandant l’autorisation de prolonger le séjour de Mgr Thuc jusqu’à la fin du week-end. L’évêque accepta cette proposition. Mais ce que Mgr Vezelis ne savait pas, c’est que le chauffeur de l’archevêque avait prévu de l’emmener à Washington afin d’organiser une rencontre entre lui et un “délégué apostolique“ de la secte moderniste. Ce prétendu “délégué“ tenta de convaincre Mgr Thuc de révoquer sa déclaration du 25 Février 1982 au sujet de la vacance du Saint-Siège et de se réconcilier avec Jean Paul II. L’archevêque refusa d’accepter cette compromission.

« Parmi les derniers mots qu’il [Mgr Thuc] m’a adressé alors qu’il était maltraité à New-York, lors des terribles événements qui ont conduit à la perte de notre foyer commun, il a déclaré :Ils veulent que je signe une réconciliation et que je renonce à tout ce que j’ai fait. Pourquoi ferais-je cela ? Cela détruirait le travail que Dieu m’a donné à faire de préserver les sacrements pour l’avenir. Je ne peux pas faire ça !“ »[5]Article de l’abbé Anthony Cekada : “Souvenirs personnels de l’archevêque Thuc“ publié le 8 Mars 2014

Frère Francis Miller 

Plus tard, Mgr Thuc fut invité à dîner par ce même “délégué” en compagnie de quatre “prêtres“ et de deux “évêques“ conciliaires dans un hôtel de Washington. Après ce repas, Mgr Thuc était censé rentrer à Rochester le soir même. Le frère Francis (un séminariste de Rochester qui l’a accompagné pendant toute la durée du voyage) téléphona donc à Mgr Vezelis afin de le prévenir qu’il s’apprêtait à prendre un taxi pour se rendre à l’aéroport de Washington, et ainsi, rentrer en avion à Rochester. Mais malheureusement, en faisant leur valise, Mgr Thuc et le frère Francis sont tous les deux tombés dans un sommeil profond, car leurs hôtes avaient introduit des médicaments soporifiques dans leur nourriture, lors du repas qui avait eu lieu peu de temps auparavant. S’inquiétant sérieusement de ne pas voir le retour de Mgr Thuc, Mgr Vezelis téléphona à son chauffeur en lui demandant de ramener l’Archevêque à Rochester dès lundi. Mais ce dernier n’avait pas du tout l’intention de le laisser partir, car il avait précisément reçu pour consigne de la part d’un autre “évêque“ conciliaire (qui n’était nul autre que le supérieur du séminaire de Carthage) de ne surtout pas l’autoriser à quitter la chambre d’hôtel sans sa permission. C’est pourquoi Mgr Vezelis décida finalement d’aller lui-même à New-York dans l’intention de venir le rechercher. En arrivant sur les lieux vers 16h00, il trouva Mgr Thuc endormi dans sa chambre d’hôtel. Après avoir aidé l’Archevêque à se rhabiller rapidement, au moment où il tenta de quitter l’immeuble avec lui, une demi-douzaine d’employés de l’hôtel bloquèrent l’accès de l’ascenseur. C’est alors qu’une rixe éclata dans le couloir de l’hôtel entre, d’un côté, Mgr Vezelis (accompagné par un autre séminariste de Rochester du nom de Neal Webster[6]Depuis lors, Monsieur Neal Webster a malheureusement sombré dans l’hérésie Feeneyiste. Aux dernières nouvelles, il semble également avoir adhéré aux thèses néo-gallicanes de Mgr Richard … Continue reading ) et de l’autre, les membres du personnel de l’hôtel, jusqu’à ce que le frère Francis décide d’appeler la police pour mettre fin à cette violente altercation. C’est d’ailleurs ce même séminariste qui avait auparavant téléphoné à Mgr Vezelis pour l’avertir du comportement plutôt étrange des hôtes de l’archevêque, en l’informant notamment que les Vietnamiens qui essayaient d’empêcher Mgr Thuc de retourner au monastère de Rochester avaient tenté de perturber son régime alimentaire en lui proposant régulièrement de consommer des confiseries ou des desserts trop sucrés, alors que celui-ci souffrait de diabète. Après l’intervention de la police qui procéda à l’interrogation de chacun des protagonistes de cette bagarre, Mgr Thuc a finalement été transféré dans le monastère de Carthage, situé dans l’État du Missouri. Neal Webster chercha ensuite à contacter l’ambassade de France, pour alerter les autorités concernant le danger que courait l’Archevêque. Sans succès… Privé de tout contact extérieur, Mgr Thuc fut retenu dans ce monastère jusqu’à sa mort, le 13 Décembre 1984. Il était alors âgé de 87 ans. Quelques jours après son décès, le journal officiel du Vatican publia une prétendue “rétractation“ de Mgr Thuc. Ce document qui, étrangement, ne comportait même pas la signature de l’Archevêque, stipulait que ce dernier avait fait allégeance à “Jean Paul II”, et qu’il aurait soi-disant exhorté les trois évêques qu’il avait consacrés à Toulon, en 1981, à faire de même.

