Le frère Arnaud diffuse depuis quelques temps l’hérésie selon laquelle il faudrait se priver de sacrements valides et licites, en toutes circonstances, dans la situation actuelle. Il défend cette idée dans cette vidéo: https://www.youtube.com/watch?v=OvhWLEd4yWU&t=1182s
Me Adrien Abauzit avait réfuté cette grave erreur dans un premier article: https://csrb.fr/blogs/infos/mise-en-garde-contre-une-nouvelle-heresie-l-anti-sacramentalisme
Plutôt que se rétracter, le Frère Arnaud a publié une vidéo de réponse dans laquelle il persiste dans ses erreurs:
Me Adrien Abauzit a donc écrit un nouveau texte de réfutation, en réponse à cette dernière vidéo:
« C’est donc, sans aucun doute, le devoir de l’Eglise de conserver et de propager la doctrine chrétienne dans toute son intégrité et sa pureté. Mais son rôle ne se borne point là, et la fin même pour laquelle l’Eglise est instituée n’est pas épuisée par cette première obligation. En effet, c’est pour le salut du genre humain que Jésus-Christ S’est sacrifié, c’est à cette fin qu’Il a rapporté tous Ses enseignements et tous Ses préceptes ; et ce qu’Il ordonne à l’Eglise de rechercher dans la vérité de la doctrine, c’est de sanctifier et de sauver les hommes. Mais ce dessein si grand, si excellent, la foi, à elle seule, ne peut aucunement le réaliser ; il faut y ajouter le culte rendu à Dieu, en esprit de justice et de piété et qui comprend surtout le sacrifice divin et la participation aux sacrements ; puis encore la sainteté des lois morales et de la discipline. Tout cela doit donc se rencontrer dans l’Eglise, puisqu’elle est chargée de continuer jusqu’à la fin des temps les fonctions du Sauveur : la religion, qui par la volonté de Dieu a en quelque sorte pris corps en elle, c’est l’Eglise seule qui l’offre au genre humain dans toute sa plénitude et sa perfection ; et de même tous les moyens de salut qui, dans le plan ordinaire de la Providence, sont nécessaires aux hommes, c’est elle seule qui les leur procure ».
Satis Cognitum, Léon XIII
Malgré le tir de barrage qu’il a subi à juste titre suite à son invraisemblable attaque contre les dernières chapelles catholiques, et plutôt que de dire « j’ai fait une erreur, mea culpa », le frère Arnaud persiste et signe, tout en mettant de l’eau dans son vin, semble-t-il.
Son discours reste dangereux et de nature à semer la confusion dans les esprits les moins formés. C’est pourquoi je réfuterai son texte point par point.
Prions pour que le frère arrête les frais et retrouve la communion avec l’Eglise. Nous l’appelons par cet article à quitter la voie de l’erreur qu’il adopte depuis quelques semaines.
« Ayant été invité du Canada par mon ami Sylvain Patrick, j’ai pu échanger avec lui quelques réflexions pour essayer d’apporter un éclairage nouveau sur ces questions cruciales : où est l’Église catholique aujourd’hui ? Quelle est la cause profonde du mal qui la ronge ? Comment réconcilier les fidèles tellement divisés depuis cinquante ans ? »
Qui est ce Sylvain Patrick ? Un catholique ? A l’écouter, il y a lieu d’en douter.
Les fidèles ne sont pas « divisés depuis 50 ans ». Les modernistes et les gallicans lefebvristes ont quitté l’Eglise, cela n’a rien à voir.
