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Saint Alphonse de Liguori sur la papauté et l’obéissance due aux papes

Par Pierre Joly
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Saint Alphonse rappelle que la primauté dans le gouvernement de l’Eglise a été accordée à Saint Pierre et donc à ses successeurs uniquement. L’idée qu’on puisse se sauver par la foi seule en Jésus-Christ sans se soumettre au Pontife romain est donc une illusion.

« Dans les Saints Évangiles, l’Église est comparée tantôt à un royaume où il n’y a qu’un seul roi ; tantôt à une bergerie où il n’y a qu’un seul pasteur ; tantôt à une armée où il n’y a qu’un seul général ; tantôt à une maison où il n’y a qu’un seul chef ; tantôt à un navire où il n’y a qu’un seul pilote. Telle fut aussi la constitution de l’ancienne Église, c’est-à-dire de la Synagogue, qui était régie par le Grand-Prêtre sous forme d’un gouvernement monarchique, lequel, d’après le sentiment commun des savants, est le meilleur de tous les gouvernements.

Or, on ne peut pas croire que Jésus-Christ ait voulu témoigner plus de sollicitude pour la Synagogue, qui devait être répudiée après son avènement, que pour l’Église, son épouse, qu’il ne devait jamais délaisser. D’ailleurs, il ressort de l’Évangile avec la dernière évidence que, parmi tous les Apôtres, Saint Pierre a été choisi de Jésus-Christ pour être son Vicaire, et qu’il a reçu de lui la primauté dans l’Église ; en effet, comme Saint Pierre venait de le reconnaître publiquement pour le Fils du Dieu vivant, Noire-Seigneur lui dit : “Et moi je vous déclare que vous êtes Pierre, et que sur cette pierre je bâtirai mon Église“ (Matthieu 16 ; 18). Par ces paroles, il est clairement énoncé que Saint Pierre était établi sur la terre comme le fondement et le soutien de tout l’édifice de l’Église, ainsi que l’entendent communément les Saints Pères.

Saint Basile nous dit : “Comme Pierre l’emportait sur les autres par sa foi, il fut constitué le soutien de l’Église“ (Contr. Eunom. I. 2). […] Mais prévenons ici une objection des hérétiques. Il est hors de doute que le fondement principal de l’Église a été et sera toujours Jésus-Christ, conformément à ces paroles de Saint Paul : “Personne ne peut poser d’autre fondement que celui qui a été posé ; et ce fondement, c’est Jésus-Christ“ (1 Corinthiens 3 ; 11). Donc, si plus tard Jésus-Christ a établi Saint Pierre comme le fondement de l’Église, il a fait voir par-là qu’il est lui-même le fondement principal de l’Église, de Pierre, et de tous les fidèles, mais que Saint Pierre est le fondement secondaire, qui, toutefois, n’est nullement différent du premier. […]

Il est hors de doute que le Seigneur, en communiquant à Saint Pierre la qualification de PIERRE, lui a communiqué en même temps les pouvoirs de chef suppléant ; de sorte que l’édifice de l’Église repose sur le double fondement de Jésus-Christ et de Pierre : principalement sur le premier, mais immédiatement aussi sur le second. Il résulte de là que ceux qui sortent de l’enceinte de cet édifice, n’appartiennent plus à l’Église, et restent séparés d’elle. Par-là s’évanouit l’illusion des hérétiques qui se flattent de pouvoir trouver le salut en bâtissant, comme ils disent, sur la foi seule en Jésus-Christ. Car cette foi ne sera jamais véritable, si elle n’est pas unie à celle de Pierre et des Pontifes, ses successeurs.