« Il est vrai que les actuels “hiérarques“ de la nouvelle église ont perdu leur prestige de témoins de la vérité en conséquence de leur éloignement de la Vraie Foi. Je le dis fermement tout en sachant qu’ils ne cessent de mentir publiquement, comme dans le cas de la “déclaration de Mgr Thuc“ proclamée par les clercs progressistes et dans laquelle apparaît sa “rétractation“, et dans le cas des nouvelles publiées dans un journal d’Acapulco avec une écriture très visible, et dans lesquelles ils mentent également publiquement. […] Plus tard, j’ai su qu’ils avaient réhabilité Mgr Thuc. Le Vatican a dit qu’il s’était formellement rétracté. Ils l’ont soumis à une certaine surveillance secrète et ils ont essayé de l’attirer au Vatican de diverses manières, en tentant de l’isoler afin qu’il ne consacre pas d’autres évêques. Il était comme quelqu’un qui avait la ville pour prison, ou pire… Une fois, Mgr Thuc nous a lui-même révélé à Munich que “l’évêque local“ l’avait invité le Jeudi Saint à concélébrer dans la cathédrale.[7]Il s’agissait ici de “Mgr“ Gilles Barthe qui “officiait“ à l’époque à la cathédrale de Toulon.Il a accepté cette invitation par “courtoisie orientale“ (à laquelle il était habitué), mais il n’a pas prononcé les paroles de la “consécration progressiste“ ; il prononça les paroles de la formule latine qu’il a toujours utilisé. Il ne l’a pas fait à plusieurs reprises ou fréquemment, comme ses détracteurs l’affirment sans crainte.[8]Abbé Anthony Cekada : « Plusieurs mois après sa consécration, Mgr Guérard avait entendu dire que Mgr Thuc avait auparavant concélébré une fois dans le rite du Novus Ordo, le … Continue readingSa révélation était sincère et nous l’avons acceptée avec plaisir. Nous l’avons remercié de nous avoir révélé une information aussi importante et nous sommes convaincus de sa sincérité épiscopale. S’il a commis un péché scandaleux, alors c’était un délit et non un crime (comme le prétendent ses détracteurs).[9]Mgr Ngo Ding Thuc : « Vous avez dit que j’ai commis un péché parce que la messe de l’évêque était invalide. J’espère que Dieu ne m’a pas jugé aussi cruellement, car j’ai erré … Continue readingTout d’abord, Mgr Thuc n’était pas suspect d’hérésie pour avoir répété sa participation à un acte de culte non catholique dans l’intention de devenir un hérétique progressiste.[10]Code de droit canonique de 1917, Livre III, Partie III, Canon 1258, § 1-2 : « Il n’est pas permis aux fidèles d’assister activement ou de prendre part, sous quelque forme que ce … Continue readingD’emblée, son attitude “conservatrice“ plaide davantage en sa faveur.[11]René Rouchette : « Mgr Ngo Dinh Thuc fait-il partie de l’église officielle hérétique et schismatique ? C’est faux. Il est tout ce qu’il y a de plus traditionaliste. Il … Continue reading[…] D’ailleurs, il me semble très étrange qu’il ait été réhabilité par le Vatican à sa demande personnelle. Tant de choses ont été dites contre lui, comme elles ont été dites aussi contre nous… Mgr Thuc est mort le 13 Décembre 1984, et – comme vous devez le savoir – les progressistes du Vatican et d’autres Américains ont publié en masse la rétractation de Mgr Thuc. (Je l’ai lu ; et j’ai tout de suite réalisé sa fausseté à cause du style dans lequel elle était rédigée. Ce n’était ni le style de Mgr Thuc, ou de tout autre évêque catholique, mais un style progressiste). Presque immédiatement, le journal “Novedades de Acapulco“ a publié une resucée de la nouvelle et a ajouté que Mgr Thuc avait écrit à Mgr Carmona pour lui demander également de faire sa rétractation, etc. Cette lettre est évidemment fausse. Mgr Carmona a déclaré qu’il n’avait jamais reçu aucune lettre, et que s’il l’avait reçue, il n’en aurait pas tenu compte ; car Mgr Thuc était entre les mains de ses ravisseurs, qui étaient des prêtres progressistes, de Janvier à Décembre 1984Mgr Thuc ne s’est jamais incliné devant le Vatican comme Mgr Lefebvre.[…] Le cas de la mort de Mgr Thuc après son enlèvement méritait un long commentaire en raison des deux documents apocryphes qui lui ont été attribués par ses ravisseurs. »[12]Lettre à Monsieur Lic (12 Avril 1985).