« Et enfin, que pouvons-nous faire concrètement pour aider au relèvement de tout ce que nous aimons ? (à voir sur sa chaîne youtube Au Nom des Cœurs Unis) »
La réponse est simple : professer la foi et vivre en état de grâce. Le tout en aidant au maximum nos prêtres. Ceci ne doit pas nous amener à nous prendre pour Saint Bernard de Clairvaux ou à tomber dans l’activisme. Suivez mon regard…
« Nous avons ainsi expliqué que les autorités du Vatican n’ont que l’apparence de l’autorité, et c’est pourquoi nous sommes plus que jamais non una cum Francesco. Mais nous ajoutons que le rejet du mal ne suffit pas à faire un catholique, il faut aussitôt embrasser la vérité toute entière, qui nous semble parfaitement résumée dans ces trois mots : Una Cum Petro. Nous voulons parfaire notre communion avec Pierre, en demandant à Dieu ce saint Pape qui seul aura la grâce de réunir les catholiques et de restaurer l’Église. Les réactions ont été très vives, non pas tant pour le principal de notre entretien, mais pour la conséquence pratique : le refus de recevoir tout sacrement non catholique. »
« La vérité tout entière » est résumée dans la foi. Le slogan du frère Arnaud « Una cum Petro » est un simple artifice publicitaire. Tout catholique est par définition en communion avec les papes passés. Nous verrons infra que loin de « parfaire sa communion avec Pierre », le frère Arnaud la rompt en attaquant les dernières chapelles catholiques, en professant l’hérésie (puisqu’à le suivre il n’y a plus de hiérarchie) et en bafouant le droit canon.
« La grâce de réunir les catholiques ». A lire le frère Arnaud, on pourrait croire que les modernistes et les gallicans sont catholiques, ce qu’ils ne sont pas. Ce qu’il faut espérer n’est pas leur réunion, mais leur conversion.
Les catholiques n’ont pas attendu le frère Arnaud pour demander un pape.
Profitons-en d’ailleurs pour indiquer au frère qu’un pape n’est pas une baguette magique. La présence d’un pape légitime n’a jamais empêché le Grand Schisme d’Occident, le schisme byzantin, le schisme d’Anaclet II, etc.
Penser que la seule intronisation du successeur de Pie XII suffira à gommer en un instant le modernisme un rêve plein de candeur.
« C’est ainsi qu’Adrien Abauzit a publié le 1er février sur le site du Collectif Saint Robert Bellarmin une mise en garde contre une nouvelle hérésie dont je serais l’apôtre : l’anti-sacramentalisme. Cela consiste, selon Adrien, “ à se priver de sacrements valides et licites, en toutes circonstances, dans la situation actuelle ”. Si telle est bien ma position, Adrien a raison, j’ai évidemment tort et doit donc me rétracter au plus vite. »
C’est effectivement ce que le frère Arnaud a exprimé en des termes on ne peut plus clairs : « Cette recherche effrénée de vie sacramentelle, pour le besoin de son âme, c’est ce qu’il faut sacrifier. On a des exemples dans l’histoire de l’Église, c’est ça qu’il faut faire. On arrête les sacrements, on prie d’autant plus, avec d’autant plus de ferveur que l’on a pas cette consolation de cette messe du dimanche. » (19’40).
« Mais telle n’est pas ma position, que je vais préciser ici, déclarant la soumettre en tout à l’autorité souveraine de la Sainte Église, dès qu’elle aura retrouvé un Pape légitime. »
J’ai attribué aux mots leur sens. Tous les internautes qui ont écouté le frère ont compris la même chose que moi si j’en juge aux réactions des clercs et laïcs qui ont également commenté sa « performance ».
D’ailleurs, il fait preuve d’ignorance doctrinale lorsqu’il laisse entendre que ses erreurs n’ont pas déjà été condamnées par l’Eglise. Les hérésies du frère Arnaud sur la défaillance/absence de hiérarchie ou l’éloignement de sacrements valides et licites ont déjà été condamnées par l’Eglise.
« Toute l’argumentation d’Adrien repose sur ce postulat : “ les chapelles non una cum ne professent que la foi catholique ”. Pour bien marquer les esprits, il n’affirme pas moins de six fois dans son article, que les sacrements dans ces chapelles sont “ valides et licites ”. Or c’est précisément ce que nous contestons. Pas tant pour la validité, mais surtout pour la licéité, car pour un vrai catholique, la validité d’un sacrement ne suffit pas : il faut le recevoir de la main de la Sainte Église notre Mère : “ quiconque mange l’Agneau hors de la Maison, est un profane ” dit saint Jérôme. Tant d’exemples dans l’histoire prêchent en ce sens : saint Herménégilde martyr pour avoir refusé de communier le jour de Pâque, des mains d’un évêque arien ; les chouans pendant la Révolution qui ont vécu plusieurs années sans vouloir frayer avec les prêtres jureurs ; et Adrien lui-même, qui refuse toute compromission avec les sacrements dispensés par la FSSPX : est-il donc anti-sacramentaliste lui aussi ? Non pas, il se montre ici bon catholique. »
Ce n’est pas un postulat, c’est un fait démontrable : les chapelles catholiques professent la foi catholique.