Au contraire, celui-là est sûr et ne peut errer, celui qui se trouve uni au Chef visible que Jésus-Christ a laissé à son Église comme le Fondement, la Règle, le Docteur, et le Défenseur de la foi. De plus, Notre-Seigneur a ajouté en parlant à Saint Pierre : “Je vous donnerai aussi les Clefs du royaume des cieux ; tout ce que vous lierez sur la terre, sera lié dans le ciel, et tout ce que vous délierez sur la terre, sera délié dans le ciel“ (Matthieu 16 ; 19). Par le mot “Clefs“, la puissance suprême se trouve confirmée dans Saint Pierre, d’après ces paroles de l’Apocalypse : “Voici ce que dit le Saint et le Véritable qui a la Clef de David : il ouvre, et personne ne ferme ; il ferme, et personne n’ouvre“ (Apocalypse 3 ; 8).

Peu importe, du reste, que les paroles ci-dessus mentionnées aient été adressées également aux autres Apôtres, et que le pouvoir de lier et de délier leur ait été pareillement conféré par ces autres paroles : “Je vous le dis en vérité, tout ce que vous lierez sur la terre, etc.“ (Matthieu 18 ; 18). Car tous les Apôtres furent envoyés par Jésus-Christ pour propager la foi, avec le pouvoir de créer des prêtres et des évêques, et même, dans ces premiers temps où la Loi nouvelle avait besoin de s’affermir, de fonder des églises. Toutefois, ce pouvoir qui fut accordé aux Apôtres, fut toujours un pouvoir subordonné à celui de Saint Pierre […].

Saint Cyprien parle dans le même sens : “Les Apôtres, dit-il, avaient reçu chacun une part égale d’honneur et de pouvoir ; mais la source de l’unité dérive d’un seul. La primauté est conférée à Saint Pierre, pour montrer que l’Église du Christ est une“ (De Unit, Eccles). […]

Mais, du moins, disent nos adversaires, Saint Paul fut égal en puissance à Saint Pierre ; en effet, Saint Irénée et Saint Épiphane rapportent que ces deux Apôtres ont été l’un et l’autre évêques de Rome, et Saint Paul lui-même a dit qu’il était chargé du soin de toutes les Églises (2 Corinthiens 11 ; 28). On ne nie pas, répondrons-nous, que ces deux Apôtres n’aient rempli la charge de Pasteurs à Rome, et c’est bien là, en effet, ce qu’on doit inférer du témoignage des deux Saints Pères qu’on a cités ; mais il n’en résulte pas que Saint Paul ait reçu le même pouvoir suprême que celui qui fut conféré à Saint Pierre. […]

Saint Paul fut donc égal à Saint Pierre quant à la prédication de la doctrine, mais non quant à l’exercice du pouvoir dans le gouvernement universel de l’Église. Aussi est-ce Saint Pierre seul qui fut chargé d’affermir dans la foi les Apôtres, ses frères (Luc 22 ; 32). Jésus-Christ lui-même a déclaré que les Apôtres n’étaient pas tous égaux, mais que l’un d’entre eux était plus grand que les autres, et il a demandé que celui-là se comportât comme le plus petit de tous, par amour pour la vertu d’humilité : “Que celui qui est le plus grand parmi vous, dit-il, devienne comme le plus petit ; et, que celui qui gouverne, soit comme celui qui sert. Car, qui est le plus grand, de celui qui est à table, ou de celui qui sert ? n’est-ce pas celui qui est à table“ (Luc 22 ; 26-27).

Par ces dernières paroles, Notre-Seigneur a montré clairement qu’il ne parlait pas d’une supériorité de vertu, mais d’une supériorité de rang dans le gouvernement de l’Église, c’est-à-dire de la primauté accordée à Saint Pierre, laquelle fut une primauté suprême comme celle de Jésus-Christ. C’est ce qui fait dire à Saint Cyrille, qu’on doit la même obéissance à Saint Pierre qu’à Jésus-Christ, et que tous, jusqu’aux maîtres du monde, doivent incliner le front devant lui (Lib. Thesaur. Apud D. Thom. opusc. c. error. Crœc). » [1]


[1] Œuvres complètes de S. Alphonse de Liguori. Tome II, éd. H. Casterman, 1867, Vérité de la Foi, Partie III, Chapitre VII, § I-II, p. 136-147

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