Mgr Adolfo Zamora Hernandez

« Vous, messieurs les Révérendissimes, comme le reste d’entre nous, vous êtes de la lignée du grand Archevêque Petrus-Martinus Ngo Dinh Thuc, qui fut le seul évêque au monde capable de répondre à la colère pharisienne des apostats et des hérétiques consacrés au service de l’homme pour ne plus affronter la hiérarchie vouée au service de Dieu. Le 25 Février 1982, dans la ville historiquement importante de Munich, face à presque la totalité des évêques mercenaires qui se sont inclinés en répondant sans protester aux revendications autoritaires de Montini – sorti des loges obscures dans le but de réaliser le projet de la Franc-maçonnerie : la destruction de l’Église – Mgr Ngo-Dinh Thuc a déclaré, d’une voix ferme et courageuse, la vacance du Saint-Siège. À cause de cela, à cause de sa fidélité à l’Église de toujours, à l’Église que le Christ a fondée et qui n’est pas soumise aux évolutions du temps, parce qu’il a crié la vérité qui a été lâchement réprimée, il a été kidnappé par les partisans de Wojtyla, et il est mort au cours de son enlèvement, qui sait peut-être comme un martyr»[13]Lettre aux Très Révérend évêques Mgr Robert Mckenna et Mgr Vida Elmer écrite à Acapulco le 10 Août 1989 (cf. Einsicht. Credo ut intelligam, Nr 5, Décembre 1989, p. 112-113).

Mgr Moïsés Carmona Rivera 

Dans une lettre datée de 1992, Mgr Vezelis écrira à ce sujet : « Sept ans se sont écoulés depuis sa mort, alors qu’il [Mgr Thuc] était prisonnier parmi les hérétiques. Nous ne pouvons qu’imaginer ses sentiments intérieurs, entouré d’apostats vietnamiens à Carthage, dans le Missouri. »[14]Einsicht. Credo ut intelligam, Nr 2, Mai 1992, p. 40

Toutefois, cet Archevêque ne fut pas le seul à subir ce genre de persécutions. En effet, après avoir fondé un séminaire à Hermosillo (dans le nord du Mexique) et repris possession de plusieurs églises occupées par les modernistes, Mgr Carmona a aussi rencontré de graves problèmes avec la secte conciliaire.[15]Abbé Anthony Cekada : « Mgr Carmona avait fondé un séminaire. Il avait été lui-même professeur de séminaire. Il s’est arraché à un prêtre assez largement respecté dans le … Continue reading