Le frère Arnaud ose affirmer que les sacrements des chapelles non una cum ne sont pas licites. Cette accusation est aussi odieuse que dépourvu de fondement, comme en atteste ce qui suit.
« Le premier litige est l’acceptation par de nombreux abbés du principe de la double communion : à savoir la communion alternée dans les chapelles una cum et non una cum. Nous ne jugeons pas ici de la responsabilité morale des fidèles, mais uniquement du principe doctrinal. Voici le canon 731 (code de droit canon 1917) :
Il est interdit d’administrer les sacrements de l’Église aux hérétiques et aux schismatiques, même s’ils sont de bonne foi et les demandent, avant que, ayant rejeté leurs erreurs, ils soient réconciliés avec l’Église. »
Ce « grief » est doublement scandaleux. D’abord, à entendre le frère Arnaud, il y aurait un phénomène de masse de double communion, alors que son importance numérique est dérisoire.
Ensuite, le frère Arnaud, qui a été averti de cette règle, ne veut pas comprendre qu’un prêtre, sauf cas de pécheur public, n’a pas le droit de refuser la communion au fidèle qui se présente au banc de communion, et ce, afin d’éviter le scandale. Il s’agit d’une antique loi de l’Eglise. Lisons l’article 855, al.2, du code de droit canon de 1917 :
« Quant aux pécheurs occultes, s’ils demandent la communion de façon occulte et si le ministre sait qu’ils ne se sont pas amendés, il doit les repousser ; mais non s’ils la demandent publiquement et s’il n’y a pas moyen de les omettre sans scandale. »
Résumons : le prêtre peut refuser la communion au pécheur occulte s’il la demande de façon occulte, mais publiquement, c’est-à-dire à la messe, le prêtre ne peut refuser la communion à ce même pécheur s’il demande à nouveau la communion.
Le pécheur public n’est pas un pécheur qui pêche en public, mais un pécheur dont le péché est public, et créé ainsi un scandale public.
Or, il n’est pas marqué sur le front des personnes qui font la « double communion », c’est-à-dire une minorité infime, qu’elles vont aussi à la Fraternité saint Pie X. Les clercs qui leur donnent la communion respectent donc le droit canon.
Sous des airs de défenseur du droit canon, le frère Arnaud le piétine et porte une accusation odieuse.
Le frère Arnaud présente les clercs comme coupables alors qu’ils sont victimes de l’inconséquence ou de l’ignorance d’une poignée infime de fidèles.
Ajoutons qu’à considérer qu’un clerc manque à cette règle et soit trop laxiste, cela ne justifierait en rien le rejet de la position non una cum et des sacrements qui en découlent. L’accusation du frère Arnaud n’a ni queue ni tête.
« Nos chapelles qui ne respectent pas la Loi de l’Église ont-elles réellement la Foi catholique ?
Quand bien même il ne s’agit que d’une petite minorité de fidèles, le problème n’est pas dans le nombre mais dans l’acceptation du principe. D’autant que cela nous semble être un sacrilège, puisqu’il concerne le Très Saint Sacrement de l’Autel, gravement offensé par ces pratiques. »
Le frère Arnaud affirme péremptoirement que les chapelles non una cum ne respectent pas la loi de l’Eglise, ce que les fidèles accepteraient. En réalité, nous voyons bien que c’est le frère Arnaud qui ignore la loi de l’Eglise et refuse de l’entendre.
