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Quelle est la raison de l’existence des maux sur terre ? Réponse du R.P Kroust.

Par Pierre Joly
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Nous lisons dans la Sainte Écriture : « Je suis le Seigneur et il n’y en pas d’autre, formant la lumière, et créant les ténèbres ; faisant la paix et créant les maux ; je suis le Seigneur faisant toutes ces choses. » (Isaïe 45 ; 6-7). Ce célèbre passage de l’Écriture prouve clairement que le mal physique (à ne pas confondre avec le mal moral) [1] est voulu par Dieu dans un but bien précis. En effet, « Dieu est notre refuge » – nous dit l’Écriture « et notre force dans les tribulations. C’est pour cela que nous ne craindrons pas tandis que la terre sera bouleversée et que les montagnes seront transportées au cœur des mers et ébranlées par la puissance de Dieu. » (Psaume 45 ; 2-4). Ainsi, comme l’a bien expliqué le R.P Kroust dans un texte très édifiant, les maux qui nous accablent sur terre ne sont que des châtiments divins servant à expier nos fautes.

Révérend-Père Johann Michael Kroust : « “Toute créature souffre et gémit. (Romain 8 ; 22). Vous ne comprenez pas comment, sous la Providence d’un Dieu infiniment bon, il y a tant de maux, tant de désordres, tant de douleurs sur la terre ; vous seriez presque tenté d’en accuser le Seigneur. […] Loin d’applaudir aux maux qui nous accablent, Dieu en tire un grand avantage en notre faveur ; il se sert de nos souffrances pour nous purifier, pour nous donner mille consolations, pour nous préparer une gloire et un bonheur proportionnés à nos douleurs. Tout désordre exige un châtiment; toute faute doit être punie, ou par le coupable lui-même, ou par son supérieur. Or, qui peut dire : Je suis innocent, je n’ai jamais violé la loi de Dieu ? Est-ce vous ? N’êtes-vous point sujet aux penchants déréglés de la nature corrompue ? N’éprouvez-vous jamais le feu des passions ? Si vous n’êtes pas exempt de faiblesse et que vous ayez participé à la dégradation générale, les maux et les souffrances vous sont nécessaires comme la greffe est nécessaire à l’arbre sauvage. Il faut que toute créature gémisse ; il faut donc détruire en vous le règne des passions pour parvenir à la vertu et la fortifier. Toutes ces choses sont le fruit de la souffrance. […] Les afflictions sont l’école de la vertu, et la prospérité dans le crime amène l’endurcissement. David ne connut sa faute que lorsque le Prophète lui annonça les vengeances de Dieu ; Nabuchodonosor ne déposa sa fierté que lorsqu’il se vit réduit à la condition des bêtes ; l’enfant prodigue ne revint à son père que lorsqu’il fut tombé dans une effroyable indigence. Manassès n’eut recours à Dieu que lorsqu’il fut accablé sous le poids de ses chaînes. Ainsi, les afflictions font germer la vertu et lui donnent du courage et de la force ; elles l’épurent. La vertu sans épreuve n’a pas d’énergie, elle est faible et languissante. On ne connaît le soldat valeureux que dans le combat et en présence de l’ennemi. Parce que vous étiez agréable à Dieu, dit l’ange à Tobie, il fallait que vous fuissiez éprouvé.” [Tobie 12 ; 13]. Et, parlant à Abraham, le Seigneur lui dit : “Maintenant je sais que vous craignez votre Dieu, car vous n’avez pas épargné votre propre fils.” [Genèse 22 ; 12]. Quel a donc été mon aveuglement, ô mon Dieu ! je voulais trouver le repos et le bonheur sur la terre, et je n’ai pas compris que les afflictions m’étaient nécessaires. Je me soumets à votre sainte volonté, et je m’écrie avec le prophète : “Il est bon que vous m’ayez humilié.” [Psaume 119 ; 71]. Les afflictions et les maux soufferts avec résignation servent d’expiation à nos péchés. Nous avons contracté envers Dieu des dettes immenses qui nous ont mérité des supplices sans fin ; il aurait le droit de nous punir par des supplices éternels. Par son immense miséricorde, il daigne se contenter des légères afflictions qui nous arrivent. » [2]


[1] Révérend-Père Giovanni Perrone : « Nous savons par la révélation qu’il n’y a qu’un seul Dieu, qui est le principe et le créateur de toutes choses, et c’est à lui que les Écritures attribuent tous les maux physiques, comme on le lit [dans] (Deutéronome 32 ; 39) : “Voyez que je suis seul ; il n’y a pas d’autre Dieu que moi ; je donnerai la mort et je ferai vivre ; je frapperai et je guérirai” ; [dans] (Isaïe 45 ; 6-7) : “Je suis le Seigneur, et il n’y en a pas  d’autre ; je forme la lumière et je crée les ténèbres ; je fais la paix et je crée le mal ; je suis le Seigneur qui fais toutes ces choses-là” ; [et dans] (Tobie 13 ; 2) : “Parce que vous flagellez et que vous rendez la santé, que vous faites mourir et que vous rendez à la vie.” Quant au mal moral, il vient de la créature qui s’écarte de la loi et de la règle des mœurs. […] Quant aux maux et aux biens moraux, comme nous l’avons déjà observé, ils ne viennent que d’un bon ou d’un mauvais usage de la liberté, et s’il ne s’agit spécialement que du mal, il vient d’un mal métaphysique naturel à la créature, qui fait qu’elle est renfermée dans certaines bornes, ce qui fait aussi qu’elle peut dévier et s’écarter de la loi qui lui est prescrite. » (Cf. Théologie Dogmatique du R. P. Perrone, Recteur du Collège Romain des Jésuites. Vol. 1, éd. Louis Vivès, 1871, p. 436-438).

[2] Méditations sur les vérités de la foi et de la morale. Tome III, éd. Girard et Josserand, (1857), p. 439-441.

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