Dans une lettre rédigée le 29 Novembre 1984 à l’attention du prétendu “Archevêque“ d’Acapulco, “Mgr“ Rafael Bello Ruiz, l’évêque mexicain raconta avoir été encerclé par cinq personnes armés, lesquelles, après avoir tiré sur le pneu arrière de son SUV, l’ont dépouillé de tous ses biens en lui volant non seulement la bague de son épiscopat, mais aussi sa montre, sa croix d’évêque, un appareil photo de haute qualité, et une grosse somme d’argent. Il affirmait en outre que cette attaque avait eu lieu vers 4h30 du matin, à environ dix kilomètres de la ville d’Ometepec. Dans cette même lettre, l’ancien prêtre d’Acapulco raconta que, cinq minutes avant son agression, il avait croisé sur sa route un véhicule tout-terrain qu’il avait déjà aperçu dans le presbytère d’Ometepec et dont il savait que le propriétaire était le père Nazario. L’évêque précisera toutefois que ce prêtre n’était pas le seul responsable de cette agression, car dix jours plus tard, d’autres personnes ont bloqué le chemin de sa voiture avec des pierres et des arbres. Selon lui, cet acte fut commandité par le catéchiste Franciscain“ Juan Calgaro, lequel (conseillé par les auteurs de de l’attaque susmentionnée) avait également décidé d’utiliser la force contre lui[16]Einsicht. Credo ut intelligam. Nr 3, Juillet 1985, p. 9-10Enfin, Mgr Carmona conclura cette lettre sur un ton ironique en interpellant Rafael Bello Ruiz sur les raisons de son refus d’accorder la “liberté religieuse“ aux catholiques qui refusent d’être en communion avec Jean Paul II. Ainsi demanda-t-il à son adversaire : « Qu’en est-il de cette liberté quand on engage des tueurs à gages pour leur tendre une embuscade et les tuer ? Vous avez déclaré qu’en matière de religion personne ne devait être empêché d’agir selon sa conscience. Cela ne s’applique-t-il qu’aux hérétiques ? »[17] Einsicht. Credo ut intelligam. Nr 3, Juillet 1985, p. 9-10 Comme nous pouvions nous y attendre, cette lettre sera évidemment laissée sans réponse. Mais Mgr Carmona n’était pas du genre à se laisser intimider. Malgré les menaces de morts proférées par les mercenaires qui lui ont tendu cette embuscade, ce valeureux évêque a tout de même décidé de continuer ses activités pastorales, comme si de rien n’était, sans jamais être à nouveau inquiété par ces criminels…[18]Einsicht. Credo ut intelligam. Nr 4, Décembre 1991, p. 94

Dès lors, au regard des éléments que nous venons d’exposer, il est impossible d’échapper à la conclusion qu’il serait assurément hypocrite de vouloir faire preuve de neutralité dans le traitement d’une affaire qui, en réalité, dépasse totalement la simple personne de Mgr Thuc… 