« On dira ensuite que le problème de ces doubles communions ne regarde que ceux qui les commettent. La communion sacramentelle n’est pas individuelle mais ecclésiale : c’est la reconstitution quotidienne et visible du Corps mystique du Christ, dont le prêtre est la tête, et c’est pourquoi la tâche de l’una cum passe dans tout le corps. C’est aussi pour cette raison que la communion sacrilège d’un seul membre se communique à tout le corps. C’est le péché de complicité dans le crime. Car “ c’est approuver l’erreur que de ne pas y résister ; c’est étouffer la vérité que de ne pas la défendre… Quiconque cesse de s’opposer à un forfait manifeste peut en être regardé comme un complice secret. ” (Pape Félix III). Celui qui ne voit pas cela n’en sera pas coupable ; mais celui qui voit le mal et ne réagit pas sera gravement puni, qu’on se le dise ! »
Voilà une erreur théologique fort originale. Le frère Arnaud a l’audace d’écrire qu’une communion sacrilège se communique aux autres fidèles alors que ceux-ci ne sont dans l’immense majorité des cas même pas au courant de son existence. C’est une hérésie absurde. Le péché mortel ne se communique pas : il se commet, point.
La citation de Félix III est hors de propos puisqu’il parle d’opposition à l’erreur doctrinale et non de communion sacrilège.
« Nous avons également découvert une loi qui empêche un prêtre, même validement ordonné, d’exercer son sacerdoce dès lors qu’il est ordonné par un évêque non catholique. Or la plupart de nos abbés sont ordonnés par des évêques ou des lignées una cum. Seule l’autorité légitime peut les délier, car c’est à Pierre qu’ont été remises les clefs.
Voici le canon 2372 : Une suspense a divinis, réservée au Siège Apostolique, frappe par le fait même (ipso facto) ceux qui ont la présomption de recevoir les ordres d’un ministre excommunié, suspens ou interdit après sentence déclaratoire ou condamnatoire, ou d’un apostat, hérétique ou schismatique notoire. Ceux qui ont été ordonnés de bonne foi par l’un d’eux sont privés de l’exercice de l’ordre ainsi reçu, jusqu’à ce qu’ils en soient dispensés de cette prescription. »
Le frère Arnaud peut-il citer les évêques excommuniés ou hérétiques notoires ayant ordonné un clerc non una cum ? Nous aimerions comprendre de qui il parle.
Du reste, cet article est sans objet en l’absence d’Autorité, il est donc vain de l’opposer aujourd’hui pour jeter l’interdit sur des clercs. C’est ce que soulignait Mgr Guérard :
« toute loi purement ecclésiastique […] même celle portant une sentence “ latae sentatiae ”, n’a de force exécutoire qu’en vertu de l’Autorité actuellement exercée. Pour qu’il en fut autrement, pour qu’il puisse exister dans l’Église militante des lois purement ecclésiastique ayant force exécutoire indépendamment de l’Autorité, il faudrait qu’au moins pour ces lois, l’Autorité reçut son propre mandat de l’Église militante en tant que celle-ci est un collectif humain. Or, cette doctrine est explicitement condamnée par Vatican I comme étant erronée[1]. Toute loi purement ecclésiastique est donc, radicalement, une loi humaine, n’ayant de force exécutoire que de par l’Autorité ; laquelle, par essence, est monarchique. Il s’ensuit que toute loi ecclésiastique peut être soumise […] aux vicissitudes mêmes des lois humaines. D’une part, l’Autorité qui donne force à cette loi peut faire défaut ; et c’est ce qui arrive, de par la vacance formelle du Siège Apostolique. »
Mais si l’on cherche à tout prix à faire une application de cet article, je réponds que les évêques non una cum, actuel plus haut échelon de l’autorité, ont levé les clercs de cette prescription, qui je le répète, ne s’applique pas en l’absence d’autorité.
« Nous en avons d’abord référé aux abbés responsables. N’étant pas satisfaits de leurs réponses, nous avons cherché à faire appel à une autorité supérieure, comme c’est l’usage dans l’Église. Nous avons eu le choc de constater que celles-ci sont inefficaces pour deux raisons : l’éloignement géographique et l’absence de juridiction. Pour le dire plus clairement, de graves abus peuvent proliférer sans être réprimés par une autorité légitime. Or dans l’Église, il y a toujours un recours possible. »
Le frère Arnaud divague et manque de respect à la hiérarchie. Il reconnaît ceci étant que le fond du problème, est qu’il n’était pas satisfait… que l’on rejette ses erreurs théologiques.
Les évêques ont une juridiction de suppléance, tout simplement. Le « cadre juridique normalement prévu par la Loi de l’Eglise » est la conséquence de l’éclipse de l’Eglise.