Notes

Notes
1 La position lefebvriste de la Fraternité Sacerdotale Saint Pie X (FSSPX) consiste au contraire à reconnaître ces autorités comme légitimes mais à leur résister sur certains points de doctrine et sur la question de la nouvelle messe. De fait, elle donne donc une légitimé aux fausses autorités conciliaires et entretient le mensonge. Elle ne pose donc en réalité pas de véritable problème aux autorités de la secte conciliaire car elle ne les dénonce pas comme les usurpateurs qu’ils sont. La FSSPX apparaît ainsi en réalité comme ce qu’elle est aujourd’hui : la section conservatrice/traditionaliste de la secte conciliaire.
2 Nous mettons des guillemets à Jean-Paul II car nous adhérons au constat la vacance du siège apostolique depuis 1958 et ne reconnaissons pas Karol Józef Wojtyła comme pape légitime en raison des nombreuses hérésies auxquelles il a adhéré.
3 Einsicht. Credo ut intelligam. Ausgabe Nr. 12 Monat (Décembre 1982). Brèves observations sur les sacres épiscopaux.
4 Einsicht. Credo ut intelligam, Nr 1, Mai 1990.
5 Article de l’abbé Anthony Cekada : “Souvenirs personnels de l’archevêque Thuc“ publié le 8 Mars 2014
6 Depuis lors, Monsieur Neal Webster a malheureusement sombré dans l’hérésie Feeneyiste. Aux dernières nouvelles, il semble également avoir adhéré aux thèses néo-gallicanes de Mgr Richard Williamson.
7 Il s’agissait ici de “Mgr“ Gilles Barthe qui “officiait“ à l’époque à la cathédrale de Toulon.
8 Abbé Anthony Cekada : « Plusieurs mois après sa consécration, Mgr Guérard avait entendu dire que Mgr Thuc avait auparavant concélébré une fois dans le rite du Novus Ordo, le Jeudi-Saint 1981, avec l’évêque de Toulon. L’archevêque admettait que cela était vrai… » (Cf. Article : “La validité des consécrations de Mgr Thuc“ publié dans le n°3 de la Revue “Sacerdotium“ en 1992).
9 Mgr Ngo Ding Thuc : « Vous avez dit que j’ai commis un péché parce que la messe de l’évêque était invalide. J’espère que Dieu ne m’a pas jugé aussi cruellement, car j’ai erré de bonne foi. » (Cf. Lettre adressée à Mgr Guérard des Lauriers, 1982, citée dans l’article de l’Abbé Anthony Cekada : “La validité des consécrations de Mgr Thuc“ publié dans le n°3 de la Revue “Sacerdotium“ en 1992).
10 Code de droit canonique de 1917, Livre III, Partie III, Canon 1258, § 1-2 : « Il n’est pas permis aux fidèles d’assister activement ou de prendre part, sous quelque forme que ce soit, aux rites sacrés non-catholiques. La présence passive ou simplement matérielle aux cérémonies d’un culte hétérodoxe peut être tolérée pour un motif d’honneur à rendre ou d’obligation de politesse. Ce motif doit être sérieux et, en cas de doute, soumis à l’appréciation de l’Ordinaire. Il est ainsi permis de prendre part aux funérailles et au mariage des non-catholiques, ainsi qu’aux solennités analogues, mais pourvu que tout danger de perversion et de scandale soit écarté»
11 René Rouchette : « Mgr Ngo Dinh Thuc fait-il partie de l’église officielle hérétique et schismatique ? C’est faux. Il est tout ce qu’il y a de plus traditionaliste. Il ne reconnaît pas l’autorité de Karol Wojtyla et ne croit pas à la validité du Novus Ordo Missae. Il a fait une déclaration solennelle à ce sujet ce 21 Mars. Il dit tous les matins la Messe de Saint Pie V et n’en a jamais dit une autre. […] On a écrit qu’il concélébrait tous les ans, le Jeudi Saint, avecl’évêquede Toulon. Mais il ne l’a fait qu’une seule fois en 1981. Il s’agissait d’ailleurs d’une fausse concélébration, car il a admis n’avoir pas communié. Or, quand un prêtre ne communie pas, il n’y a pas de Messe. […] Mgr Lefebvre, en 1971, n’a-t-il pas, à Rome, célébré une messe avec les “rubriques“ du Novus Ordo Missae en prétendant que c’était quand même la Messe de Saint Pie V ? N’a-t-il pas, à Tourcoing, assisté pieusement au Novus Ordo Missae, insinuant sa validité et induisant ainsi les catholiques en erreur ? C’était autrement plus grave que le geste purement formaliste de Mgr Thuc. » (Cf. Article : “La personnalité de Mgr Ngo Dinh Thuc“, publié dans la revue Einsicht en Avril 1982).
12 Lettre à Monsieur Lic (12 Avril 1985).
13 Lettre aux Très Révérend évêques Mgr Robert Mckenna et Mgr Vida Elmer écrite à Acapulco le 10 Août 1989 (cf. Einsicht. Credo ut intelligam, Nr 5, Décembre 1989, p. 112-113).
14 Einsicht. Credo ut intelligam, Nr 2, Mai 1992, p. 40
15 Abbé Anthony Cekada : « Mgr Carmona avait fondé un séminaire. Il avait été lui-même professeur de séminaire. Il s’est arraché à un prêtre assez largement respecté dans le diocèse d’Acapulco (d’où il venait) pour s’occuper de groupes traditionnels très militants dans différentes parties du Mexique. Ils avaient pris le contrôle des églises en luttant contre les modernistes locaux pour y faire venir des prêtres qui disaient la Messe traditionnelle. Carmona allait jusque dans les endroits montagneux pour faire les confirmations, et en descendant, il a été kidnappé. Il était évêque, et il a été kidnappé par des bandits qui avaient été embauchés par des prêtres Novus Ordo pour le détenir et le tuer, à moins qu’une rançon soit payée. » (Cf. Vidéo : True Restauration Média : Fr.
16 Einsicht. Credo ut intelligam. Nr 3, Juillet 1985, p. 9-10
17 Einsicht. Credo ut intelligam. Nr 3, Juillet 1985, p. 9-10
18 Einsicht. Credo ut intelligam. Nr 4, Décembre 1991, p. 94

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