« D’où vient cette situation ? Il faut remonter au mouvement traditionnaliste lancé par Mgr Lefebvre et étudier si sa réaction face à Vatican II fut conforme à la Foi. Reconnaissant officiellement dans Paul VI un Pape légitime mais refusant de lui obéir, Mgr Lefebvre distilla le poison du gallicanisme. Une seconde hérésie, plus pernicieuse encore parce que dissimulée sous apparence du bien des âmes, consiste, pour justifier cette désobéissance, à dire que les sacrements sont une nécessité de salut. Or toute l’Écriture et la Tradition prêchent le contraire : seule la Foi opérant par la Charité, sauve. Telle est l’hérésie du sacramentalisme : hors la messe dominicale point de salut. »
Le frère Arnaud démontre qu’il ne connait rien à l’histoire des chapelles non una cum. Mgr Lefebvre n’en a fondé aucune. Beaucoup d’entre elles en revanche, ont été créées contre Mgr Lefebvre, par des clercs qu’il avait expulsés de la FSSPX pour cause de profession de la foi catholique.
Les erreurs de Mgr Lefebvre, qui par ailleurs eut aussi des mérites, ont été dénoncées par les non una cum. Nous n’avons pas attendu le frère Arnaud pour cela. Ces mêmes erreurs ne sauraient justifier ses attaques contre les chapelles non una cum.
« C’est la raison pour laquelle ce n’est pas “ un crime contre leur âme ” que de prêcher aux catholiques de ne jamais recevoir les sacrements d’une autre main que celle de notre Mère l’Église. En revanche le commandement de la sanctification du Jour du Seigneur est absolu, et nous conseillerons aux catholiques de suivre les excellents conseils de l’abbé Demaris, qui écrivait pendant la Révolution à ses ouailles tentées d’avoir recours à des pasteurs illégitimes (prêtres jureurs). Cela nous semble être l’heure de l’“ éclipse totale ”, où l’Église se trouve réduite à une dimension domestique, selon la vision prophétique du cardinal Pie. »
Le frère Arnaud considère donc que les chapelles non una cum ne font pas partie de « notre Mètre l’Eglise ». Ce faisant, il confirme que selon lui, il n’y a plus de hiérarchie. C’est une hérésie grossière contre l’indéfectibilité de l’Eglise. Selon le frère, l’Eglise n’est pas simplement « réduite à une dimension domestique » : Elle n’existe plus, elle n’a plus de hiérarchie, plus personne n’est apte à administrer les sacrements.
Le frère Arnaud n’assume pas ce qu’il est en train de faire : créer des obstacles artificiels et invraisemblables à la communion de fidèles en état de communier.
Saint Pie X nous rappelle dans Sacra Tridentina que « la communion quotidienne est de précepte divin », qu’elle est « souverainement désirée par Notre-Seigneur Jésus-Christ et par l’Eglise catholique ». Il concluait d’ailleurs son décret comme suit : « Enfin, après la promulgation de ce décret, les écrivains ecclésiastiques auront soin de s’abstenir de toute discussion litigieuse touchant les dispositions qu’il faut apporter à la communion fréquente et quotidienne. »
Or, ce que Saint Pie X condamne, c’est précisément ce que promeut le frère Arnaud, qui érige une barrière totalement artificielle pour empêcher la communion. C’est un retour au « venin du jansénisme » condamné par le saint pape.
« Je n’achève pas sans adresser à Adrien un appel public à cette réconciliation catholique et d’une Croisade de prières et de pénitence pour obtenir le Saint Pontife de nos espérances ! »
S’il veut se réconcilier, que le frère Arnaud arrête ses attaques contre les chapelles et la hiérarchie non una cum et qu’il rétracte publiquement ses erreurs. Et l’on n’en parlera plus.
[1] Pie IX, 4ème session du Vatican (18 juillet 1870), Première constitution dogmatique Pastor Æternus, Chapitre 1 : « À cette doctrine si claire des Sainte Écritures, telle qu’elle a toujours été enseignée par l’Église catholique, s’opposent ouvertement les opinions fausses de ceux qui, pervertissant la forme du gouvernement institué par le Christ Notre Seigneur, nient que, de préférence aux Apôtres, […] Pierre seul se voit doté par le Christ d’une primauté de juridiction véritable et proprement dite… »